LdC : Et maintenant on fait quoi ?

On s'en doutait tous au moment du tirage. On le constate désormais à chaque rencontre, plus ou moins amèrement : le groupe de Ligue des Champions de l'OM, qui a réuni l'épouvantail du chapeau 3, l'épouvantail du chapeau 4 et l'équipe qui s'est systématiquement qualifiée pour le tour suivant depuis la mise en place de la nouvelle formule, est trop dure pour une équipe comme l'OM. Un coup d'oeil sur les autres groupes donnant encore plus de regrets, les hommes de Baup avaient sans doute de quoi rêver à un hiver européen dans une autre poule. Difficile même de trouver un groupe aussi relevé dans l'histoire de la compétition, tant il y a généralement trois grosses écuries (comme Barcelone, le Bayern et Manchester United en 1999 par exemple) et une quatrième équipe nettement plus faible. Ça ne marche pas comme ça dans ce groupe F où l'OM devra se coltiner deux matchs contre Naples avant de retrouver Dortmund et Arsenal. De quoi se poser une question toute bête : Et s'il ne valait pas mieux dès aujourd'hui faire du championnat l'absolue priorité à l'heure où les rencontres s'enchaînent ? 

Bernard Casoni connaît cette situation. Il était l'entraîneur d'un OM qui avait vécu plus ou moins la même chose. Lors de la saison 1999-2000, les Marseillais s'étaient qualifiés pour ce que l'on appelait alors la deuxième phase de groupe. Après une défaite à domicile contre la Lazio de Rome (0-2, le dernier match de Rolland Courbis), les Phocéens s'étaient inclinés 3-0 au Feyenoord Rotterdam, pourtant rapidement réduit à 10. Ca faisait 0 points en deux rencontres et une double confrontation à venir contre Chelsea. Un peu comme aujourd'hui. "Tu ne peux pas laisser tomber la Champions League ! C'est là où tu apprends, où tu progresses. C'est formateur pour les joueurs de jouer Dortmund, Arsenal, Naples... C'est extraordinaire ! Je me rappelle, après les deux défaites, on avait battu Chelsea (1-0), ce sont des matches qui font grandir, qui nous ont fait progresser. Maintenant, on ne boxe pas dans la même catégorie que Dortmund, faut pas se leurrer non plus. Mais la meilleure façon de préparer le championnat, c'est d'être bon en Champions League. Donne tout ce que tu as, après tu ne peux pas empêcher la différence de niveau, de qualité, d'expérience, mais il faut les jouer à fond !" explique l'actuel entraîneur d'Auxerre.

Pour lui, si l'OM espère revenir plus fort dans cette compétition la prochaine saison, il faut se servir de ses six matchs. Pas jeter l'éponge au bout de deux revers. "Un Payet, qu'est ce qu'il a comme expérience de la LDC ? Le petit Mendy, Imbula, qu'est ce qu'ils ont comme expérience comparé à Dortmund ? Même si on les a battus deux fois il y a deux ans, ils ont vachement évolué. Ca se joue sur des petits détails, mais c'est ça le haut niveau. Regarde Arsenal, on les a trouvé moyens à Marseille mais ils sont premier en Angleterre, ils ont battu Naples... Ce n'est pas n'importe quoi !" L'OM, qui aime décidement prendre exemple sur Dortmund, doit se rappeler que le club allemand avait fini quatrième et bon dernier de son groupe il y a deux ans. On connaît la suite...