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Batshuayi, Gomis, les joueurs du virtuel
SaisonPublié le 15/07 à 07:00

Batshuayi, Gomis, les joueurs du virtuel

Il n'y aura sûrement qu'une poignée d'irréductibles pour lui faire la remarque, s'il s'engage enfin à l'OM. Mais la dernière fois que Bafétimbi Gomis est venu jouer au Vélodrome, cela ne s'était pas forcément bien passé. Il avait perdu tout d'abord avec son club de Lyon (4-2), mais il s'était ensuite distingué en demandant publiquement des comptes à Alaixys Romao. Non vraiment, personne ne remettra cette histoire au goût du jour, par peur de perturber ce qui serait alors la recrue olympienne la plus séduisante, et de loin, alors que l'international togolais a lui quitté le club sans contrat. Mais la teneur du message était intéressante. Si l'on se base sur les dires de "Bafé", le milieu alors à l'OM aurait conseillé au natif de la Seyne-sur-mer de continuer à privilégier ses relations avec un consultant très influent officiant sur Canal +. Sur le coup, Romao n'a pu trouver un écho favorable à sa croisade dans le vestiaire phocéen, de nombreux partenaires soignant eux aussi leurs relations avec le spécialiste le plus écouté de France. Pour beaucoup de nombreux acteurs du ballon rond, il n'y a de toute façon rien de choquant à ça, ce sont les us et coutumes du football. Il ne faut négliger aucun paramètre. Même les plus récents, comme les réseaux sociaux, ce que Gomis ne manque pas de faire. 

Batshuayi célébré comme Mandanda

Ainsi, dans la journée de mardi, le joueur a répondu à plusieurs fans olympiens sur Twitter. Des smileys, les couleurs de l'OM dans ses messages, quelques flatteries ("cela me touche, mais ce n'est pas moi qui décide", "je ne peux rien dire, simplement que l'OM est un grand club qui mérite beaucoup de respect", "répondre aux supporters est la moindre des choses, ils sont une part importante de la vie des clubs et des joueurs") et le tour était joué. Faut-il nécessairement voir cela comme une mauvaise chose ? Absolument pas. Depuis quelques années, la technologie a permis de rendre la communication plus directe entre les supporters et les joueurs. Il ne faut pas s'en plaindre. Grâce à ça, justement, un joueur n'a plus à faire des courbettes aux journalistes influents pour faire entendre sa vérité. De leurs côtés, les supporters peuvent toujours espérer nouer un lien privilégié avec leurs idoles, ou tout du moins se faire entendre. Le souci, c'est que Bafé Gomis dans ce rôle-là est bien parti pour succéder à un autre élément qui mettait en relief les limites de cette communication : Michy Batshuayi. L'attaquant aujourd'hui à Chelsea aura marqué 33 buts en deux saisons à l'OM. Un bon souvenir donc, mais les performances sur le terrain avec le maillot blanc ne constituent qu'une partie minoritaire de la cote que l'avant-centre belge s'est constituée à Marseille. En répondant un jour à tous les fans connectés en pleine nuit alors qu'il se trouvait en vacances à New York, en chambrant les Lyonnais quand ils perdaient en Ligue des champions contre ses compatriotes, ou encore en demandant à retrouver une personne qui tenait une pancarte pour lui demander un maillot au Vélodrome, le numéro 22 a finalement plus marqué les esprits avec ses tweets qu'avec ses buts. Résultat, au moment de quitter le club, il est célébré par les voies de communication officielles autant que Steve Mandanda, qui mérite pourtant une tout autre place avec ses neuf années passées dans les cages phocéennes, pour six titres et quatre places de meilleur gardien du championnat mais qui a eu peut-être le tort de ne pas montrer une image de lui assez décalée, avec des sacs à dos à l'effigie de ses héros de dessins animés...

Le supporter marseillais a déjà fort à faire avec la communication de la direction du club. S'il doit aussi faire le tri entre bonnes intentions et manipulations chez les joueurs... Comme souvent, ce qui comptera, ce qui restera, ce sont les actes, comprendre en football les performances sur le terrain. Et Bafétimbi Gomis a suffisamment de talent pour se mettre tous les supporters de l'OM dans la poche, comme lorsqu'il était venu planter un triplé avec Lyon un soir glacial d'automne en 2012. Du coup, il peut laisser son téléphone portable dans l'autre...