OM : ce que le retour de Sakai change tactiquement

Ce n'est qu'un match, à Brest. Difficile de tirer de grandes conclusions sur la tactique d'André Villas-Boas, ou sur l'état de forme des uns et des autres pour toute la saison. Il s'agissait cependant de 90 minutes de compétition officielle, de quoi quand même se projeter sur ce que pourraient être les forces de l'OM pour cette saison. Une fois de plus, c'est vers Florian Thauvin que les regards se tournent. Après avoir évoqué les promesses de la relation Thauvin-Benedetto, c'est un autre joueur qui pourrait bénéficier du retour en forme du champion du monde pour hausser son niveau et permettre ainsi à l'OM de tenir ses objectifs : il s'agit d'Hiroki Sakai.

Sakai et Thauvin, courbes liées

Ce n'est pas très surprenant tant les deux hommes sont liés. Sakai débarque à l'OM à l'été 2016 et les débuts sont hésitants, à l'image de son premier voyage en Bretagne, à Guingamp cette fois. Mais il prend progressivement la mesure de son poste et progresse tout au long d'une saison qu'il finit en trombe, comme Florian Thauvin, dont le déclic a enfin lieu et qui devient le key player de cette équipe. Ce sera encore plus valable la saison suivante, où l'équipe atteint la finale d'Europa League. L'année d'après, si les résultats ne sont pas au rendez-vous, les deux joueurs performent. Thauvin garde ses standards de buts et de passes décisives, Sakai fait partie des joueurs les plus réguliers de la saison, peut-être le seul à vraiment tenir le cap de bout en bout avec Ocampos. C'est juste pour le dernier exercice que le Japonais est tombé dans les moins bons parmi ceux qui jouent régulièrement. Pile l'année où Florian Thauvin a dû abandonner ses coéquipiers pour se soigner à l'infirmerie.

Le coup du roseau

On pourrait y voir un facteur psychologique, et il en est toujours question dans le sport. Mais, même si les deux hommes s'apprécient, c'est plus du côté de la tactique qu'il faut regarder, comme nous l'explique un ancien membre du staff de l'OM, qui a bien connu les deux joueurs : "Sakai, c'est le roseau qui plie mais ne rompt pas. Tu crois qu'il va prendre le bouillon mais il tient toujours. Donc tu peux jouer très bas. Et plus tu joues bas, plus tu aspires l'équipe adverse et tu laisses l'occasion à Thauvin de s'échapper dans son couloir". En creux, cela prouve aussi, sans remettre en cause la valeur de Bouna Sarr, que l'ancien Messin s'inscrit moins dans la complémentarité, avec l'un, et avec l'autre. Défenseur qui se projette plus, il a peut-être également bloqué Sakai l'an passé avec son positionnement, jamais vingt mètres plus haut que le Japonais, ce qui est normal pour un élément qui avoue sans mal se considérer désormais comme un latéral. 

Et Bouna Sarr dans tout ça ?

Dès lors, quelles perspectives pour l'OM si jamais Sakai confirme son regain de forme, cette lucidité défensive déterminante ? Alors que cela fait des mois que le club phocéen est décrit comme un peu juste sur ses solutions pour les latéraux, il y a désormais un titulaire à gauche (Amavi) ainsi que trois éléments qui sont capables de jouer des deux côtés (Sakai, Sarr et Nagatomo). Cela demande confirmation, en match en ce qui concerne Sakai, et sur le marché des transferts en ce qui concerne Sarr. Car ce dernier était convoité par le FC Séville notamment, et si le club andalou a recruté au poste de Maxime Lopez ces derniers jours, il n'y a toujours qu'un latéral droit de métier dans leur effectif, et il a bientôt 35 ans. Alors, une belle vente de Sarr pourrait-elle permettre à l'OM de recruter plus gros poisson devant ? C'est aussi ce qu'il faut avoir en tête dans les prochaines semaines. Mais il y a des étapes avant d'en arriver là. Notamment que Sakai confirme son retour en forme.