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Les jeunes, à quoi servent-ils en fait ?
SaisonPublié le 17/03 à 07:00

Les jeunes, à quoi servent-ils en fait ?

Comme un symbole, Imbula, Imbula, Mendy et même Thauvin, soit les quatre jeunes recrues de l'été, étaient tous sur le banc de touche à Reims...

Comme un symbole, alors que les derniers espoirs d'une saison réussie se sont sans doute évanouis à Reims vendredi, Imbula, Lemina, Mendy et même Thauvin, soit les quatre jeunes recrues de l'été, étaient tous sur le banc de touche du stade Auguste-Delaune. En compagnie de Samba et Dja Djédjé, eux aussi estampillés recrues prometteuses, les trois premiers cités ont été envoyés le lendemain en CFA2 pour renforcer l'équipe réserve de l'OM. Résultat, un match nul 0-0 de piètre qualité sous les yeux du staff olympien, José Anigo en tête. Peut-être aura-t-il vu aussi "le manque de détermination affiché par Imbula ou les petits sourires en coin adressés par Mendy à ses adversaires du jour", comme on peut le lire dans le compte rendu du match publié dans La Provence.

Plus d'espoir pour les jeunes ?

Le malaise semble donc assez profond avec ces jeunes éléments, bien loin des investissements financiers consentis et des attentes promises par les dirigeants de l'OM en début de saison. Le fameux projet Dortmund a du plomb dans l'aile, comme l'a souligné Eric Di Meco sur RMC : "En début de saison, on a expliqué que l’OM va recruter français, des jeunes joueurs en devenir, que ça va être le Dortmund de la France, qu’on va faire d’un Thauvin un Reus et d’un Imbula un Götze, etc. Mais il y avait peut-être trop de jeunes, qui n’avaient peut-être pas tout le talent qu’on leur prêtait." Ou peut-être que cette politique n'est pas viable à l'OM, dont l'environnement médiatique (supporters et médias impatients et exigeants) ne laisse pas le temps et l'espace à des jeunes, aussi peu armés sur le plan du mental, de pouvoir s'exprimer pleinement. Et encore faut-il avoir aussi un staff technique qui sache gérer des jeunes joueurs...

L'OM doit-il donc pour autant se passer des jeunes d'ici la fin de la saison, comme Anigo l'a fait à St Étienne et à Reims ? L'idée serait plutôt de les relancer, non pas en les faisant jouer en CFA 2 sur un champ de patates, mais en Ligue 1, sur les neuf matchs restant à jouer. Car si l'OM ne les implique pas plus dans cette fin de saison, on ne saura plus quoi attendre d'eux à l'avenir. Il est encore temps de sauver les jeunes de l'OM ! En jouant, ils pourront retrouver de la confiance et progresser en vue de la saison prochaine, même s'il est vrai que l'incertitude sur l'identité du futur entraîneur ne facilite pas ce choix. S'ils veulent avoir un avenir radieux dans ce club, ils doivent convaincre toutes les composantes du club, jusqu'au futur coach, qui ne manquera pas de s'appuyer sur la fougue de la jeunesse. Bref, le projet Dortmund de Vincent Labrune est encore un tout jeune chantier...

 L'oeil du consultant coach : Bernard Rodriguez

Les jeunes ne jouent plus depuis quelque temps...

Bernard Rodriguez : "C'est obligatoirement un choix sportif et peut-être aussi un choix d'hommes. L'OM étant dans une chasse aux points, dans ce cadre-là, il n'y a pas que le talent qui peut faire des différences. José Anigo a dû faire un choix, un mixage entre les qualités des joueurs et les qualités d'hommes sur la capacité à assumer des responsabilités."

Lemina, Imbula, Mendy, Dja Djédjé et Samba ont joué en CFA2 ce weekend. Normal ?

B.R. : "Moi, j'ai toujours pensé que c'était une aberration qu'ils n'aillent pas jouer en CFA, notamment à domicile. Qu'ils jouent contre la réserve professionnelle de Nîmes ne me parait pas être une punition, ni une sanction. Ça devrait être le mode de fonctionnement. La majorité des clubs professionnels français envoient leurs joueurs en CFA ou en CFA2."

Les jeunes ne sont pas capables de supporter la pression ?

B.R. : "Je pense que ce n'est pas une question d'âge, mais de caractère. Il y a des jeunes joueurs qui sont capables d'assumer des responsabilités. Il n'y a pas de garanties, de certitudes. Il y a eu des exemples à Marseille avec des jeunes qui se sont adaptés et qui ont été performants. Et puis, ces 20 dernières années, il y a eu beaucoup d'exemples de jeunes ou de joueurs matures, confirmés dans d'autres clubs, et qui sont devenus transparents à l'OM. La situation impose qu'il ne faille pas trembler."

Vont-ils chauffer le banc jusqu'au bout de la saison ?

B.R. : "Je pense que c'est très ponctuel. Si l'OM ne prend pas les points qu'il doit prendre dans les 3 prochains matchs, c'est peut-être des joueurs qui vont finir la saison et essayer de récupérer de la confiance pour attaquer la saison prochaine. On parle quand même de Lemina, Imbula, Thauvin et Mendy... Des joueurs qui ont fait des matchs en Ligue 1 et même en Ligue des Champions. Ce sont des joueurs sur lesquels on a misé, investis. Probablement que ces gens-là ont perdu de la confiance, quand tu es très jeune à l'OM, c'est un des facteurs dont on doit tenir compte, on ne peut pas avoir les qualités qu'ils ont et les perdre du jour au lendemain."

Est-ce que l'indemnité du transfert payé par l'OM cet été peut influer sur la vision des observateurs et sur leurs performances ?

B.R. : "Au-delà du prix de leur transfert, il y a l'explosion de la grille des salaires, tu as le statut qui change, la vision des gens qui change, tu as des responsabilités qui changent, un stade qui change, un public qui change... Quand ça va un peu moins bien, ce sont des choses qui peuvent faire parler. Ils sont dans un autre monde, ils ont la chance d'être dans un club exceptionnel, médiatisé. Ils ont une très grosse pression et quand ça va moins bien, elle est énorme. Ils sont passés sur une autre planète. Ce sont des évènements qui ne sont pas faciles à maîtriser quand on a 20 ans. Mais si on leur a fait confiance, et si on a investi autant d'argent sur eux, c'est que, et je le confirme, ce sont des joueurs qui ont de très grandes qualités."