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L'Europe, véritable ADN de l'OM
Autour de l'OMPublié le 10/03 à 07:00

L'Europe, véritable ADN de l'OM

En venant à bout jeudi de l'Athlétic Bilbao (3-1), l'OM s'est non seulement offert une belle option pour une qualification en quarts de finale, mais nous a aussi gratifié d'une belle soirée européenne comme on n'en avait plus vu au Vel' depuis un moment. Déjà parce que le jeu et les buts étaient au rendez-vous, mais aussi parce que le public a enfin vibré, après des premiers tours sans saveur. Enfin, l'adversaire n'était pas n'importe qui, ce qui ne gâche rien. De quoi relancer le public marseillais dans ce qu'il préfère par-dessus tout et depuis longtemps : l'aventure européenne. C'était d'ailleurs ce que soulignait Maxime Lopez à l'issue de la rencontre : "Le dernier souvenir européen que j'avais, c'était le match contre l'Inter de Milan en 2012, quand André Ayew marque à la dernière minute. En plus, j'étais derrière la cage, c'est un très grand souvenir. Je sais qu'en 1993, mon père avait fait le déplacement à Munich, donc ça doit lui faire plaisir de voir son fils jouer la coupe d'Europe avec le club de son coeur".

Pas de popularité sans épopée

Il faut dire que la coupe d'Europe est ancrée à jamais dans l'ADN de l'OM, et que le club n'aurait jamais atteint ce niveau de popularité sans ces exploits continentaux qui ont bâti sa légende, comme l'explique l'ancien patron des sports de La Provence (Le Provencal à l'époque) André De Rocca : "C'est évident, avec en point d'orgue la victoire de 1993, parce que lors des dernières années, on ne peut pas dire que l'OM ait particulièrement brillé dans cette compétition. En plus, cette seule et unique victoire française en Champions League est dans la continuité de la demi-finale contre Benfica en 90 et de la finale à Bari perdue face à l'Etoile Rouge de Belgrade l'année suivante. C'est cette période, assez courte finalement, qui a véritablement bâti la légende de l'OM pour les Marseillais, mais aussi dans la France entière. Il faut quand même se souvenir que dans cette période, de grands noms du football mondial ont signé à l'OM, comme Beckenbauer, Francescoli, Waddle ou Voeller, ce qui était unique dans l'histoire du football français. Ils étaient les Neymar de l'époque". Une épopée qui a effectivement marqué la France entière, sous le charme de l'OM de Bernard Tapie, comme elle a pu l'être quelques années plus tôt par les Verts de St-Etienne : "C'est incontestable, confirme De Rocca. Les Verts sont même devenus des héros après une défaite en finale, et on retrouve un peu ça avec l'OM à Benfica et à Bari. La France entière, y compris à Marseille, supportait les Verts, et c'est uniquement grâce à leurs épopées européennes, comme le stade de Reims vingt ans plus tôt. On a tous été Rémois, Stéphanois puis Marseillais".

L'Ajax de Cruyff a ouvert la voie

En fait, avant le règne des Olympiens de Tapie et Goethals, les Marseillais avaient déjà eu un avant-goût de la folie européenne vingt ans plus tôt. Bien sûr, les Bosquier, Skoblar et Magnusson s'étaient arrêtés en huitièmes de finale, mais cet OM-Ajax en octobre 1971 avait ouvert la voie : "Oui, c'est le point de départ, explique De Rocca, même si on a connu une très longue période de vaches maigres derrière. On n'imagine pas la popularité des joueurs de l'Ajax à l'époque, c'était de la folie. C'est là que la légende européenne de l'OM commence, même si on n'avait pas fait le poids face à Cruyff et ses coéquipiers". Folie confirmée par Bernard Bosquier, acteur de l'époque face à l'une des plus grandes équipes de l'histoire : "Je n'avais jamais vu ça ! À midi, le stade était presque plein, alors qu'on jouait le soir à 20h30. Les Cruyff, Keyser et Neeskens étaient des dieux du foot, des rock stars. On n'a pas fait le poids (1-2, 1-4), mais l'engouement était terrible, les spectateurs n'étaient pas les mêmes, on avait l'impression que tout Marseille était au stade".

Pour le moment, les hommes de Rudi Garcia n'en sont pas là. Mais cet OM-Bilbao semble avoir réveillé ce petit supplément d'âme capable de nous faire chavirer. Encore un ou deux matches comme ça et la machine à rêves pourrait bien être relancée. On n'attend que ça !