Flamini, le plus riche et le plus intelligent ?

En 2008, lorsqu'il quitte libre Arsenal pour l'AC Milan, Mathieu Flamini fait la rencontre de Pasquale Granata, diplômé en économie. Sensibles tous deux aux questions environnementales, ils fondent une entreprise de biochimie à Caserta, près de Naples, GF. Comme "Granata-Flamini" mais aussi comme "Green Future". 

Flamini, qui a étudié le droit à l'Université d'Aix-Marseille avant de se concentrer sur sa carrière à l'OM n'a pas de formation de chimiste. Mais il s'intéresse au réchauffement climatique et veut entreprendre une action pour changer le cours des choses. Après des millions dépensés dans la recherche et des années d'essais, le duo a trouvé - et breveté - une manière rentable de fabriquer en grande quantité de l'acide lévulinique, une molécule qui peut remplacer le pétrole sous toutes ses formes.

Biocarburants, produits pharmaceutiques, plastiques, conservateurs alimentaires... bien des marchés pourraient donc s'ouvrir pour la petite entreprise qui ne connaît pas la crise. Si 80 personnes sont employées dans leur usine, 400 personnes vivent grâce à cette société si l'on prend en compte les partenaires. Après avoir ouvert un bureau à Milan et aux Pays-Bas, le groupe projette de s'installer également aux Etats-Unis. Les chimistes viennent de France, Italie, Russie, Hollande, Allemagne, Egypte...  

Si tout n'a pas été facile, et si l'ancien milieu de terrain olympien a douté, cela lui a fait le plus grand bien : "Cela m'a permis de m'aérer par rapport au football, de penser à autre chose. Et de me stimuler intellectuellement. Je n'ai pas fait ça en me disant que j'allais brasser des millions". 

Jusqu'à présent, le joueur a toujours gardé cette activité secrète, attendant que le processus soit installé pour en parler. Ses coéquipiers, à Milan comme à Arsenal, mais aussi sa famille ou encore Arsène Wenger, ignoraient tout de ce projet. "Au départ, ma famille était inquiète, maintenant ils sont fiers explique-t-il au journal anglais avant de donner sa propre fierté. Avoir donné du travail en temps de crise et réalisé quelque chose qui n'avait jamais été fait auparavant". 

En 2004, Mathieu Flamini avait déjà laissé entrevoir une sacrée volonté lorsqu'il refusa de signer un premier contrat pro proposé tardivement par la direction olympienne. On parlait alors pour lui d'un destin à Charlton mais le joueur de 20ans refusait de revenir sur sa position. Finalement, quelques semaines plus tard, c'est Arsenal qui lui proposait un contrat.