Praud : "Il y a du Mélenchon chez Bielsa !"

Qu'il perde ou qu'il gagne, Marcelo Bielsa reste un formidable sujet de conversation et d'analyse, et pas que dans la presse marseillaise. Partout, on tente de percer le mystère de cet amour irraisonné entre le sorcier argentin et le public marseillais.

Ce lundi matin, c'est Pascal Praud qui s'y collait dans la matinale d'Yves Calvi sur RTL, comparant cet homme atypique à un candidat anti-système, suivi par ses électeurs contre vents et marées. Le Phocéen a voulu en savoir plus auprès du journaliste. Interview :

- Pascal, vous tentiez d'expliquer ce matin la popularité irrationnelle d'un entraîneur qui perd. Pouvez-vous préciser votre pensée ?

"Il est possible que je me trompe, mais il me semble que, même physiquement, Bielsa correspond à ce qu'aiment les supporters de l'OM. Cet homme qui traverse la vie en survêtement, pas en costume-cravate, qui est une sorte de rebelle comme on les aime au Vélodrome, qui est entré en conflit avec son président et qui ne le laisse pas entrer dans le vestiaire. Cet homme qui, ostensiblement, se lève contre le pouvoir. Il y a là quelque chose qui touche les supporters, au delà de l'entraîneur, quelque chose de flamboyant, de hors norme"

- Vous avez évoqué Jean-Luc Mélenchon !

"Oui ! Il y a un côté "mélenchonesque" dans son attitude, assis sur sa glacière tel un campeur, et j'ai l'impression que ça peut toucher une partie des supporters qui peuvent se reconnaître, comme si un des leurs était sur le bord du terrain. Je n'ai jamais vu un entraîneur marseillais adoré à ce point alors qu'il perd des matches. C'est quelque chose d'unique !".

- L'entraîneur anti-système ?

"Exactement ! Bielsa, c'est l'entraîneur anti-système ! Et là, on ne parle pas football, on parle personnalité. Le système aujourd'hui, c'est de glamouriser les entraîneurs, c'est de leur donner des costumes-cravates et d'en faire des VRP de leur club, du marketing. Bielsa, c'est tout le contraire, il est resté dans son jus, un moine au service du football, et ça touche au plus profond les supporters de l'OM".

- Vous pensez que c'est une posture ?

"Non. C'est de la non-communication qui devient de la communication. C'est un truc de fou !".