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Valbuena : "Si c'est pour ne froisser personne, autant rester chez soi"
InterviewPublié le 12/09 à 01:00

Valbuena : "Si c'est pour ne froisser personne, autant rester chez soi"

Mathieu Valbuena est désormais consultant pour Top of the Foot alors qu'il joue toujours pour l'Olympiakos. Entretien avec ce nouveau consultant pas comme les autres.

"Allô Romain, comment ça va ? Vous êtes prêts pour le match de dimanche ?" A peine a-t-il décroché son téléphone que Mathieu Valbuena a envie de parler de l'OM. Il a beau avoir grandi en Gironde dans les années 80, alors que Bordeaux était le pire ennemi phocéen, avoir joué deux saisons dans le Lyon de Jean-Michel Aulas, quand il dit "nous", c'est encore pour parler de l'OM. Ce qui peut se comprendre pour quelqu'un qui a défendu à 330 reprises les couleurs bleues et blanches. Dans le bus pour préparer un match de coupe avec l'Olympiakos, car il joue toujours avec le champion de Grèce, il est depuis quelques semaines également consultant sur RMC. Une double-casquette étonnante qu'il nous explique sans mal. Interview. 

Mathieu, comment se retrouve-t-on consultant alors qu'on est encore footballeur en activité ?

Mathieu Valbuena : "J'avais gardé pas mal de contacts avec les journalistes d'RMC. Il y a quelques années, on m'avait dit que je serais un bon consultant. On est resté là-dessus et comme je suis plutôt en fin de carrière qu'en début, on me met le pied à l'étrier avec des interventions dans Top of the Foot. Toute ma carrière, on m'a dit que j'étais quelqu'un d'atypique. C'est ce qu'on a dit à Jérôme Rothen et Eric Di Meco aussi. J'adore regarder le foot, parler de foot, analyser les choses. Avec mon passé, je peux avoir un avis sur les clubs dans lesquels je suis passé et je pense que c'est ce qui les a intéressés. Je n'oublie pas que je suis toujours en activité. C'est à moi à faire attention à ce que je dis. Je me rappelle que je n'aimais pas trop qu'on me critique mais je vais essayer d'être objectif. Ca ne vient pas du jour au lendemain, je vais voir déjà cette année comment ça se passe. C'est une bonne expérience". 

Tu vas parler de joueurs ou interviewer des joueurs que tu as connus dans un vestiaire. A Marseille, les cadres, ce sont Payet, Thauvin, Mandanda, tu as joué avec eux. 

M.V : "C'est vrai. Après moi je suis là pour parler de jeu, pour avoir un oeil objectif, sur l'OM en l'occurrence. L'OM reste bien évidemment mon club de coeur, celui que je supporte. Mais c'est important pour donner un avis objectif. On ne me prend pas pour faire de la langue de bois, même si quand tu es joueur, tu en fais, tu es obligé par moments. Mais je me dois d'être objectif, je ne peux pas mentir. Si je suis là pour ne froisser personne, je ne fais pas consultant, je reste chez moi, je donne mon avis à des potes et ça s'arrête là. Je suis là pour faire partager mon expérience mais aussi être franc et sincère". 

Tu pourras aussi ramener de belles interviews, comme ton ancien président Vincent Labrune qui a été élu à la tête de la LFP... 

M.V : "C'est sûr que je vais y avoir droit. On s'est côtoyé pendant de nombreuses années : avant qu'il soit président, il était au conseil de surveillance et on était en contact. On a beaucoup discuté, beaucoup échangé. Il me connaît parfaitement, comme je le connais très bien aussi. C'est une surprise de le voir là mais c'est un sujet super intéressant à développer".

Tu as dit que ce qui t'intéressait c'était le jeu. Est-ce que tu regardes désormais les matchs de foot différemment ? 

M.V : "C'est le jeu qui t'amène à regarder du football. Tu ne fais pas attention aux détails, au coaching, à la tactique, au bloc... Avec l'expérience, avec l'âge, tu fais attention à tout ça. Au départ, quand tu es joueur, tu regardes ceux qui jouent à ton poste, quels gestes tu peux tenter ou dont tu peux t'inspirer. Mais le football c'est plus que ça et j'ai évolué dans ma manière de voir le football. Mais c'est venu avec l'âge". 

Avec l'âge, tu réagis aussi d'une autre manière. Il y a quelques mois, les lecteurs du Phocéen avaient voté Payet plutôt que Valbuena lors d'un concours. Tu n'étais pas d'accord, tu l'as tweeté en montrant tes trophées gagnés avec le club, sans t'énerver ou te vexer pour autant. 

M.V : "C'est vrai. Je ne me fâcherai pas avec une personne qui n'est pas d'accord avec moi. Avant, j'aurais pu mal le prendre. Mais là, non. C'est important de donner son avis, je n'aurais pas voté ça je le dis. C'est aussi ce qu'on attend désormais d'un consultant : qu'il pousse un coup de gueule. Ca me va tant que tu restes sincère. Encore une fois, si tu ne veux pas car il faut rester un bon terme avec tout le monde, reste chez toi, ne fais pas ce métier. Après, il faut toujours rester respectueux, il y a des façons de le dire et de le présenter". 

Cette émission, tu la fais aussi avec Mohamed Bouhafsi. Comme avec d'autres dans ta carrière, ça a mal démarré et finalement il t'adore... 

M.V : "Tu te rappelles de ma conférence de presse à la Commanderie où je m'en prenais à RMC ? Je n'étais pas content. Mais lui comme moi on n'est pas resté que sur du négatif. C'était quelque chose de bien de parler et d'évoluer, lui comme moi. Je pense que de par ce que j'ai vécu dans ma carrière je peux transmettre des choses, même au-delà du foot. Je ne suis pas là pour faire du buzz, mais pour raconter des choses. Quand tu fais huit ans à Marseille, c'est une carrière entière ailleurs". 

Et puis comme tu joues encore, tu pourras donner des indications sur les bons plans à faire niveau recrutement dans ce championnat. 

M.V : "C'est marrant, on m'avait déjà posé cette question la saison dernière et j'avais parlé de Kostas Tsimikas. Je savais que l'OM cherchait un arrière gauche et ça pouvait être intéressant pour eux. Par contre, j'avais également précisé qu'il ne fallait pas traîner. Ca n'a pas manqué il a signé cet été à Liverpool. On connaît la situation de Marseille actuellement, ils ne roulent pas sur l'or, mais on a quand même envie de les voir faire une super saison"