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Patrice Evra, le nouveau cas qui divise
SaisonPublié le 09/05 à 07:00

Patrice Evra, le nouveau cas qui divise

Cela n'aura échappé à personne, Emmanuel Macron est le nouveau président de la république française. Les discussions de comptoir et les statuts sur les réseaux sociaux vont donc devoir se trouver un nouveau thème. Et pour ça, Patrice Evra déboule pour prendre le relais. Entre les dents, car il a déjà les mains bien occupés avec une célébration qui fait de nouveau couler beaucoup d'encre. Non content d'avoir redonné l'avantage à l'OM contre Nice dimanche soir, et avant d'effectuer quelques pompes, le latéral gauche avait en effet gratifié l'assistance d'une référence à ses "bijoux de famille", comme pour dire qu'il ne regrettait absolument pas sa sortie à l'encontre de Christophe Dugarry une semaine plus tôt, à qui il reprochait de connaître par coeur la pilosité intime de Zinédine Zidane. Toute la semaine, le joueur a posté des vidéos de lui sur internet, pour bien faire savoir qu'il ne se cachait pas. Ce n'était pas le cas non plus sur le terrain donc, mais aussi en zone mixte, après la rencontre, où Patrice Evra est revenu sur "l'incident" : "C'est donnant-donnant, on raconte des petites blagues, il n'y a pas de soucis. Je suis un gars cool mais il ne faut pas me chercher. Quand je fais ça, c'est pour tous les joueurs. Si vous saviez le nombre de joueurs qui me remercient, qui souffrent. Ces gens-là ont oublié qu'ils ont joué au football. Moi ça va de critiquer, faut accepter. Mais après insister au point de traumatiser certains joueurs... Donc je vais peut-être commencer à me porter garant pour certains joueurs de foot quand certaines personnes vont exagérer". Quelques minutes plus tard, il a précisé son propos lors d'une discussion en off avec les journalistes marseillais. L'occasion d'assurer qu'il n'avait strictement rien contre eux, qu'il respectait la profession. Il avait juste un problème avec les "consultants", les anciens joueurs qui se prenaient pour des journalistes. Et il confirmait avoir croisé certains jeunes qui n'arrivaient plus à se lâcher après être passé dans le tourbillon des critiques. 

Deux camps marqués

Derrière, forcément, le fossé se creuse entre les pro et les anti-Evra. Il y a d'un côté ceux qui ont jubilé de le voir répondre ainsi sur le terrain, semblant presque plus heureux de voir ses détracteurs embarrassés que l'OM gagner. Du côté de ses fameux détracteurs du coup, on ne lui laissera rien passer. Certes, Christophe Dugarry a fait amende honorable dans TeamDuga, lisant même ses stats à l'antenne pour essayer de se convaincre qu'il avait fait un bon match. Mais lorsqu'il a entendu la déclaration d'Evra qui disait en avoir encore sous le capot, il a feint de s'adresser à Deschamps en direct : "Vite, Didier, rappelle-le !". La semaine dernière, il n'avait pas été tendre avec sa performance sportive : "Contre Caen, je l'ai trouvé plus que passable. À chaque accélération il est pris de court. Il a quatre ou cinq centres à faire, et c'est un coup trop haut, un coup trop bas, un coup derrière le but...". Après le match contre Nice, alors que pourtant Evra est impliqué sur les deux buts phocéens (c'est sur un de ses centres contrés que l'OM obtient le corner de l'ouverture du score de Gomis), Daniel Riolo a mis un cran de plus : "Il est nul, c'est un guignol. Il met un pauvre but dans un match de championnat. Mais de quoi on parle ? Supporters de l'OM, souhaitez qu'il ne soit plus votre arrière gauche la saison prochaine parce que ça va être affreux". Alors quoi ? Patrice Evra a-t-il raison de se rebeller car on lui tombe dessus bien plus facilement que sur d'autres ? Ou cherche-t-il effectivement à cacher ses suffisances par une grande gueule qui séduit toujours dans la cité phocéenne ? 

Et l'OM dans tout ça ?

Comme bien souvent dans pareil cas, il y a des choses à prendre dans les deux camps. Mais la polémique de Knysna et l'importance de la cicatrice que Patrice Evra a faite au football français, le supporter de l'OM s'en fout pas mal. Qu'en est-il aujourd'hui ? Que vaut Patrice Evra avec le maillot olympien ? Lui jure qu'il est arrivé blessé, et ce n'est que maintenant qu'il revient à son niveau. Contre Nice, il a été au niveau tout court. Tranchant défensivement, présent offensivement, avec donc une participation sur les deux buts marqués. Quand il a fallu aller au charbon en fin de match, il y est allé, et, c'est un détail, mais lorsque Mario Balotelli a blessé Thauvin en toute impunité en début de rencontre, il est allé mettre la pression sur l'arbitre pendant près d'une minute. Une attitude de leader comme l'entend le Vélodrome. Alors non, Patrice Evra n'est pas nul, il n'est pas fini, et un coup d'oeil aux différentes opportunités qui s'offraient à l'OM au mois de janvier pousse à dire que les dirigeants ont bien fait d'aller le chercher. Mais rien que sur ce OM-Nice, vu la performance des visiteurs Dalbert et Souquet, pas sûr qu'il ait été le latéral le plus impressionnant de la partie. S'il adore le climat et l'ambiance du Vélodrome, Evra a confessé ne pas encore bien connaître la ville. Ca viendra. Il apprendra peut-être même les règles de la contrée, un des sports du coin. Une version de la belote où lorsqu'on annonce que l'on va gagner, cela compte double. Mais où lorsqu'on perd, on perd gros. Cela va sûrement lui parler...