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Deschamps : "Un sentiment de honte"
InterviewPublié le 21/03 à 00:32

Deschamps : "Un sentiment de honte"

L'entraîneur olympien Didier Deschamps est revenu devant la caméra du Phocéen sur cette nouvelle défaite face à Quevilly en coupe de France...

Après ce revers contre Quevilly en quart de finale de Coupe de France, Didier Deschamps est revenu sur ce match, la situation actuelle, la fin de saison... Interview.

Didier, des sept défaites, c'est la pire ?

Didier Deschamps : "Je ne sais pas. Toutes les défaites sont horribles, et celle-là, elle l'est vraiment. Je tiens à féliciter Quevilly, car ils ont fait un vrai match de coupe. Ils ont mis beaucoup d'engagement dès le départ, et nous, on n'a pas répondu. Je m'associe aux joueurs, je ne veux pas les accabler. On a donné une image négative ce soir, même si on a eu de la volonté ensuite, avec du courage. Je pense que les gens qui nous soutiennent, qui aiment ce club, ont un sentiment de honte ce soir. Je suis l'entraîneur, c'est quelque chose qui a du mal à passer."

"Ceux qui étaient sur le banc n'étaient pas aptes à débuter."

Vous vous l'expliquez cette défaite ?

D.D. "Quevilly, ce n'est pas une mauvaise équipe. Quelques joueurs sont passés par les équipes de France des jeunes. Mais lors de leurs derniers matchs, ils n'ont pas laissé de gomme. J'ai dû faire trois changements rapidement aussi. Il y a les prolongations. Si on avait eu une semaine pour préparer le match, on aurait eu plus de fraîcheur, mais là. Ça se nivelle aussi sur la volonté, même si on est revenu deux fois au score, ça n'a pas suffi, malheureusement."

 Il y a eu une explication dans le vestiaire ?

D.D. : "Non, non. J'en ai déjà eu une à la mi-temps, car notre première mi-temps était largement insuffisante. Je sais bien que j'ai fait plus de changements, mais je ne les fais pas par plaisir non plus. Ceux qui étaient sur le banc n'étaient pas aptes à débuter. Ça n'explique pas tout, mais ça peut enlever un peu de liant et d'automatismes. Les organismes sont très sollicités et après on manque de lucidité, de justesse car on a moins d'essence dans le moteur."

C'est un objectif en moins...

D.D. : "Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? On sort d'une compétition... Le seul point positif, c'est qu'on n'aura pas de match avant la finale de la Coupe de la Ligue. C'est une maigre consolation. Je n'ai pas envie de sourire, comme à chaque fois après une défaite. Celle-là fait mal, car c'est face à un adversaire d'un niveau inférieur. Il y a un match qui arrive vite, dans un contexte très difficile samedi à Nice. Il faut se replonger là-dedans."

"Il n'est pas né celui qui va me décourager."

Comment vous expliquez cette série désastreuse ?

D.D. : "On me pose souvent la question. Il y a différentes raisons. Les choses s'accumulent. On a fait un mois de janvier avec un effectif réduit, en étant compact et en faisant de bonnes choses. On a laissé de la gomme en faisant beaucoup de matchs. Ceux qui sont revenus de la CAN étaient très fatigués physiquement et psychologiquement, et dans le même temps, Mathieu Valbuena, Stéphane Mbia et Loïc Rémy se blessent. Ça n'aide pas. Les joueurs font des efforts, comme Loïc, qui est entré et qui met deux buts, mais sa cuisse est toujours là, il n'est pas complètement libéré. Après, il y aura d'autres explications, mais c'est celle-là l'essentiel. Il y a aussi de la fébrilité par rapport à l'enchaînement de résultats négatifs."

Vous êtes découragé ?

D.D. : "Il n'est pas né celui qui va me décourager. Je suis évidemment très très déçu ce soir, mais demain on va repartir, car on a des échéances importantes et celle de samedi en est une."

Ça fait désordre d'être en quart de finale de Ligue des Champions et d'être éliminé par une équipe de National ?

D.D. : "Oui. Quand je dis que j'ai un sentiment de honte, c'est un peu plus. Je le répète, ce n'est pas la honte de ce que j'ai vu sur le terrain, car je suis responsable, je me mets dedans, voire devant."

S.F. (avec R.C.)