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Une question d'attitude plus que de système
SaisonPublié le 27/11 à 07:00

Une question d'attitude plus que de système

C'est vite devenu une obsession pour l'homme de terrain de Canal+, chargé d'interviewer les acteurs de ce Monaco-OM. Mais qu'est-ce qui a bien pu passer par la tête de Rudi Garcia pour démarrer dans son système traditionnel pour finalement passer dans une organisation inédite en 3-5-2 avec Romain Alessandrini latéral au bout de seulement huit minutes de jeu ? Après le match, l'entraîneur de l'OM a livré l'explication tant attendue : il a voulu jouer l'intox, faire croire à Monaco qu'ils allaient partir sur un 4-4-2 en allant les chercher pour finalement changer et tenir. Cela aurait pu marcher, comme c'était le cas au Parc des Princes, ça n'a pas été le cas. Cela fait partie du jeu, et Garcia va donc avoir son lot de critiques, avec les habituels qui attendent qu'il beurre mal une tartine pour s'empresser de se demander tout haut ce qu'aurait subit le pauvre Franck Passi dans la même situation. C'est logique, après ce fameux match dans la capitale, il avait été porté seul en héros. 

Merci de ne plus dire que "vous ne lâchez rien"

Mais il ne mérite pas pour autant de revenir seul de Principauté sous les quolibets. Il a perdu son pari tactique face à Jardim ? Oui. Mais il ne faut pas pour autant accepter toute démarche qui pourrait le laisser prendre cette défaite pour lui. Plus d'un joueur dans cette équipe mérite d'être mis devant ses responsabilités. Karim Rekik et Romain Alessandrini, pour commencer, seraient très mal inspirés, même en privé, de se cacher derrière le schéma original de leur coach pour expliquer ce revers. Niveau implication, ils n'y étaient pas et Bernardo Silva n'en demandait pas tant. Il y en a malgré tout qui peuvent se regarder dans une glace après ce match. Ils n'ont certes pas brillé, mais face à un tel adversaire c'était couru d'avance, il ne fallait pas trop en demander. C'est le cas par exemple d'Hiroki Sakai, qui a mouillé le maillot, et a voulu tout au long de la seconde période montrer un visage plus digne. Comme un symbole, dans le temps additionnel, il se bat pour aller sauver sur sa ligne d'un tacle rageur une balle de 4-0. Mais dans la foulée, Carrillo parvient quand même à y aller de son but. Pourquoi ? Parce qu'entre-temps, William Vainqueur a bêtement perdu un ballon devant sa défense. Il s'est peut-être dit que 3 ou 4-0, ça ne changeait rien. Il faudra alors veiller à ne pas utiliser une expression courante dans le football, "on ne lâche rien", parce que ça sera là ridicule. 

Diarra, des paroles et des actes

Puisqu'on évoque les footballeurs qui doivent faire attention à ce qu'ils disent, autant aborder le cas de Lassana Diarra, qui avait accordé une interview de deux pages à La Provence sortie le matin du match. Un entretien dans lequel il parle de lui à la troisième personne sept fois, où il se gargarise de n'avoir jamais fini en deuxième partie de tableau à part à ses débuts au Havre et la saison passée avec Marseille. Il assure également vouloir être jugé sur le terrain. "Je ne vous fais pas le tableau de l’ange, loin de là, mais il faut rester proportionnel dans les jugements" assurait-il même, reconnaissant qu'il était loin en ce moment de son meilleur niveau. Qu'a-t-il donc fait dans ce Monaco-OM ? A un quart d'heure de la fin, alors que Maxime Lopez devait céder sa place, il a demandé à sortir à sa place, évoquant une gêne à l'adducteur. Tout en restant proportionnel dans les jugements, on peut donc affirmer qu'il n'est plus vraiment en mesure, vu son rendement et sa solidité, d'évoquer un départ. La décence devrait l'obliger à se réfugier dans les soins et le fameux travail invisible, cher aux professionnels, pour retrouver la forme, et oublier de parler, même de penser à un éventuel transfert. Ou alors c'est un problème d'attitude. Et là, Rudi Garcia peut sortir tous les schémas qu'il veut, il n'y pourra rien.