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L'heure est grave
SaisonPublié le 31/10 à 01:00

L'heure est grave

Après le 4-0 encaissé à Paris, l'OM est sortie de manière inquiétante de la coupe de la Ligue à Monaco.

On pourrait croire que c'est un contexte, une ambiance générale qui pousse à un titre aussi offensif. Une affaire de fierté, parce que l'OM a perdu contre Paris il y a quelques jours dans de larges proportions et que cela n'a pas été suffisamment souligné. Il n'en est rien. Tout est une histoire de contenu, parce que, à terme, le jeu ne trompe pas. Les équipes qui jouent finissent toujours par être récompensées alors que celles qui s'en remettent au talent d'un joueur  ou à la réussite ne tiennent généralement pas la distance. On pensait que l'OM appartenait à la première catégorie après la rencontre face à Montpellier au Vélodrome. Malgré le nul, il y avait, précisément à cette place, de l'enthousiasme. Mais rien n'est acquis et aujourd'hui l'OM est clairement dans le dur, avec son entraîneur, André Villas-Boas, à sa place en première ligne, dans sa première zone de turbulence. On est passé à une étape supérieure après l'erreur de communication contre le PSG

Toute une équipe en roue libre

Car à force de préserver son groupe, AVB lui ôte peut-être l'envie de se faire violence. Minimiser la gifle reçue au Parc des Princes n'était peut-être pas l'idée du siècle. Coupable dimanche soir sur le premier but encaissé, Boubacar Kamara l'était encore au stade Louis II. Le minot de 19 ans l'aurait-il été s'il s'était sérieusement fait souffler dans les bronches après avoir oublié Icardi dans son dos ? Jordan Amavi, présenté comme héroïque par Villas-Boas lors de la dernière conférence de presse, a évolué à Monaco sur l'aile gauche dans un 3-5-2. Défensivement, il n'est toujours pas fiable, en témoigne l'ascendant pris par Aguilar dans son couloir sur l'ouverture du score. Et dans le registre offensif, sur ses centres, ses débordements ou tout simplement ses contrôles à l'intérieur du jeu, on voit bien pourquoi il joue habituellement derrière... Remarque, techniquement, ce n'était pas le seul à ne pas être au niveau de l'équipe bis de l'AS Monaco, faut-il le rappeler. Sanson et Rongier n'ont pas réussi une passe intéressante vers l'avant, alors que c'est censé être leur domaine de prédilection, Caleta-Car a préféré laisser son jeu long à Marseille, pour se concentrer sur des interventions rugueuses, qui rappellent les foots à la plage où l'on propose à un rugbyman de s'essayer au ballon rond. Et puis c'est devenu une habitude, quand on démarre ce petit jeu de l'inventaire des limites olympiennes, il se fait un plaisir de débarquer pour être au centre de la photo : il s'agit bien évidemment de Nemanja Radonjic, qui pourrait valoir 12 millions d'euros si et seulement si le football était un sport individuel. Si l'on cherche encore à creuser, Valère Germain n'est toujours pas dans le bon tempo, et ce, peu importe les configurations comme cela est rappelé dans les flops de ce match que vous pouvez retrouver en vidéo. 

Du coup Payet fait ce qu'il veut...

Cette rencontre était affreuse, elle en devient cruelle quand on compare le contenu aux déclarations de Villas-Boas avant cette rencontre, sur le jeu. Il se frottait les mains avec le retour de Payet, un rouage essentiel dans les circuits de passes qu'il a fait travailler à son groupe. Mais la faiblesse technique de l'ensemble aura poussé le numéro 10 à venir chercher les ballons presque dans les pieds de ses défenseurs. Alors certes, derrière, sa vista lui permet d'ouvrir en profondeur, mais on était loin des intentions du début de saison, où AVB déclarait qu'il ne voulait pas de Payet dans l'axe pour lui laisser faire un peu ce qu'il veut. L'OM glisse donc doucement vers cette équipe qui va attendre une orientation de son meneur de jeu, comme sa percée qui a amené la réduction du score, pour sortir de sa torpeur. On ne parle même pas de Benedetto, qui va être attendu pour Lille comme Drogba avant la finale contre Valence, tant il ne peut rien se passer sans lui devant. L'heure est grave donc, il faut se ressaisir, vite, taper du poing sur la table, éviter de se mentir ou de masquer les problèmes. Car ils risquent de revenir plus fort en pleine figure au prochain match. Et il arrive dans quelques jours seulement.