Mandanda, plus le droit à l'erreur
Édito sur la situation de Steve Mandanda, entre espoirs et déception.
Steve Mandanda, 29 ans, toutes ses dents et toute sa tête, même si cette dernière, il a failli se la faire arracher par Yatabaré, un Guingampais un peu barré, lors de la dernière journée de Ligue 1 en mai dernier. Depuis, notre portier a laissé filer la Coupe du Monde, Laurent Spinosi, ses espoirs de défi à l'étranger, mais aussi une bonne part de sa crédibilité. Car oui, disons-le franchement, Mandanda ne jouit plus de la confiance aveugle des supporters, loin de là. Très loin même.
On parlait de la saison de trop en 2013/2014, alors que le gardien n'était plus aussi décisif qu'avant, que les erreurs se succédaient dans sa surface de réparation. Oui, tout s'accumule. La pression aussi, celle inhérente au brassard de capitaine, qu'il a fallu porter pendant des mois alors que le bateau était à la dérive. Ce cadeau, et cette reconnaissance, que lui ont fait ses coéquipiers il y a quelques années, semble parfois lui peser, lui le type réservé et dans son cocon protégé.
Samedi, encore, la saison a bien mal démarré. Trois buts encaissés et une impression de match non maitrisé. Une faute de main, quelques hésitations et une fébrilité qui donne déjà des sueurs froides. Les mêmes que l'an dernier. Vastes souvenirs glaciaux qui reviennent en boucle dans la tête des supporters. Pire, l'amour s'effritant, les voix s'élèvent désormais pour sacrer Brice Samba, l'aspirant, à la place du capitaine. Une passation de pouvoir est demandée. Mais capitulation et abandon du navire, il n'y aura point. Les sirènes étrangères n'arrivent pas jusqu'à Marseille, une sardine a bouché le Vieux-Port. Diantre !
Et alors, on fait quoi maintenant ? On serait tenté de dire qu'il faut se resaisir. Et vite. Une erreur de temps en temps, cela peut arriver, cela prouve que les joueurs sont aussi humains, malgré tout. Mais elles ne doivent pas se répéter, non, surtout pas. Alors, Steve, permets-nous de penser que l'erreur en terre corse n'était due qu'à un manque de rythme après des semaines sans compétition officielle. Mais promets-nous que cette saison ne sera pas celle des regrets, ou pire, de la rancoeur, et que ton talent ne s'est pas évanoui, comme les espoirs de la saison passée. De droit à l'erreur, il n'y en aura plus. Alors, Il Fenomeno, revient, car l'OM a besoin de toi.