Nîmes-OM (0-1) : le jeu et les joueurs

Après une défaite contre Lausanne (2-1), l'OM s'est donc imposé contre Nîmes (1-0). En ces temps où les moqueries en France sur le club phocéen et la faiblesse de son effectif sont devenus un nouveau sport national, ce succès va peut-être se transformer en répit salvateur, qui permet à de jeunes éléments de ne pas sombrer mentalement et de se convaincre qu'ils n'ont pas le niveau. Tout du moins pas de suite. Car si l'on s'attarde, sur le contenu, c'est de suite moins ça. Le but phocéen a été inscrit par Rémy Cabella avant l'heure de jeu. Un sympathique numéro de soliste consécutif à une mauvaise passe en retrait d'un croco. Derrière, le nouveau numéro 7 de l'OM a crocheté le goal pour mieux le contourner et trouver le petit filet opposé alors qu'il longeait la ligne de sortie de but. Joli. Mais c'est presque la seule occasion des Phocéens, avec une frappe taclée de Bouna Sarr envoyée sur la transversale en première période. Les Nîmois ont eu eux bien plus d'opportunités. Larry Azouni, formé à l'OM, a trouvé le poteau alors qu'il avait gagné son face-à-face avec Pelé tandis que l'avant Ripart a fait preuve d'une sacrée maladresse en seconde période. Une soirée où au final il y a plus d'interrogations que de satisfactions, ce n'est pas bon signe, même si la victoire est au bout. 

A son arrivée, il a plus été présenté sur ses qualités offensives que sur son jeu défensif. Mais Hiroki Sakai a en réalité tout pour être un latéral solide comme il y en a finalement peu en Ligue 1. Sous le regard de Jacky Bonnevay, l'adjoint de son sélectionneur, le Japonais a joué simple tout en faisant preuve d'une belle résistance dans les duels. Vu son placement et sa disponibilité, il a tout pour faire de son poste un point fort dans l'équipe. Pas du luxe. "L'albatros", c'est le surnom que tout supporter ne peut s'empêcher de sortir lorsqu'il faut parler de Yohann Pelé. Il s'en est montré digne en première mi-temps sur un coup franc où il s'est déployé comme il fallait. Plus rassurant que pour sa première sortie. Florian Escales, qui l'a remplacé à la pause, a non seulement gagné de nombreux duels mais également montré une belle assurance malgré son jeune âge. Prometteur, comme Alphousseyni Sané qui n'a pas hésité en fin de match à faire un retour défensif en tacle et en plein dans sa surface sans que l'arbitre ne bronche. Enfin, s'il n'a pas fait un grand match, Rémy Cabella a montré sur deux trois actions qu'il était le vrai footballeur de ce nouvel OM. Capable de gris-gris qui font respirer son bloc défensif, mais aussi de passes qui lancent Tuiloma au but (!) il ne lui reste qu'à être plus consistant dans les duels. Ou mieux entouré...

Parce qu'autour de lui, ça ne suit pas forcément. Capitaine, Romain Alessandrini n'a réussi à passer un joueur individuel qu'à une reprise, et encore, c'était dans son camp. Censé être un des fers de lance de l'équipe, il n'a donné que deux ballons exploitables à ses partenaires offensifs. C'est très très peu. Bouna Sarr n'a pas été plus dangereux. Positionné sur le côté gauche, l'ancien Messin a semblé jouer dans son coin et surtout pas dans le même tempo que ses coéquipiers. Dans cette ligne, on est très très loin d'un jeu fait de redoublements de passes et de combinaisons, d'une complicité indispensable pour jouer les troubles-fêtes. Après une année galère, Karim Rekik ne semble toujours pas sorti du brouillard. Physiquement, il s'est fait marcher dessus par des Nîmois qui en voulaient plus et ses relances sont dignes des clichés du championnat écossais. Antoine Rabillard a beaucoup couru devant, prenant à coeur son rôle de premier défenseur. Mais il n'a pas existé lors des actions offensives si ce n'est lors d'un face-à-face raté. Pour finir, la doublette composée de Stéphane Sparagna et Bill Tuiloma au milieu a passé la rencontre dans la poche du short de Larry Azouni. Le premier a fait beaucoup trop d'erreurs, le second n'est pas si mauvais mais n'est pas assez rapide. 5-6 recrues, cela risque de ne pas suffire... 

La compo de l'OM contre Nîmes : 

Pelé (Escales 46e) – Sakai (Nlate 88e), Rolando (Doria 60e), Rekik (Aloé 60e), Bedimo (Sané 60e) – Sparagna (Zambo 46e), Tuiloma (M.Lopez 75e) – Alessandrini, Cabella (Porsan-Clemente 80e), Sarr – Rabillard (Khaoui 60e).