OM : Clauss incompatible avec le 4-4-2 de Marcelino, vraiment ?
Jonathan Clauss ne serait pas capable de jouer dans la défense à quatre de Marcelino. Une simple idée reçue ?
"Jonathan fait partie de ceux qui peuvent être très déçus. Ce sont des choix sportifs. Évidemment, pour Clauss, le système est la principale raison". En abandonnant sa défense à trois juste avant le Mondial 2022, Didier Deschamps a aussi mis un terme (peut-être provisoire) à la carrière internationale de Jonathan Clauss. La chose est entrée dans les têtes. Le piston droit d'Igor Tudor ne serait pas capable de tenir le poste d'arrière droit dans une défense à quatre. Vraiment ?
Il a commencé arrière droit avant de devenir piston
Dans le football moderne, on peut très bien avoir évolué en milieu latéral ou en ailier et se reconvertir efficacement, même dans une défense à quatre. Les exemples sont nombreux : Bouna Sarr, Jesus Navas, Lucas Vasquez, Antonio Valencia, Thimothy Weah, Yuriy Zhirkov, Ashley Young, Alphonso Davies... Alors pourquoi pas Jonathan Clauss ? En 2016-2017 en National avec Avranches, puis en 2017-2018 en Ligue 2 avec Quevilly, Clauss évoluait à ce poste de défenseur latéral dans une défense à quatre. Il connait donc le poste, même si c'est plus haut qu'il s'est révélé à partir du printemps 2018. Repéré par l'Arminia Bielefeld, il y jouera de temps en temps à droite dans la défense à quatre, et de temps en temps plus haut, soit en piston, soit plus haut. En 2020, il est plus clairement un spécialiste offensif du couloir droit. Puis, à Lens, il deviendra un piston à plein temps. Donc Clauss sait jouer dans une défense à quatre. Il l'a déjà souvent fait tout au long de sa carrière. Transfermarkt compte pour lui 55 matchs au poste d'arrière droit contre le double plus haut. Sa polyvalence pourra servir à Marcelino, qui pourra donc l'utiliser défenseur droit ou milieu droit.
Des Mario Gaspar et des Daniel Wass
Justement, le technicien espagnol est loin de privilégier des profils défensifs dans ses défenses à quatre. Prenons ses derniers défenseurs droits titulaires dans ses quatre derniers clubs coachés. Il a des habitués de la défense à quatre comme Coke (Séville), Mario Gaspar (Villarreal), Martín Montoya (Valence), Ander Capa (Bilbao). Des joueurs typiques de la Liga des années 2010, très solides et très fiables. Il a aussi utilisé un défenseur plus solide et habitué de l'axe avec Cristiano Piccini (Valence).
Mais il s'est aussi permis d'utiliser des joueurs plus offensifs. On peut citer le Serbe Antonio Rukavina (Villarreal), capable de jouer plus haut au milieu, Inigo Lekue (Bilbao) ou l'ancien milieu offensif et taulier de l'Athlétic Oscar De Marcos, qui a reculé au fil de sa carrière chez les Basques. Le meilleur exemple dans cette catégorie, c'est Daniel Wass (Valence). Dans certains matchs, il faisait jouer le Danois plus haut en milieu latéral et utilisait Cristiano Piccini en défenseur droit, histoire de renforcer le plan défensif. Mais dans la plupart, les lacunes défensives de Wass étaient compensées par son apport offensif de qualité et ses coups de pied arrêtés.
La situation est loin d'être si problématique pour Jonathan Clauss, qui au contraire pourrait montrer aux yeux du monde (et de son sélectionneur) qu'il a bel et bien ce qu'il faut pour jouer à ce poste au plus haut niveau. La balle est dans son camp.