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Thiery : "Nos jeunes sont en progrès"
InterviewPublié le 18/04 à 16:44

Thiery : "Nos jeunes sont en progrès"

L'entraîneur de l'équipe réserve de l'OM Eric Thiery nous parle de la montée en CFA, objectif désormais bien réel pour les jeunes olympiens.

À cinq matchs de la fin en CFA 2, l'équipe réserve de l'OM s'offre un joli duel avec Nice pour s'adjuger la seule place synonyme de montée en CFA. Eric Thiery, l'entraîneur de l'OM, nous parle de cet objectif désormais bien réel.

Eric, vous allez jouer à fond la montée en cette fin de saison, mais ça sert à quoi d’être en CFA au lieu du CFA 2 pour une équipe réserve ?

Eric Thiery : "Le niveau de jeu est supérieur en CFA. C'est plus proche de la Ligue 1 que le CFA 2. C'est important pour le club et pour nos jeunes. Cela permet aussi d'avoir un championnat un peu plus long, car il y a plus d'équipes dans ce championnat. Il est un peu mieux réparti. Là en CFA 2 on a des coupures de quinze jours. C'est difficile pour les jeunes de rester concernés en jouant tous les quinze jours."

Pour l'image du club, c'est important aussi ?

E.T. : "Non, ce n'est pas une question d'image. L'image, elle vient après la réalité du terrain. En France, il y a 3 ou 4 divisions d'écart entre l'équipe première et la réserve. On se retrouve confronté à des garçons avec qui l'écart est monstrueux, alors qu'en Espagne par exemple, il y a un écart beaucoup moins important. Donc pour les jeunes c'est plus compliqué, d'où la notion de prêt pour que les garçons puissent s'aguerrir en National ou Ligue 2. Mais le CFA c'est déjà plus intéressant pour les jeunes."

Les prêts ne sont pas souvent gage de réussite.

E.T. : "On peut citer des exemples où il n'y a pas eu besoin de prêt : Jordan Ayew par exemple a fait toute sa formation à l'OM, il est rentré sur la pointe des pieds dans le groupe pro pour ne plus en sortir, et deux-trois ans après, il commence à être performant et prétendre à quelque chose en temps de jeu. Les deux (prêt ou pas prêt) peuvent se faire. Ça dépend de la situation et de l'endroit, car il y a des prêts qui se révèlent difficiles pour nos jeunes. Ils ont du mal à s'imposer, car ils arrivent dans un autre contexte avec un club qui a peut-être des ambitions différentes que de former le jeune de l'OM. Chez nous, on est tous axé pour que le garçon soit préparé un jour à jouer en Ligue 1."

En CFA ça serait justement plus utile de garder le jeune au lieu de le prêter en National ?

E.T. : "Il n'y a pas de vérité. J'ai parlé de Jordan, mais j'ai aussi le souvenir de Flamini qui n'a jamais été prêté et qui a fait une finale en coupe d'Europe. Il y a eu Samir Nasri aussi... Dans le cas inverse, il y a André Ayew qui a fait une saison à Arles-Avignon où il a trouvé son salut. Ça veut dire que tout peut se faire. Par contre, il faut bien le penser, il faut que ce soit une volonté du club qui reçoit le garçon de participer à la construction du garçon. Je me mets à la place de l'entraîneur d'un club de National qui a des ambitions, il aura du mal à lancer un jeune et comptera plus sur des joueurs d'expérience. Toute la question est là."

En équipe réserve, vous devez faire avec les pros qui descendent, les jeunes qui peuvent aller renforcer les U19... Comment gère-t-on ce casse-tête ?

E.T. : "L'année prochaine, ça sera plus simple. On a accéléré le mouvement pour la plupart des jeunes que nous avons. Ils ont joué les matchs de Nextgen, de Gambardella, du championnat U19, sans oublier les entraînements avec les pros. L'année prochaine, ils seront seniors, ils ne pourront donc plus jouer en U19. Donc, on pourrait mettre en place une organisation de travail différentesur la semaine, car à cet âge, il y a encore beaucoup de choses à faire pendant la semaine d'entraînement, tandis que là, ils ont passé beaucoup de temps dans la récupération."

Vous échangez beaucoup avec le staff des pros ?

E.T. : "J'ai le sentiment que dans le relationnel, ça s'est bien passé avec le staff pro, avec Elie Baup qui est attentif à la réussite des équipes du club. Un jeune qui s'entraine en pro, c'est pour le faire progresser. Par exemple Wesley Jobello il y a six mois, il manquait d'efficacité dans les 30 mètres, c'était son petit souci, et maintenant, il a franchi un palier. Quand il redescend, il connait nos principes de jeu, je n'ai pas besoin de l'avoir toute la semaine à l'entraînement. Là ça fait trois-quatre matchs qu'il marque des buts et fait des passes décisives. Il a franchi un cap, un palier. Cet échange avec les pros est constructif. On peut très bien avoir des joueurs qui passent des pros à la réserve avec le même état d'esprit."

Vous allez jouer deux matchs à domicile capitaux, vous espérez un soutien populaire des Marseillais ?

E.T. : "Les gens qui viennent voir l'équipe réserve sont contents, dans les retours que j'ai, ils disent avoir passé un bon après-midi en général. J'espère qu'on aura encore plus de monde pour ces deux réceptions. Cette saison, on a toujours été confiant. Je vois une progression. On n’a jamais touché la première place, car Nice était largement au-dessus, ils ont pris de l'avance en début de saison en gagnant tous leurs premiers matchs. Mais on ne s'est pas découragé, on a courbé le dos, continué à avancer, et depuis deux mois on enchaine les bons résultats. Il y a un état d'esprit et un jeu intéressants, une efficacité offensive importante. Ce que je dis aux jeunes, c'est que Nice a gagné ses 5 premiers matchs de la saison, et que nous on va gagner nos 5 derniers matchs. Il vaut mieux ça pour monter !"