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OM : "On a commencé par du caviar et maintenant, on mange des boites de thon !"
Autour de l'OMPublié le 29/11 à 15:00

OM : "On a commencé par du caviar et maintenant, on mange des boites de thon !"

Retour tactique sur la victoire de l'Olympique de Marseille dimanche soir face à Troyes.

Dimanche soir, l'Olympique de Marseille s'est imposé face à Troyes sur la pelouse de l'Orange-Vélodrome (1-0) grâce à un but de Pol Lirola, pour le compte de la quinzième journée de Ligue 1. Trois points très importants qui propulsent les Olympiens à la 4e place du classement à égalité avec Nice (26 points), et potentiellement seuls à la deuxième place si l'OM venait à prendre trois points à Lyon. De quoi se réjouir ? Oui, si l'on tient compte de cette belle opération, parce que pour le reste, on ne peut pas dire que les Olympiens aient particulièrement brillé face aux modestes Troyens, un peu à l'image de ce que l'on voit depuis plusieurs matches.

"Sampaoli demande un dépassement de fonction à ses joueurs, mais en les alignant à des postes inhabituels, il diminue leurs capacités et donc leurs performances"

Accentuée par la tristesse d'un Orange-Vélodrome vide, cette impression est partagée par l'ensemble des observateurs de l'OM, qui s'interrogent sur cette chute de qualité en terme de jeu. "Mathématiquement, c'est évidemment une excellente opération, mais on n'a encore pas vu grand-chose sur le terrain, déplore le technicien marseillais Bernard Rodriguez. On remarque surtout que Sampaoli a changé son fusil d'épaule. Après les compositions ultra-offensives de l'été, on s'aperçoit que c'est beaucoup plus prudent aujourd'hui. Face à Troyes, il a par exemple aligné Pol Lirola attaquant droit, alors que c'est quand même un défenseur. Il aligne aussi désormais de vraies défenses à quatre, et on voit qu'il n'y avait que trois véritables joueurs offensifs au coup d'envoi. Bien sûr, dans son discours, il demande un dépassement de fonction à ses joueurs, mais en les alignant à des postes inhabituels, il diminue quand même leurs capacités et leurs performances".

"Troyes a fait exactement ce qu'a fait Lens au Vélodrome sur le plan de la stratégie, à la différence près que Lens a du talent..."

Trop sévère ce jugement, alors que l'OM reste idéalement placé dans la course au podium ? On pourrait le penser, d'autant que les Olympiens affichent une solidité que beaucoup d'équipes aimeraient avoir avec la meilleure défense de Ligue 1 (12 buts encaissés, à égalité avec Rennes et Nice). Mais il serait malhonnête de se réfugier derrière cela, alors que les Olympiens ne parviennent que trop rarement à inquiéter les défenses adverses. "Sur le plan comptable, on ne peut pas aller contre les chiffres, reconnait Rodriguez, mais le contenu du match était vraiment trop faible, en dehors des inspirations de Payet. En fait, Troyes a fait exactement ce qu'a fait Lens au Vélodrome sur le plan de la stratégie, à la différence près que Lens a du talent, alors que Troyes est très limité. Avec un peu plus de talent, les Troyens auraient pu nous faire très mal. Dans l'animation, l'OM n'a plus rien à voir avec ce qu'il proposait il y a encore deux mois. Evidemment, il y avait des déséquilibres, mais sur le plan offensif, c'était des feux d'artifice. Là, on gratte des points, mais il n'y a plus rien dans la mèche. Plus de courses, plus d'appels, plus de dédoublements... c'est devenu très pauvre. Payet masque les lacunes, mais c'est l'arbre qui cache la forêt".

"Milik n'est pas Payet, et l'animation autour de lui n'est pas la même. C'est un joueur de surface, et il n'est quasiment jamais servi"

Payet, toujours lui, passeur pour Lirola et seul aux commandes des rares inspirations offensives face aux Troyens. C'est évidemment trop peu lorsque l'on aligne autant de joueurs talentueux. Talentueux comme Milik, par exemple, qui attend toujours les ballons promis par ce que l'on voyait lorsqu'il n'était pas là (voir la vidéo). "Quand Payet jouait en pointe, on savait très bien qu'il n'allait pas y rester, explique Rodriguez. En fait, c'était le leurre qui aspirait les axiaux adverses pour que nos ailiers et nos milieux plongent dans les espaces et ça marchait très bien. Mais Milik n'est pas Payet et l'animation autour de lui n'est pas la même. C'est un joueur de surface et il n'est quasiment jamais servi". On se contentera donc de ces trois points et de l'espoir que suscite le classement des Olympiens. Pour le reste, on attend toujours la concrétisation des promesses de l'été. "On a commencé par du caviar, et maintenant, on mange des boites de thon !", conclut Rodriguez.