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Longoria : "je ne pense pas avoir joué ma dernière carte !"
InterviewPublié le 28/09 à 20:55

Longoria : "je ne pense pas avoir joué ma dernière carte !"

Pablo Longoria est revenu sur le choix de prendre Gattuso comme entraîneur de l'OM. Pour le président olympien, l'italien est l'homme de la situation.

Ribalta a t il participé au choix de Gattuso ?

Pablo Longoria : "Bon, merci, Coach, pour m’informer de ce que vous attendez (rires). Javier et moi avons beaucoup discuté ces dernières semaines, sur le plan humain surtout, mais naturellement, l’une des choses, au moment où j’ai pris la décision de rester président de l’OM, c’est qu’il fallait assumé ce rôle de président de l’Olympique de Marseille par respect pour l’institution. À ce moment, la priorité était naturellement la recherche d’un nouveau coach dans les circonstances actuelles. Il m’a conseillé sur la décision, nous avons beaucoup discuté ces derniers jours, toutes les conversations avec Gennaro, ou en tête à tête, sur sa situation et même avec les autres membres du directoire. J’ai pris cette décision par respect pour l’institution, les rôles et toutes les implications depuis le moment où j'ai accepté d’être le président de ce club. Un président a des responsabilités. Les gens qui travaillent dans le football ont d’autres responsabilités, et c’est ce que j’ai expliqué à tous mes collaborateurs, surtout pour certaines raisons.
Chacun doit s'interroger et penser au bien-être de ses proches et à sa propre situation. Ma situation est ce qu’elle est, avec tout le respect pour tout le monde. Surtout parce que ma responsabilité, en tant que président de ce club, est de veiller à ce que tous ceux qui travaillent au sein de ce club, depuis le premier employé jusqu’au dernier joueur, l’entraîneur et les dirigeants, se sentent en confiance et en sécurité, et que ce genre de situation ne se reproduise pas. Nous parlerons la semaine prochaine, tous ensemble, avec les directeurs, et nous prendrons des décisions."

 

C'est un moment dédié à Gennaro Gattuso, mais pouvez-vous nous parler de votre expérience avec le départ de Marcelino, sur le plan personnel et professionnel ? Pourquoi a-t-il vraiment pris cette décision ? Était-ce une démission, liée à la réunion tendue ? Comment avez-vous vécu cela ?

Pablo Longoria : "Je tiens à exprimer ma gratitude, comme je l'ai fait à plusieurs reprises, pour le travail qu'il a accompli au sein de l'Olympique de Marseille. Si je peux tenir une conférence ici, c'est parce qu'en France, ce que l'on se dit pendant des conversations ne correspond pas à ce que j'ai exprimé, il n'y a rien de personnel, cela ne concerne pas une situation sportive habituelle mais une circonstance que je juge inacceptable dans le football. Nous devons œuvrer pour changer et éviter que cela ne se reproduise. C'est en conséquence de ce type de situation que je considère particulièrement inadmissible. Que s'est-il passé? J'ai immédiatement discuté de la situation avec Marcelino.
Il a pris cette décision, surtout parce qu'il évoluait dans un environnement où la menace était omniprésente et pouvait se reproduire. C'est très compliqué, aucun entraîneur, aucun dirigeant, ne peut travailler dans de telles conditions. Mon engagement actuel est de provoquer le changement pour que ce genre de situation ne se reproduise plus. J'ai été clair avec Gennaro dès le début, car nous devons bâtir un Olympique de Marseille qui fonctionne comme un club de football normal. Maintenant, il est temps de se concentrer sur les aspects sportifs, c'est le plus important."

Vous avez officiellement annoncé que vous restez président, pensez-vous que l'arrivée de Gattuso soit votre dernière carte ? Avez-vous l'intention de renouer le dialogue avec les supporters afin de restaurer une certaine sérénité autour du club ?

Pablo Longoria : "Chaque dirigeant est, naturellement, jugé sur les résultats. Je ne pense pas que nous avons obtenu de très mauvais résultats au cours des deux dernières saisons. Je ne vois pas la situation actuelle comme jouant ma dernière carte. Je suis reconnaissant pour le travail accompli par toutes mes équipes ces deux dernières années. C’est toujours le terrain qui parle. Je ne suis pas ici sous pression, bien au contraire, je suis en confiance avec Gennaro. Je crois qu'il propose la bonne chose. Il est l'homme qu'il nous faut, il a analysé l'équipe et envisagé différentes solutions. J'ai été impressionné par sa connaissance de notre effectif et des solutions potentielles. Je préfère ne pas discuter de sujets extra-sportifs pour le moment, mais plutôt dire que nous devons viser l'unité, travailler tous dans la même direction. C’est ce que nous avons demandé dès le début, car quand tout le monde dans un club de football tire dans la même direction, il est plus facile pour les professionnels de travailler."


Pensez-vous que l'image de "pompier" attribuée à Gattuso est dure, vu vos discussions et analyses sur ce qu'il peut apporter ? Et, quelles contributions, au-delà de son tempérament, va-t-il réellement apporter à l'équipe selon vous ?

Pablo Longoria : "Le surplus d'âme dont l'équipe a besoin, il me semble dur de commenter de cette façon la carrière de Gennaro, spécialement sur ce type de question. Je tiens à éclaircir un peu l'histoire. Il a pris en main deux équipes en Italie dans des situations compliquées. Parlant de ses trois dernières expériences, les deux fois où il est intervenu en cours de saison, il a montré des résultats et a produit du bon football, initié un processus de stabilisation dans les clubs, et ils se sont améliorés et développés. Dans ses deux dernières expériences, les deux clubs ont fini par gagner le championnat après le travail qu'il a effectué pour les remettre sur la bonne voie. C’est la réalité.
À Valence, je connais bien ce club car j’y ai travaillé plusieurs saisons. Le travail qu’il a accompli au début, pour moi, faisait de son équipe une des meilleures en Espagne. J’ai particulièrement apprécié sa capacité d’adaptation aux exigences des supporters avec un style de jeu qui répondait à leurs attentes. Je connais bien les difficultés actuelles de travailler à Valence. Il n’a pas perdu plus de 30 secondes à discuter de la situation de Valence. Cela montre à quel point il n’avait rien à dire sur ce type d’expérience. Les gens ont apprécié son intensité.
Ce qu’il peut apporter, pour moi, est crucial. Avec la situation actuelle de l'équipe, il va apporter de l’énergie, de la personnalité, et beaucoup de confiance aux joueurs. C’est le premier pas. Avec la confiance, la personnalité et l’énergie, il va développer un système de jeu qui lui est propre. À Valence, par exemple, son contre-pressing était à un très haut niveau. Il a un système bien à lui, mais pour appliquer cela, il a la personnalité, et c’est l'homme de la situation pour instaurer la confiance, comme il l’a fait dans toutes ses expériences précédentes."