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Cette fois, le Vel' a grondé !
Autour de l'OMPublié le 05/04 à 07:00

Cette fois, le Vel' a grondé !

Le Vel' a pris le relais de la "majorité silencieuse". Margarita Louis-Dreyfus, Vincent Labrune et José Anigo ont été la cible prioritaire des supporters.

La crise a commencé tôt

Cela fait des mois que la crise couve. Elle a commencé très tôt dans la saison, certainement après un mois d'octobre désastreux et cinq défaites au compteur en autant de matchs, dont trois au stade Vélodrome (Dortmund, Paris, Nice, Naples et Reims). Elle s'est concrétisée le 7 décembre, au lendemain d'une nouvelle défaite à domicile face à Nantes, avec le départ précipité d'Élie Baup. Celui qui avait réussi le tour de force d'emmener les Olympiens à la deuxième place n'aura pas eu la même réussite cette saison. Pourtant, on pouvait facilement l'imaginer, tant le parcours du coach à la casquette laissait entrevoir des deuxièmes saisons en demi-teinte. Mais comment licencier un entraîneur qui avait largement atteint son objectif...

Peut-on perpétuellement gérer un club de football en fonction du seul critère économique ?

Le plus surprenant dans cette histoire fut la gestion de l'après-Baup. Alors que l'on pouvait penser que le président Labrune nommerait un nouveau coach, il demanda à son directeur sportif d'assurer l'intérim. Là où le bât blesse, c'est que José Anigo n'a pas été nommé pour quelques matchs, mais jusqu'à la fin de la saison ! Certes, Elie Baup a dû prendre un beau chèque - entre 2 et 3 M€ - et la solution Anigo était la moins couteuse, puisque déjà salarié, mais peut-on perpétuellement gérer un club de football en fonction du seul critère économique ? Au vu de la suite de la saison, on peut répondre par la négative.

Les supporters ont été, il est vrai, tout au long de la saison, mis à rude épreuve

La première grosse claque a été celle contre l'ennemi parisien au stade Velodrome. Alors que les Olympiens étaient à 11 contre 10 et menaient 1-0, ils ont réussi le tour de force de déjouer, de ne pas mettre suffisamment de niaque pour s'imposer face au nouveau richissime club de la capitale. Une véritable humiliation pour les fidèles supporters marseillais. Le zéro pointé en Ligue des Champions, certes dans un groupe très relevé, n'a rien arrangé à l'affaire. Certains supporters se sont même moqués de leur club, en reprenant le célèbre : "A jamais les premiers" ! Oui, mais cette fois, ce n'était pas pour la bonne cause et une victoire en C1... Si l'élimination en 1/4 de finale de la Coupe de la Ligue a pu passer sans trop de difficulté face à l'autre Olympique, malgré un énième non-match des Marseillais, la défaite 4-5 face à une équipe B de Nice en Coupe de France, encore au stade Vélodrome, a fini par achever les derniers supporters en janvier...

Les Virages ont dit haut et fort, ce que la majorité silencieuse exprime uniquement sur le net

Pour ces raisons, en partie, le Vélodrome a grondé ! Ils n'étaient pas forcément nombreux au stade face à l'ACA. Moins de 20 000. Mais ils ont dit haut et fort ce que la majorité silencieuse exprime uniquement sur le net, les réseaux sociaux en particulier, depuis un bon moment maintenant. Le ras-le-bol qui n'était jusque-là que numérique est devenu concret. Mais le plus extraordinaire, c'est que cette exaspération s'est manifestée un soir de victoire 3-1 sur le club Corse...

"On ne vous supporte plus, on vous subit"

La matinée n'avait de toute façon pas bien commencé avec des actes de vandalisme sur les murs de la Commanderie. On pouvait penser que c'était l'oeuvre d'une poignée de contestataires, Labrune précisant d'ailleurs n'y porter aucune attention. Il ne pourra plus le dire maintenant, puisque c'est tout le stade et les virages qui s'y sont mis ! Dès l'annonce des joueurs, avec une énorme bronca ! André Ayew dira d'ailleurs après le match qu'il s'attendait à jouer à l'extérieur... Surréaliste. Le virage Nord et le virage Sud se sont répondus, pas sur un "Aux Armes". "On ne vous supporte plus, on vous subit" pouvait on lire au Nord, à quoi répondait le Sud par un "Joueurs, dirigeants, assumez vos responsabilités". Et si jusque-là, les dirigeants avaient été épargnés dans la nouvelle enceinte, cette fois, ils y ont eu droit. Des insultes pour Margarita Louis-Dreyfus et Vincent Labrune. Des "Anigo démission" pour le directeur sportif. Ce dernier n'a d'ailleurs pas caché son agacement en conférence de presse : "Il y a des choses bien plus dures dans la vie. Je pense que ces choses-là sont préparées avant. Peu importe le score, victoire ou défaite..." (Retrouver la réaction complète sur le Phocéen TV).

La nostalgie des fans

Le seul moment un peu convivial de la soirée fut lorsque les Virages décidèrent de chanter des refrains à la gloire des anciennes stars, nostalgie quand tu nous tiens. Drogba, Lucho, Niang et même Tapie ont été célébrés ! Mention particulière à Sytchev, qui s'est rappelé au bon souvenir des fans marseillais !

La fin de saison va être plus que longue, puisqu'il reste encore 6 matchs aux Olympiens avant de baisser le rideau sur ce douloureux exercice, avec notamment la réception de Lyon, de Lille et de Guingamp. Oui, mais pour quel "spectacle" ?

(Photos © N.C. - Le Phocéen)