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OM : les dessous de la préparation
SaisonPublié le 26/09 à 07:00

OM : les dessous de la préparation

Comment enchaîner les matches à moins de 72 heures d'intervalle ? Le Phocéen a fait appel à des spécialistes.

Depuis le match de Toulouse il y a douze jours, l'OM joue au rythme infernal d'un match toutes les 72 heures, parfois moins. C'était le cas entre Arsenal (mercredi 21h) et Bastia (samedi 17h). Eprouvant pour les nerfs, avec l'obligation de résultats, et surtout pour les organismes. Une combinaison idéale pour augmenter considérablement les risques de blessures, comme l'explique au Phocéen l'ancien médecin de l'OM Emmanuel Prou : "Il y a la fatigue, donc une baisse de vigilance, les mecs arrivent en retard, ne sont pas sur leur garde, il y a un risque de se blesser tout seul, de se faire des entorses. Ils sont moins synchro."

"Ils ne s'entraînent plus"

Des entorses, il y en a déjà une avec celle de Morel, même si pour le coup, la fatigue est moins coupable que le délicat défenseur bastiais Drissa Diakité. En tous cas, le marathon est loin d'être terminé avec le déplacement à Lorient samedi à 14h00, suivi du choc à Dortmund mercredi. Du coup, on s'entraîne quand ? Ben, pas souvent, voire plus du tout, nous répond l'ancien préparateur physique de l'AS Monaco, notre consultant Lionel Iaconno : "Si tu joues le samedi, le dimanche c'est récupération. Ceux qui n'ont pas joué, eux, vont faire par exemple un 5 contre 5 entre eux ou avec la réserve... Pour les remplaçants, ils participent aux jeux réduits et font un petit bloc de PMA (puissance aérobique max, soit des exercices "intermittents"). Les titulaires vont faire de la récup', de la balnéo, un petit footing, du vélo dans la piscine. Le lendemain, il faut déjà faire la mise en place, donc ils ne feront que de la vivacité, que de la réactivité sur cinq mètres, dix mètres, c'est tout. Pas de travail physique, ça, c'est fini. Les titulaires ne peuvent plus s'entraîner, ils ne font que de la vivacité, ce qu'on appelle de la sur-compensation... En gros, tu ne t'entraînes plus. C'est le match qui fait office d'entraînement. En Angleterre où ils jouent toute l'année à ce rythme, ils ont une grosse préparation physique, puis après c'est fini. Ils ne s'entraînent plus, l'entraînement c'est le match."

Pas tous égaux devant l'effort

Et ce n'est pas terminé puisque le marathon va durer jusqu'au 6 octobre et un certain OM-PSG au Vél' qu'il serait fâcheux de rater. D'où la nécessité de faire tourner, notamment aux postes les plus exposés. car il y en a, et au delà du poste de gardien. Les joueurs de champ ne sont pas tous égaux devant l'effort, comme l'explique le Dr Prou :
"Selon les postes la solicitation n'est pas la même. le gardien de but est bien sûr le moins sollicité, les arrières centraux aussi. Par contre, les latéraux et les milieux sont ceux qui cavalent le plus. Donc ce sont eux qui seront appelés le plus, soit à tourner, soit à se blesser ou à être contre-performants."
Trois possibilités que l'on a pu observer à Bastia avec deux latéraux soit blessés, soit contre-performants soit les deux, un milieu (Imbula) préservé sur le banc et un Payet à la maison (lumbago). Le turn-over s'est poursuivi face à St-Etienne, avec le retour de Payet, Mendy, Imbula, et l'absence de Gignac touché au pied.

Un sucre lent et au lit !

Alors, au delà du dosage des entraînement et du turn-over, que faire pour prévenir les bobos ? Pas de potion magique selon notre doc' (et ce n'est pas plus mal), mais quelques ajustements incontournables comme le sommeil et une diétetique adaptée : "L'idéal c'est que dès la fin du match, tu as une heure et demi pour recharger en glucides, parce que le muscle est fatigué. Par exemple, à l'extérieur, ça correspond à la période où tu es dans le bus et tu montes dans l'avion. Il faut vraiment un repas chargé en hydrate de carbone (sucres lents)."
Autre recette de grand-mère, les fameux bains de glaces que l'on aperçoit de plus en plus souvent dans les coulisses d'après-match : "C'est surtout pour les coups, pour limiter la diffusion des hématomes s'il y a eu des chocs directs, précise le Dr Prou, c'est surtout utile pour les rugbymen".

Ces derniers jouent en moyenne 20 matches par saison, alors que ce ne sera pas loin du triple pour une bonne partie de l'effectif marseillais. Le staff médical de l'OM n'est pas près de se reposer.