Finalement, Nkoulou ne manque pas
De retour à son meilleur niveau sur la première partie de saison de l'OM, Nicolas Nkoulou, le joueur de champ le plus utilisé depuis trois ans à l'OM et d'assez loin, a bien failli mettre un terme aux espoirs de la saison phocéenne à son retour de la CAN. Blessé à un genou sur une mauvaise réception en Guinée équatoriale, alors qu'il ne tenait déjà plus qu'à un fil, le Camerounais a plongé l'ensemble des suiveurs phocéens dans le plus grand désarroi. Marcelo Bielsa a finalement fait comme ses prédécesseurs, ne pouvait se passer de lui. Même pour un tour de coupe de la Ligue à l'automne à Rennes, où Nkoulou a demandé à souffler, mais où il a été aligné à la place de Doria. La gestion de son cas à son retour fin janvier prouve que l'inquiétude était d'ailleurs au moins aussi grande à l'intérieur du club. Indisponible un match, puis deux, puis trois, il a finalement été opéré, se collant une indisponibilité de six semaines minimum. Ce qui voulait dire pas de lui pour le Classique, la réception du PSG début avril. De toute façon, en son absence, difficile, au vu du mois de janvier de l'équipe sans lui, d'imaginer les Marseillais encore en course pour le titre à ce moment-là. Ce sera pourtant le cas.
En cas de victoire dimanche prochain, les hommes de Bielsa passeraient même devant ceux de Blanc au classement. Pourtant, le grandissime favori du championnat a trouvé son rythme de croisière, recommençant à enchaîner les victoires sans forcer, comme lors des saisons précédentes, tout en se qualifiant en Ligue des champions sur la pelouse de Chelsea, avec une nouvelle organisation : David Luiz plus haut en sentinelle pour laisser Marquinhos aux côtés de Thiago Silva. Un trio auriverde qui a coûté plus de 120 millions d'euros en indemnité de transfert et qui pèse plus de 38 millions d'euros en salaires et autres primes. En face, l'OM se présentera toujours avec Jérémy Morel, Rod Fanni et Alaixys Romao, peut-être les trois joueurs les plus sifflés au Vélodrome en fin de saison dernière. En totale confiance pour autant. Si l'OM a concédé des occasions, elle n'a encaissé qu'un but sur le mois de mars, une réduction du score anecdotique de Ben Yedder. Il y a certes eu un trou le mois précédent, avec deux égalisations concédées dans les dernières minutes contre Reims et à Saint-Étienne avant de perdre contre Caen après avoir mené 2-0. Sept points de perdus qui ont amené certains à pointer du doigt le niveau individuel des défenseurs. Mais à Toulouse et surtout contre Lyon, l'OM a retrouvé cette envie de défendre à onze, en témoigne la titularisation de Gignac contre le leader, qui s'est mué en inlassable premier défenseur.
Marcelo Bielsa le sait. Mais peut-être parce qu'il a senti ses défenseurs attaqués, il a tenu jeudi à les mettre en avant, quitte à révéler une partie de son système de notation avec son staff. "Les défenseurs centraux ont toujours été les meilleurs de l'équipe. Morel n'a jamais fini un match avec une note en dessous de 7/10. Fanni est un petit peu en dessous, mais il est dans la même dynamique que Morel". Satisfait de sa charnière, il n'arrache pas les pages du calendrier chaque matin en se disant que le retour d'Nkoulou se rapproche. "Ce qui serait bizarre, c'est qu'un joueur qui est resté autant de temps sans jouer comme Nkoulou récupère sa forme sportive en une semaine". Une manière comme une autre d'enlever la pression du Camerounais, dont le retour ne sera pas guetté comme celui du Messie. Son come-back ne se fera pas au statut, mais au mérite. Et ce n'est pas une surprise, dans ces moments-là, on peut compter sur l'ancien joueur de Monaco. Alors qu'il a besoin de muscler son genou pour reprendre la compétition, il a montré, devant la caméra d'OMtv, qu'il avait des scores au-dessus de la moyenne au test isocinétique passé la semaine dernière.