La série qui peut tout changer
À l'image de la météo ces derniers temps, l'OM est passé en quatre jours d'un froid polaire à un redoux appréciable, légèrement au-dessus des normales saisonnières. C'est fou ce que deux matches peuvent changer, quand bien même ces deux victoires face à Bordeaux (1-0) et à Dijon (2-1) n'ont rien d'exceptionnel en temps normal. Mais la période ne l'était pas, cela ne vous a pas échappé, et on ne va pas bouder notre plaisir, même s'il n'est qu'éphémère. Déjà, ces 6 points engrangés nous permettent de nous éloigner un peu de ce ventre mou vers lequel l'OM coulait doucement, promettant une fin de saison indigeste. Ils nous permettent surtout de viser les Amiénois (samedi) avec un appétit de prédateur, un instinct animal oublié depuis longtemps. En effet, on connait tous les bienfaits spectaculaires des séries en Ligue 1, et avec 9 points supplémentaires dans la musette en douze jours, le classement de l'OM aurait une tout autre gueule, et nous aussi par la même occasion.
La Commanderie a tremblé, mais pas coulé
En temps de crise, cette embellie serait presque inespérée pour un club qui a frôlé l'implosion il y a moins d'une semaine. Jacques-Henri Eyraud marchait sur un fil, pendant que Rudi Garcia et ses joueurs devaient se plier à l'exercice délicat du face-à-face avec les supporters. On a connu des époques pas si lointaines où les fondations de la Commanderie auraient tremblé pour moins que ça, que ce soit les bâtiments sportifs ou administratifs, mais l'OM de McCourt semble être - pour l'instant - passé entre les gouttes, comme l'explique au Phocéen un habitué des lieux : "C'est difficile de parler de l'ambiance au sein du sportif, car c'est un peu une tour d'ivoire, on ne les voit jamais. En revanche, au club, c'est toujours la politique à l'américaine. Il faut se détacher des résultats sportifs, "the show must go on"... De toute façon, tous les "historiques" sont partis, que ce soit dans le club ou autour du club. Il n'y a plus que des jeunes, à fond dans leur spécialité, et qui ne sont pas du tout impactés, que l'on gagne ou qu'on perde. Tout est dilué dans des réunions quotidiennes, des objectifs et de la comm interne. C'est un peu bizarre, car le club a toujours été rythmé au gré des résultats, mais pas là. Évidemment, on voit bien que Jacques-Henri Eyraud n'est plus le même qu'à son arrivée. Il est beaucoup moins cool, il s'est rendu compte que l'OM n'était pas Disney, mais c'est à peu près le seul changement visible".
La passe de trois face à Amiens
On ne sait pas s'il y a un rapport de cause à effet avec ce retour dans une dynamique de victoires, mais ce côté aseptisé, que beaucoup déplorent aujourd'hui, aura peut-être eu le mérite de ne pas tout faire exploser. Difficile à savoir. Ce qui est certain, c'est que l'OM se remet à gagner, que Balotelli claque, que Kamara confirme, que Caleta-Car revit, que Germain se remplume, et que cela suffit à nous donner envie de les encourager de nouveau. Encore un petit coup de collier samedi face à Amiens pour une inespérée passe de trois, et le Vel' pourrait bien renaître lui aussi !