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OM : Faut-il s'inquiéter ?
SaisonPublié le 02/08 à 01:00

OM : Faut-il s'inquiéter ?

De nombreux supporters s’inquiètent de la situation. Une crainte justifiée ou pour l’heure encore infondée ?

Malgré trois défaites en quatre matchs amicaux et de sérieux doutes sur le schéma de jeu d'Igor Tudor, les supporters marseillais ont accueilli le match face à Milan avec impatience. De l'enthousiasme, de l'euphorie et un engouement exceptionnel pour cette rencontre de gala. Mais au fil de la rencontre, les doutes sont revenus de plus belle. Les crispations sont déjà nombreuses alors que la préparation estivale s'achève à peine. Faut-il s'inquiéter à l'aube d'une nouvelle saison ? 

Les inquiétudes de certains sont largement légitimes 

Fin du match. Les sifflets descendent des travées de l'Orange Vélodrome. Un mélange d'impatience à la marseillaise et d'un sérieux doute présent dans la tête de tout un chacun. Et pour cause, pendant plus de 90 minutes, les supporters olympiens ont vu de leurs propres yeux une équipe totalement inexistante, conséquence du pessimisme affiché aujourd'hui par beaucoup. Bilan de la pré-saison : l'OM n'a gagné qu'un match de préparation sur cinq, le premier contre Marignane-Gignac, et avouons-le, cela fait tache. Si le contenu était présent, le résultat deviendrait dès lors anecdotique. Mais ce n'est pas le cas. Le manque de certitudes ressenti vis-à-vis du groupe se fait clairement ressentir, de même que le système tactique de l'entraîneur croate qui a varié les essais : du 3-4-2-1 aligné face à Marignane-Gignac ainsi que Middlesbrough au 3-3-2-2 contre le Betis, en passant par le 3-4-1-2 contre Norwich. Et lors de la rencontre face à Milan, il y avait de quoi s'inquiéter : si l'ancien entraineur de l'Hellas Verone est réputé pour demander un pressing constant à ses hommes, rien de cela n'a été fait. Certains joueurs ont donné l'impression de ne pas avoir envie de se "défoncer" pour leur nouveau coach. Mais, malheureusement, le problème ne se résume pas qu'au contenu en lui-même.

C'est désormais une certitude, les relations entre Igor Tudor et certains joueurs sont tendues. Le capitaine Dimitri Payet aurait demandé un entretien avec Pablo Longoria pour apaiser un climat, par définition alourdi ces derniers temps, entre les joueurs et le coach. Ces derniers souhaitent clairement plus de pédagogie de la part de leur coach. Actuellement, il n'hésiterait pas à "rentrer dans les joueurs" et à leur "gueuler dessus". Gerson, Under, Amavi et plusieurs jeunes éléments du groupe auraient pris la foudre de l'ancien du Héllas Vérone. Un caractère colérique qui serait d'ailleurs à l'origine du départ de Mauro Camoranesi, qui n'aura été son adjoint qu'une petite semaine. Moins d'un mois après son arrivée, on pouvait légitimement espérer mieux comme climat de travail. Car le côté autoritaire du Croate ne passera qu'en cas de bons résultats. Et si, même si nous ne l'espérons pas, les résultats venaient à ne pas suivre, ce caractère excessif pourrait agrandir la fracture. Et il ne faudrait pas que les joueurs lâchent leur entraineur, comme a pu le voir tant de fois dans le passé du foot...

Enfin, la gestion de certaines situations, à commencer par Bamba Dieng, peut laisser perplexe. En effet, dernièrement Igor Tudor a déclaré que le Sénégalais était cinquième dans sa hiérarchie, derrière Suarez, Payet, Milik et Bakambu"Nous avons cinq joueurs pour la façon dont on joue (en 3-5-2), puisque Dimitri est aussi un deuxième attaquant. C'est difficile de lui donner des minutes. Parfois, cela arrive dans le football". Langue de bois ou réel choix sportif ? Si l'on peut penser dans un premier temps que Tudor s'aligne sur la volonté de ses supérieurs, au contraire d'ailleurs de Jorge Sampaoli, certains échos, notamment de L'Equipe, laissent penser le contraire. Le coach croate n'apprécierait clairement pas le profil du joueur et serait ainsi un choix sportif. Pourtant, sa situation comptable parle pour lui, avec 60% des buts inscrits en préparation pour environ 10% de temps de jeu. Soyons clair, le Croate a clairement le droit, étant le coach de l'OM, de ne pas aimer son profil. Mais ne pas lui laisser une chance depuis la première opposition, même 20 minutes, n'est peut-être pas la meilleure idée. L'incompréhension entre l'entraineur et son groupe semble en tout cas exister sur de nombreux points.

Pas nécessaire d'être alarmiste non plus...

Pour autant, si la situation semble déjà complexe, il n'est pour l'heure pas nécessaire d'en remettre une couche. En effet, la saison n'a même pas commencé. Et tous les pratiquants de football ne pourront pas dire le contraire : une dynamique est très importante dans un groupe. Il suffirait d'un enchainement de quelques victoires pour qu'un bel engouement se mette en place. L'OM a connu de nombreux changements avec le départ de plusieurs cadres (Kamara, Saliba...) et l'arrivée de plusieurs nouveaux joueurs (Clauss, Tavares, Blanco, Suarez...). Et comme après plusieurs réorganisations, il faut laisser le temps à la mayonnaise de prendre. 

De plus, les méthodes d'entrainement de Tudor ont été clairement durcies. Les Olympiens ont donc vu la difficulté de la préparation augmenter par rapport à ce qu'ils ont connu par le passé. Mais c'est bien là tout le principe d'une préparation dite à l'italienne : forcer sur les organismes en début de championnat afin qu'ils soient prêts à endurer une saison qui sera longue, très longue. C'est en tout cas la promesse faite par le coach. Et si l'OM finit la saison en boulet de canon, on ne pourra que le féliciter. Le Croate est arrivé il n'y a même pas un mois. Laissons donc lui tout de même le temps d'installer ce qu'il veut réellement mettre en place. 

Ce ne sont également que des matchs de préparation. Et historiquement parlant, on a vu de tout : des préparations ratées converties en bon début de saison tout comme de bonnes préparations qui font pschitt. L'été dernier, après une série de matchs amicaux presque parfaite (5 victoires et 2 matchs nuls), l'OM arrive avec plein de certitudes, mais elles voleront en éclat sur le plan défensif, avec 6 buts encaissés lors des 4 premiers matchs de championnat. Jorge Sampaoli sera donc obligé de repenser par la suite l'ensemble de sa structure de jeu. A l'inverse, l'OM d'Elie Baup s'est trainé en préparation en 2012-2013, avant d'enchaîner six victoires de rang en Ligue 1. Enfin, on peut citer la totale réussite de l'équipe de Rudi Garcia en 2017-2018, avec 6 victoires et 1 nul en prépa, puis seulement 7 points sur 12 de récoltés lors des premiers matchs. Il n'y a pas de vérité et les matchs amicaux ne sont véritablement qu'un galop d'essai... 

Enfin, l'équipe sur le papier tient plus que la route. De ce qu'on a pu voir, Mbemba a été très rassurant et Gigot continue quant à lui de monter en puissance. Guendouzi, Rongier, Gerson et Payet ont clairement démontré l'année dernière tout leur talent et l'apport conséquent qu'ils pouvaient apporter à cette équipe. Si l'on retrouve un grand Milik en confiance devant, avec sur les côtés un Tavares et un Clauss qui font le taff, le onze-type de l'OM a clairement une belle allure. Si les résultats en championnat ne suivent pas, nous aurons tout le temps de nous poser des questions. Mais nous n'en sommes pas encore là au jour d'aujourd'hui. Soyons derrière cette équipe et ce coach en ce début de saison, ensuite viendra réellement le temps des premiers bilans !