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Thauvin, Sanson, Anguissa... Ils boostent la valeur de l'OM sur le marché
Autour de l'OMPublié le 08/02 à 07:00

Thauvin, Sanson, Anguissa... Ils boostent la valeur de l'OM sur le marché

Avec le seul départ de Doria lors du dernier mercato hivernal, l'OM s'est fait très discret sur le marché des transferts. Une discrétion due à la bonne marche de l'équipe, mais aussi au manque de liquidités actuel du club olympien. Il faut dire que l'OM ne s'est plus illustré depuis longtemps sur la vente de ses joueurs, mais la donne est en train de changer. En effet, grâce à leurs performances, les Olympiens sont en train de prendre de la valeur, beaucoup de valeur, au point de rejoindre les concurrents de référence que sont Monaco et Lyon. Grâce à un Thauvin aujourd'hui parmi le gratin européen en terme de valeur estimée (76,5 millions d'euros), mais aussi à ses jeunes pousses, l'OM va bientôt être en mesure de compter sur le marché du Big 5.

C'est ce que nous explique le fondateur du désormais célèbre Observatoire du Football (CIES) Raffaele Poli. Ce groupe de recherche basé en Suisse et spécialisé dans l'étude statistique du football est aujourd'hui devenu une référence pour les différents acteurs des transferts en Europe. Interview :

Aujourd'hui, votre Observatoire du Football est devenu incontournable, alors que l'on estimait auparavant la valeur d'un joueur selon les clubs qu'il intéressait...

Raffaele Poli : "Oui, c'est devenu quasiment systématique. Des médias comme la BBC, ESPN, la Gazzetta ou L'Equipe nous considèrent aujourd'hui comme une source de référence. On récolte aujourd'hui les fruits de notre travail depuis 2005 avec une rigueur académique sur nos calculs".

Pourquoi une telle confiance ?

R.P : "Au moment de définir le prix d'un joueur, les clubs prennent en compte un certain nombre d'indicateurs que l'on retrouve dans nos modèles. Après, il peut y avoir une inflation du marché qui entre en compte avec la course entre plusieurs clubs intéressés par le joueur. C'est pour cela que nous sommes souvent un peu en dessous du prix final de 10 ou 15 %, car il dépend bien sûr de l'acquéreur. Pour Thauvin, par exemple, on estime qu'il partira pour un grand club et non pour Lille ou Guingamp. C'est aussi pour cela que sa cote est très élevée".

Justement, vous estimez aujourd'hui la valeur de Florian Thauvin à 76,5M€. Comment faites-vous ?

R.P : "Sa valeur a énormément augmenté ces derniers temps, car il réunit tous les critères pour cela : long contrat, jeune, international, il marque beaucoup, il passe beaucoup, il dribble et, surtout, son club est performant actuellement. Les gens étaient restés sur son échec avec Newcastle, mais des joueurs comme Salah ou De Bruyne sont passés par là aussi. Des profils comme celui de Thauvin sont assez rares en France, hormis Fekir qui réunit à peu près les mêmes critères (75M€). D'autres joueurs français sont également en train de prendre la valeur, comme Tousart ou Lemar. Tous ces joueurs évoluent dans des équipes performantes et sont titulaires".

Régulièrement, les valeurs montent et descendent. Où en sont les joueurs marseillais ?

R.P : "On peut être surpris par la baisse de la valeur d'un Payet (13M€) par exemple, mais il faut tenir compte de l'âge. Comme pour Rami, qui est estimé à 11M€ en dépit de très bonnes performances. Parmi les valeurs montantes, on observe beaucoup Sanson, qui est jeune et polyvalent, et qui atteint aujourd'hui 22M€. Il y a aussi, pour les mêmes raisons, Zambo-Anguissa qui est à 13M€ et dont la valeur ne peut qu'augmenter. S'il continue de jouer, il peut finir la saison autour de 25M€. Lopez est aussi une valeur montante avec 16M€, de même que Germain (18,7M€). Enfin, on surveille aussi la progression de Bouna Sarr qui n'est pas encore très haut (3M€), mais qui va prendre beaucoup de valeur s'il reste titulaire. S'il renouvelle son contrat (2020), il va vite atteindre les 12 ou 13M€. Même chose pour Amavi".

Et en terme de valeur globale d'effectif ?

R.P : "Paris est bien sûr au-dessus du lot avec 850M€. Au mois de novembre, Monaco bénéficiait encore de l'effet Champions League avec un effectif estimé à plus de 600M€, Lyon à 250M€ et l'OM à 215M€. Mais aujourd'hui, Lyon est à 350 et l'OM autour de 300, car ces deux équipes ne cessent de performer depuis le début de la saison".

Au-delà des médias qui utilisent vos analyses, est-ce que les clubs vont faire appel à vos services ?

R.P : "Oui, c'est une certitude, car on signe déjà des mandats avec les clubs et les agents. On est devenus des acteurs importants de ce milieu-là. Nous faisons office d'experts extérieurs, notamment en cas de litige sur le prix d'un joueur. Un club comme Lyon, qui est coté en bourse, utilise nos données dans ses rapports financiers. Ce n'est pas encore le cas de l'OM, mais je sais qu'ils suivent attentivement notre travail. Donc, il y a des mandats payants avec les clubs, mais aussi et surtout une volonté de diffuser auprès du grand public notre démarche scientifique pour une meilleure connaissance du milieu du football".