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OM : le temps des questions
SaisonPublié le 25/01 à 07:00

OM : le temps des questions

Le coup est rude. La défaite amère. On ne les reconnait plus, comme nous titrions vendredi soir à l'issue de la défaite de l'OM à Nice (2-1). Mais où sont donc passés les guerriers de la première moitié de saison ? Envolés. Tous, ou presque. Certains limitent la casse, comme Dja Djédjé, qui confirme sa bonne saison, mais d'autres ont plongé, à l'instar d'Imbula et Payet, véritables poumons de l'équipe sur la phase aller. Cette sixième défaite en L1 pose beaucoup de questions, auxquels nous allons apporter un début de réponse.

Six défaites, c'est trop ?

Oui, mais... Pour être champion en fin de saison, oui. Sur les deux derniers exercices, le Paris SG en a concédé trois la saison dernière et cinq en 2012/2013. Montpellier en 2012 et l'OM en 2010 en affichaient six justement, tout comme le Bordeaux de Blanc en 2009. Lyon en 2008 est le dernier club ayant concédé sept revers sur trente-huit matchs à avoir été sacré.

Le parcours accidenté à l'extérieur, un problème ?

Oui, mais ça pourrait être pire... L'OM n'a plus gagné loin de ses bases depuis le 4 octobre, une éternité. Et cela s'en ressent à la moyenne anglaise - classement type d'un champion, avec victoire à domicile et match nul à l'extérieur - avec désormais un bilan de 0 point, comme Paris, là où Lyon affiche +2. L'OM est encore sur les bases d'un parcours de champion, mais depuis ce match en Normandie, la moyenne anglaise des Phocéens a fondu, passant de 5 à 0. Le parcours sans faute à domicile est une bouée d'oxygène. Attention donc à ne pas prendre l'eau au Vél, c'est ce qui maintient depuis de nombreuses semaines l'OM en vie.

La défense, un problème ?

Oui, clairement. Marcelo Bielsa a choisi d'innover pour cette rencontre, en passant Djé Djédjé à gauche, un pari gagnant, et en alignant Lemina dans l'autre couloir, qui n'a pas démérité. C'est en défense centrale que le bât blesse, avec Morel, dont ce n'est pas le poste naturel, et Aloé, inexpérimenté à ce poste. On ne refera pas la polémique autour de Doria, personne ne peut affirmer qu'il aurait mieux fait qu'Aloé. Les chiffres, eux, parlent, avec une défense qui a encaissé 22 buts, plus mauvais bilan des six équipes de tête. Pire, depuis le début de la phase retour, l'OM est l'une des plus mauvaises défenses du championnat, avec cinq buts encaissés.

Les joueurs sont-ils en train de lâcher Bielsa ?

Non. Si la question peut se poser actuellement, la réponse est négative. Personne ne veut galvauder une saison partie sur de si bonnes bases. Si la méthode Bielsa est difficile à gérer au quotidien pour les protagonistes, tous veulent briller en cette fin de saison, d'abord pour s'accrocher au rêve du titre, et pour des objectifs personnels : trouver un club, s'imposer au club, etc.

Les joueurs fuient-ils leurs responsabilités ?

Oui et non. Pas facile d'assumer après une défaite et de venir s'expliquer devant les médias. C'est évidemment plus simple quand les victoires s'enchaînent et que les réseaux sociaux vous mettent sur un piédestal. En dehors du rectangle vert, personne n'a souhaité s'exprimer, cela fait pourtant partie du job. Sur le terrain, pourtant, personne ne s'est caché, tant mieux, c'est plus important que de bavarder après les rencontres.

Bielsa s'entête-t-il dans ses convictions ?

Oui, évidemment, le technicien argentin mourra avec ses idées et sa philosophie du football. Il souhaite que sa défense compte un homme de plus que l'attaque adverse, il n'en dérogera pas. Sa hiérarchie en défense est ancrée, seuls de gros trous d'air à l'entraînement peuvent le faire changer d'avis. Mais concernant le terrain, ces fameuses 90 minutes, il est dans son idée de bout en bout. Ses changements en cours de partie ne sont parfois pas compris, tant pis, il n'en a cure.

Le physique est-il en cause ?

Oui. Adieu le pressing tout terrain, adieu les replacements défensifs quand l'adversaire a le ballon. Un pan entier de la tactique Bielsa vacille et cela se remarque désormais après seulement quelques minutes sur le terrain, là où la fatigue physique ne pointait le bout de son nez qu'à partir de l'heure de jeu en première partie de saison. Les séances physiques ont de plus en plus de mal à passer pour des organismes déjà très fatigués à ce stade de la saison.

L'absence des Canistes est-elle un problème ?

Évidemment. Personne ne peut se passer de Nicolas Nkoulou et d'André Ayew sans que cela laisse des traces au plan comptable. Si l'on se focalise uniquement sur ce match contre Nice, le Ghanéen a beaucoup manqué dans l'animation, mais surtout dans le replacement défensif, là où Gignac a beaucoup donné en début de match, avant de tirer la langue. Petite statistique en passant : Nice est le club qui réussit le mieux à Ayew, avec cinq buts marqués en neuf titularisations. Concernant Nkoulou, nul besoin de s'étendre sur son absence problématique.

L'effectif de l'OM est-il équilibré ?

Oui et non. Dans les faits, cette équipe de l'OM est construite sur de bonnes bases, avec des joueurs expérimentés et des jeunes. Un effectif assez large à première vue pour une saison sans coupe d'Europe. Mais, comme d'habitude, il y a des impondérables : les blessures récurrentes d'Alessandrini et Barradda, les méformes de Payet (30 ballons perdus contre Nice !) et Thauvin (21 pour lui) ou la mise au placard de Doria. Les joueurs qui partent à la CAN, cela devait être pris en compte dès l'été dernier, et là, c'est plus discutable. Ayew et Nkoulou étaient quasiment certains d'y figurer. Quid de l'OM actuellement si Romao s'était qualifié et si Dja Djédjé s'était rendu disponible pour le sélectionneur ivoirien ? On ne refait pas le monde avant des "si", mais un problème d'anticipation est bien présent. Bielsa avait prévenu et voulait anticiper.

L'OM doit-il recruter ?

Oui. Il parait dorénavant impensable de finir la saison avec l'effectif actuel. Un renfort est souhaité, au minimum. En défense bien sûr, secteur défaillant depuis quelques semaines, mais aussi, pourquoi pas, au milieu, pour concurrencer Imbula et Romao, dont les prestations inquiètent. Un joueur polyvalent, capable de jouer derrière et au milieu, et qui saura s'adapter de suite au club. Un profil qui ne se trouve malheureusement guère en janvier.

Là où s'est joué le match selon Bielsa

"Contre Montpellier, la différence de jeu était évidente. Les deux derniers matchs, on en a gagné un, et celui-là, on ne méritait pas de le perdre. On a eu dix occasions de but, et l'adversaire seulement quatre, dont deux sur coups de pied arrêtés, que l'on aurait pu éviter. Le déroulement du match m'est apparu en notre faveur. Le rendement physique de l'équipe était satisfaisant. Je n'ai pas vu l'équipe se mettre en valeur, mais sa manière de jouer était bonne. Je n'ai pas vu de joueurs sous la barrière des six points. J'ai vu quelques joueurs avoir une manière de jouer remarquable. Mon explication a été répétée pendant plusieurs matchs, il nous arrive des choses que l'on peut éviter. L'adversaire n'a pas besoin de beaucoup d'occasions pour nous mettre des buts, alors que nous, avec une élaboration très développée de nos attaques, nous avons besoin de beaucoup d'occasions pour arriver à marquer."


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