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Vente du club : ce que l'on sait
SaisonPublié le 24/11 à 12:10

Vente du club : ce que l'on sait

Au lendemain de la reprise de pouvoir de l'OM sur la Ligue 1, le journal L'Équipe sort une bombe avec une nouvelle rumeur de rachat du club. Décryptage.

Le serpent de mer est de retour dans les eaux marseillaises, même si personne ne peut jurer l'avoir déjà aperçu. En tout cas, il n'y a jamais eu de photo. Mais, ce lundi, au lendemain de l'éclatante victoire des Bielsa's Boyz au Vélodrome, il refait parler de lui. Et pas n'importe où. Le journal L'Equipe, qui part rarement sans biscuit, évoque la rumeur insistante dans les coulisses olympiennes d'un rachat par un poids lourd des fortunes internationales. La 35e selon le magazine Forbes, et beaucoup plus selon l'intéressé, en la personne du Prince Al-Walid Bin Talal Bin Abdelaziz Al-Saoud, qui, comme la fin de son nom l'indique, est un membre imminent de la famille royale saoudienne. Une fortune infiniment plus puissante que celle, déjà conséquente, de l'actuelle actionnaire. Très présent en France, où il investit régulièrement, il souhaiterait, précise le quotidien, concurrencer le PSG de Qatar Sports Investments (QSI). Et il en a les moyens.

P. Mennucci : "J'ai eu deux informations à l'époque"

Pour en revenir au fameux serpent de mer, c'est Patrick Mennucci qui l'avait agité au printemps dernier, au plus fort de la bataille des municipales, ainsi qu'à l'occasion de la polémique sur le prix du nouveau Vélodrome. Le candidat socialiste évoquait à l'époque la possibilité d'un rachat par un riche investisseur du Golfe, sans toutefois révéler ses sources. Pas surpris par cette nouvelle rumeur, il va plus loin ce lundi pour Le Phocéen : "J'ai eu deux informations à l'époque, dont je n'ai pas voulu donner la source, car je ne voulais pas gêner les gens qui me les avaient fournies. La première venait d'un membre du ministère des Affaires étrangères, en lien avec l'ambassade d'Arabie Saoudite, qui m'avait parlé de conversations qu'ils avaient eues. La deuxième provenait de conversations avec Pape Diouf, qui avait évoqué cette piste au mois d'octobre 2013. En outre, quand on connait le mode de fonctionnement des monarchies pétrolières, et l'histoire des relations, tendues, entre l'Arabie Saoudite et le Qatar. Il n'y a pas de surprises à ce que la famille Al Saoud veuille concurrencer la famille régnante du Qatar dans le football européen."

L. Dayan : "Al-Walid a pignon sur rue en France"

Pour le moment, l'Arabie Saoudite n'a pas encore ouvertement déployé ses moyens stratosphériques dans le football international, au contraire d'un Qatar qui a délibérément choisi le sport pour décorer sa vitrine diplomatique. Mais le royaume investit régulièrement sur le territoire français, de manière plus discrète, à l'image de ce fameux Prince Al-Walid. C'est ce qu'explique au Phocéen Luc Dayan, spécialiste des projets de reprises dans le football français, et très présent dans les pays du Golfe :"Ce n'est pas du tout quelqu'un qui est inconnu du monde des affaires. Il a de nombreuses participations dans des groupes français et internationaux, et il a pignon sur rue."

Pour autant, un OM actuellement en haut de l'affiche, grâce à son sorcier argentin, serait-il gagnant avec ce type de chambardement ? Mennucci pense que oui :"Je crois qu'il faut profiter de ce type d'investisseur, s'il devait venir, pour deux choses : vendre le stade, et je suis persuadé qu'il l'exigerait, pour alléger les finances de la ville, et, en même temps, donner la possibilité à notre club de jouer dans le Top 10 européen." Autre écueil possible, et on le voit au Paris-St-Germain, le risque de dénaturer l'ambiance du Vél' et les tarifs des billets, dans une ville frappée de plein fouet par la crise économique : "Un investisseur de ce niveau voudra certainement conserver le caractère populaire et remplir le stade, conclut Mennucci, donc il aura besoin de maintenir des prix de places assez bas, notamment en virage, comme actuellement. Ce n'est pas là-dessus que l'on fait l'essentiel de la marge dans un club européen. C'est un handicap surmontable, et compensé par la ferveur des virages."

Une rivalité Real - Barça à la française ?

De quoi donner le vertige en imaginant les superpuissances parisiennes et marseillaises se rendant coup pour coup en matière de transferts, à l'image des têtes d'affiche de la Premiere League ou de la Liga. "Si, effectivement, l'OM et le PSG se retrouvaient avec le même niveau de budget, imagine Luc Dayan, avec des investisseurs de cette puissance-là qui ne sont pas freinés dans leurs investissements, qui se challengeraient sur les transferts, on se retrouverait avec un schéma du niveau de Real/Barça. L'attrait du championnat français serait incontestable." On n’en est pas là, et pour l'instant, l'OM rivalise avec le géant de la capitale avec un budget quatre fois plus mince. Une vrai succès-story sur le mode David contre Goliath qui n'est pas pour nous déplaire. Reste à savoir ce que veulent les supporters, et surtout l'actionnaire, la principale et même unique intéressée.

> L'entretien avec Patrick Mennucci en vidéo ci-dessus.

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