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Du coup, Imbula reste ?
MercatoPublié le 25/06 à 10:40

Du coup, Imbula reste ?

Sur le papier, Vincent Labrune était à deux doigts de réussir un joli coup avec Giannelli Imbula. Longtemps critiqué pour avoir misé plus de huit millions d'euros sur un élément qui n'avait pas encore un seul match de Ligue 1 dans les jambes, le président de l'OM, qui avait franchi un pas que Monaco et Chelsea s'étaient refusés, allait revendre son milieu de terrain plus du double de la somme. Une sacrée performance dans une écurie pas franchement habituée aux larges plus-values, qui plus est avec un élément qui a fait parler de lui en dehors du terrain de bout en bout, de son surnom "Imboulard" à sa sortie contre Monaco, où il s'est en pris à des bouteilles d'eau, invectivant les caméras, au moment de regagner le banc de touche. Le milieu de terrain avait montré de belles choses balle au pied, notamment sur ses passes vers l'avant et ses perforations, oui, mais voilà, il fallait combler le déficit et sa vente aller permettre de garder Nkoulou, Mendy et Payet alors que son remplaçant, le Caennais N'Golo Kanté, était déjà tout trouvé. Sauf qu'il y a eu un hic. Valence, qui avait la préférence du joueur, a acheté un autre milieu de terrain Rodrigo Caïo. L'Inter Milan, le plan B, que Willy NGandi, papa Imbula, était prêt à "ressusciter" a préféré mettre 40 millions d'euros sur Kondogbia. Peut-être que les dirigeants intéristes ont pris les indications du paternel et conseiller au pied de la lettre et qu'ils ont eu peur de voir Zanetti et consort immédiatement effacés dans le coeur des fans par l'ex-international espoir français... Toujours est-il que pour Vincent Labrune, le château de cartes s'est effondré. Annoncé comme le troisième larron, l'AC Milan aurait jeté son dévolu sur le Belge Alex Witsel. Restent les opportunités de Naples et de Southampton. Mais ce n'est pas dit que ces destinations emballent le joueur, alors que les dirigeants des deux clubs sont plutôt connus pour investir beaucoup mais uniquement lorsqu'il s'agit de bonnes affaires. Pas le genre à se presser donc, alors que l'OM a un oeil sur la montre de la DNCG. Du coup, dans le doute, les dirigeants marseillais ont préféré céder Payet à West Ham. Bon, et du coup, pour Giannelli Imbula, il se passe quoi ?

Une question de pragmatisme

Dès le début du mercato, les dirigeants lui ont fait connaître leur envie de le céder au plus offrant. Dans un entretien à L'Equipe, Vincent Labrune ne s'en cache pas : "C'est Giannelli Imbula que nous souhaitons vendre. Tout le monde le sait très bien". Lui, n'a jamais été opposé non plus à un départ. Marcelo Bielsa enfin, a validé également son départ lors du plan qui lui a été proposé sans Ligue des champions. Est-ce trop pour faire machine arrière ? Pas forcément. Tout ce petit monde pourrait décréter l'union sacrée pour le bien de l'OM. Et surtout par pragmatisme. Personnage parfois irritant par son détachement, Imbula a au moins le mérite de ne jamais en avoir trop fait dans les médias sur son amour du maillot bleu et blanc. Il vise plus haut et ne s'en est jamais caché. Si Bielsa n'a lui pas bronché au moment d'entériner son départ, c'est également une question de bon sens. Il ne voulait pas entendre parler d'un départ dans un autre secteur, où il était peut-être plus difficile de trouver un remplaçant alors que Mario Lemina est en plus déjà à sa disposition. Mais il n'a rien contre Imbula, et il est persuadé de pouvoir encore le faire progresser. 

Et s'il fallait attendre ?

Le point de non-retour n'a donc pas été atteint. Mais cela ne veut pas forcément dire qu'Imbula va rester. Si la vente de Dimitri Payet a servi à combler le déficit, celle d'Imbula peut servir à obtenir une manne financière suffisante pour réintégrer du sang neuf et combler cette fois-ci les trous dans le onze-type olympien. Son successeur, N'Golo Kanté, est déjà tout trouvé et il coûterait quatre fois moins cher... A condition de ne pas commettre d'impairs. Déjà, n'étant plus pris par le temps, les dirigeants olympiens peuvent prendre le parti de patienter pour en tirer le plus possible. L'Inter Milan propose un prêt avec option d'achat obligatoire pour ne pas se faire rattraper par le fair-play financier. L'accord serait proche selon la presse transalpine. Mais Valence, qui pourrait utiliser Caïo en charnière avec le départ d'Otamendi, pourrait revenir à la charge. Pendant que la concurrence bat son plein, autant sceller les accords avec les recrues censés arriver après lui. Pour ne pas revivre l'été 2004 où, au courant du montant de la vente de Drogba, tous les clubs demandaient des sommes astronomiques aux décideurs phocéens. Peut-être échaudé par le faux départ d'André Ayew l'été dernier, finalement resté à Marseille le dernier jour du mercato, Margarita Louis-Dreyfus pressera peut-être la direction d'accepter l'offre lombarde. Mais à la différence du Ghanéen, le jeune milieu de terrain a un salaire raisonnable. Ce qui fait qu'il ne sera pas un poids s'il reste. Un jeu de négociations à quitte ou double pour les dirigeants : en gérant de main de maître le dossier Imbula, ils peuvent faire oublier le départ de Payet. Ou s'enfoncer sérieusement.