Il y a encore (beaucoup) de chemin...

C'est la force de l'Olympique de Marseille, de ses supporters, peu importe les époques. Cette faculté à s'enflammer, ces émotions dignes des montagnes russes qui font que la raison et la demie-mesure restent hors de la région. C'est une spécificité et il ne faut pas en avoir honte. L'OM, c'est aussi ça. Après une série de victoires contre Nancy, Dijon, Lille et Bastia, une qualification en coupe de France à Toulouse, nous avons tous vu cette équipe phocéenne peut-être plus belle que ce qu'elle ne l'était. Des coups à se dire qu'il y avait peut-être plus à jouer qu'une place qualificative en Europa League d'ici la fin du championnat avec notamment un milieu Vainqueur - Max Lopez - Zambo Anguissa des plus séduisants. Comme si la poudre aux yeux n'était pas suffisamment épaisse, il y a aussi le mercato : les rumeurs d'un retour de Dimitri Payet, qui fait des pieds et des mains pour revenir à l'OM là où un Zlatan Ibrahimovic, par exemple, n'a de la nostalgie au PSG que pour son dernier salaire. Des éléments, bout à bout, qui nous ont peut-être tous amenés à nous dire que ça y est, le fameux "OM Champions Project" était bel et bien là, et qu'on pouvait à nouveau "craindre degun" pour faire un clin d'oeil à Rudi Garcia, qui avait repris l'expression pour sa première conférence de presse. 

Mais non, l'OM n'y est pas encore. L'entraîneur marseillais et ses joueurs peuvent s'en prendre à Clément Turpin autant qu'ils veulent. La rencontre ne s'est pas jouée à un détail, il y a eu trois buts d'écart au tableau d'affichage. Et encore. Si ça se trouve, Monaco n'a pas tout donné. Il n'y a pas de honte à cela. Leonardo Jardim en est à sa troisième saison sur le Rocher, Rudi Garcia n'a passé lui que trois mois sur le banc phocéen. Il ne lutte pas à armes égales, surtout qu'il n'a toujours pas eu le bonheur d'enregistrer un renfort depuis sa signature. Si ça se trouve, sa sortie contre l'arbitrage est une manière de protéger son groupe, de lui permettre de réagir de la meilleure des manières alors qu'un calendrier pas simple se profile (deux confrontations contre Lyon lors des trois prochains matchs). Si comme lors de la dernière gifle contre Monaco, l'OM fait 13 points sur 15 possibles en championnat, personne n'y trouvera rien à redire. 

Mais force est de constater que pour ce match contre Monaco, comme peut-être à l'aller, l'OM s'est peut-être vu un peu trop beau au départ. Cela ne concerne pas forcément les choix du coach. Car il valait peut-être mieux perdre de la sorte en montrant un visage valeureux qu'en bétonnant pour espérer prendre un point. Mais même du côté de la direction, lors de certaines discussions mercato, ce match du 15 janvier était mentionné. Même si dans le football, tout est possible, ce n'est pourtant pas (encore) un adversaire à la portée de l'OM. A part mauvaise surprise en coupe de France, les Phocéens ne devraient plus croiser les protégés de Jardim d'ici la saison prochaine. De quoi espérer une prochaine explication plus équilibrée. Mais il y a encore du travail...