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OM : "Nuno Tavares est perdu, il faut l'aider"
InterviewPublié le 17/05 à 18:00

OM : "Nuno Tavares est perdu, il faut l'aider"

Mardi, Le Phocéen recevait Laurent Edriat, coach mental. Il a analysé la situation à l'OM dans un entretien à retrouver en vidéo. Retour sur ses déclarations et revue d'effectif.

"C'est peut-être un petit peu tabou dans le football. Quand je signe des contrats avec des joueurs, j'ai une clause de confidentialité. Ce qui prouve encore que le football n'est pas encore assez mature sur ce sujet-là. On utilise l'intelligence du joueur pour l'aider à passer différents paliers et les passer vite, parce que dans le football, on n'a pas le temps". Laurent Edriat a commencé par expliquer son métier, de plus en plus présent dans le football, mais finalement très peu exposé.

"Vitinha ? L'adaptation au pays, au championnat, c'est mental"

Vitinha avait il y a quelques semaines évoqué ses difficultés à Marseille et le manque de sa famille restée pour le moment au Portugal. Un joueur qu'il faut accompagner ? "Il faudrait se demander s'il a le même niveau qu'il a dans son ancien club, ça pourrait être notre jauge. L'adaptation au pays, au championnat, c'est mental. Il a une représentation de ce qu'il a à l'Olympique de Marseille. Il se construit une image, qui peut devenir hyper fun, mais peut-être aussi celle d'une montagne qu'on a du mal à franchir. On sait ce qu'est une spirale, positive ou négative. Quand on est pris dans ce tourbillon-là, c'est très difficile de l'arrêter. Il vaut mieux éviter que la spirale s'enclenche".

Concernant Dimitri Payet, passé de star de l'équipe à un joueur en bout de banc, Laurent Edriat préfère évoquer l'ensemble de sa carrière : "Quand on voit ce joueur et ce talent, tu te dis qu'il aurait certainement pu faire mieux, notamment en terme de stabilisation de la performance à son meilleur niveau, globalement il ne l'a pas trouvée. Ce n'est pas très grave, il a fait une super carrière et il joue encore à un bon niveau. En utilisant la préparation mentale, il aurait certainement pu faire mieux. Quant à aujourd'hui, à lui de trouver un certain équilibre. Il y a le statut qu'il a et aussi ce qu'il aura demain avec son projet de reconversion. Si on peut raccrocher la situation actuelle à un futur, c'est différent de si on n'a pas de futur".

"Tavares est perdu, il faut l'aider"

Parmi les joueurs de l'effectif marseillais, un cas d'école semble se dégager dans cette gestion des hauts et des bas et de l'irrégularité : Nuno Tavares. "Oh oui. J'ai regardé ses minutes de jeu sur le dernier match et je l'ai vu faire des choses formidables et des choses catastrophiques. On peut dire qu'on a un joueur d'instinct et un joueur qui essaie de rentrer dans le modèle qu'on veut lui faire porter. Il est pris en dualité entre jouer pour l'équipe et jouer avec son identité. Et là, il y a cette dualité interne entre épouser l'ADN de l'équipe et sa philosophie ou jouer avec sa propre identité. Il est entre deux eaux et il y a un problème de curseur. Il faut travailler sur son identité et celle du club pour rendre une copie à la hauteur de son talent, parce que quel joueur ! Il n'est pas coach mental et il doit avoir des tonnes de conseils autour de lui, ça perturbe son logiciel. Il est perdu et il faut l'aider".

Autre sujet intéressant pour notre coach mental, Leonardo Balerdi et ses boulettes, mais aussi la façon dont il se relève de celles-ci. "Il faudrait qu'il travaille aussi sur lui, parce que s'il est capable d'être bon après sa connerie, évitons la connerie. Mais peut-être qu'il a besoin de la faire pour être en action et se bouger. Un petit travail mental sur ce sujet pourrait lui permettre l'éliminer et de stabiliser sa performance".

"Malinovskyi, il faut qu'il définisse son véritable objectif"

Pousuivant la revue d'effectif, le sujet du joueur-supporter avec l'exemple de Samuel Gigot, qui est passé au-dessus de tout ça après quelques premiers matchs hésitants. "Peut-être n'a-t-il rien fait et que ses parents lui ont dit d'arrêter d'être supporter et de regarder les tribunes. Tout ça, c'est une image, une représentation mentale de ce que ça fait de jouer à l'OM et comment je la traduis en performance. Peut-être que la peur joue aussi".

Concernant Ruslan Malinovskyi, qui a quitté son championnat italien cet hiver, qui a changé de coach, qui connait aussi la guerre dans son pays. "Ce sont des êtres humains qui ont besoin d'être dans un cadre où leur identité va pouvoir s'exprimer. Il faut aussi qu'il définisse son véritable objectif. On peut aussi bien jouer avec un stress énorme, il y a des joueurs qui sont très bons dans ces conditions. C'est du sur mesure. Ca dépend de ce que tu fais de tout ça, ça peut être une source de motivation supplémentaire".

Et les autres ? Concernant Jonathan Clauss et sa saison en dents de scie, la non-sélection pour la Coupe du Monde a clairement eu un rôle pour Laurent Edriat. Enfin, Pau Lopez aurait parfois tendance à être trop bon camarade.