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OM : Jorge Sampaoli a-t-il fait du André Villas-Boas ?
SaisonPublié le 14/12 à 01:00

OM : Jorge Sampaoli a-t-il fait du André Villas-Boas ?

Focus sur la victoire à Strasbourg qui avait été travaillée par Jorge Sampaoli, quitte à être moins ambitieux dans le jeu.

"Décevant pour qui ? Pour toi ? Alors tu prends toi et tes amis et tu vas avec le groupe des décevants, là-bas. Le groupe des contents, il est dans le vestiaire de l'OM". C'était à Strasbourg, il y a un an. Le club phocéen s'était imposé (0-1) mais cela n'avait pas été mémorable dans le jeu. L'OM marquera même le seul but du match sur sa seule frappe, de Morgan Sanson, suite à une combinaison insolite entre Benedetto et Payet. Alors le spectacle, c'est André Villas-Boas qui le fera face aux journalistes après la rencontre avec cet échange resté dans les mémoires. Cette saison, l'OM s'est également imposé en Alsace ce dimanche (0-2). Dans le jeu, cela a été bien mieux, sans être l'extase. Jorge Sampaoli est resté mesuré en conférence de presse d'après-match. Pour autant, d'une certaine manière, a-t-il fait du André Villas-Boas ?

Après la possession à Angers, Marseille a laissé son pressing à Strasbourg

Dit comme ça, cela sonne comme quelque chose de péjoratif. Surtout parce qu'il est question de Strasbourg et que cette victoire du technicien portugais est la plus symbolique pour ses détracteurs. Du pragmatisme poussé à l'extrême, quitte à ce qu'il n'y ait pas vraiment de spectacle. C'est oublier un peu vite les bienfaits de la méthode AVB la première saison, où il reprendra un OM en dépression avec Rudi Garcia pour en faire un dauphin du PSG qui aura enfin battu tous ses concurrents directs. A ce moment-là, le pragmatisme n'est pas un gros mot, comme lorsque l'OM va s'imposer à Angers (avec encore un but de Morgan Sanson). A l'automne 2019, le technicien ne s'en cache pas après la rencontre : il a volontairement laissé la possession à Angers, car le SCO n'y était pas trop habitué. Résultat, l'OM est reparti avec les trois points. C'est un peu ce que vient de faire Jorge Sampaoli à Strasbourg. L'OM n'a pas renoncé à la possession mais au pressing. Les Strasbourgeois s'en sont étonnés et ont été déstabilisés de la même manière que les Angevins en leur temps. Et voilà comment l'OM s'est imposé face à l'une des meilleures attaques de Ligue 1 avec un nouveau clean-sheet. Après coup d'ailleurs, une phrase de Sampaoli, prononcée vendredi en conférence de presse, a un écho tout particulier : "Si on ne suit pas notre plan, ce sera encore plus difficile, on peut souffrir. Même chose si on ne prend pas les bonnes décisions concernant les joueurs qui sont dans la meilleure forme possible pour ce match". Deux jours plus tard, le coach argentin présentait un onze de départ sans Mattéo Guendouzi, peut-être son milieu de terrain qui incarne le mieux le pressing de l'OM depuis le début de saison. Preuve qu'effectivement, c'est par le choix des hommes que Sampaoli a imposé sa stratégie. Et qu'il y avait préméditation. 

Sampaoli a un objectif de résultat et de jeu

Mais à l'inverse d'André Villas-Boas à Angers, Sampaoli ne s'en gargarise pas. Facile, justement, quand on voit comment cette stratégie de communication s'est finalement retournée contre le Portugais lorsque les jours furent plus sombres. Mais là où AVB avait un objectif ambitieux (le podium dès sa première année), Sampaoli l'est peut-être encore plus car il a des contraintes de résultat mais aussi de jeu (le podium également, à titre collectif, mais un style offensif pour rester fidèle à sa réputation). Avec cette victoire à Strasbourg, Sampaoli fait le dos rond. Dans cette merveilleuse Ligue 1, la continuité à l'extérieur suffit à Marseille pour être seul deuxième. De quoi voir l'avenir avec plus de sérénité, notamment la prochaine journée où l'OM reçoit Reims avant la trêve alors que les concurrents s'affrontent (Monaco-Rennes et Nice-Lens sont également programmés en J19). Là, après un match en coupe de France également au Vélodrome, Jorge Sampaoli va peut-être voir son équipe redéployer un football qui émerveille. Et à ce moment-là peut-être il serrera le poing, il fera en sorte qu'on soit tous, quelque part, dans le "groupe des contents".