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OM : Civelli valide les pistes Orellano et Almada
InterviewPublié le 10/07 à 01:00

OM : Civelli valide les pistes Orellano et Almada

Défenseur de l'OM entre 2006 et 2009, l'Argentin vient de mettre un terme à une longue et belle carrière qui l'a également mené à Nice et à Lille en Ligue 1. Pour le Phocéen, il revient sur 18 années de professionnalisme irréprochable.

En janvier 2006, les supporters marseillais voyaient débarquer à La Commanderie Renato Civelli, un illustre inconnu d'un mètre quatre-vingt-treize en provenance d'un club tout aussi inconnu du grand public : le CA Banfield, en Argentine. Ce dernier point était intéressant, car la venue à l'OM d'un défenseur argentin n'est pas neutre quand on connait l'amour des fans olympiens pour les footballeurs de ce pays. Peu considéré à ses débuts par ses entraîneurs, Renato finira par obtenir le respect qu'il méritait en donnant tout ce qu'il avait sur le terrain, mais aussi en ayant toujours une attitude irréprochable avec les supporters qui l'abordaient. Une conduite qui le suivra tout au long de sa belle carrière à Nice, puis Lille, mais aussi en Turquie avant de retourner au club de ses débuts. Après six derniers mois à Huracan, Renato Civelli a décidé de mettre un terme à cette longue carrière à 37 ans et va pouvoir maintenant se consacrer à la chaîne de boulangeries qu'il a ouverte en Argentine, avant de replonger peut-être dans le football pas très loin de Marseille. L'itinéraire d'un coéquipier irréprochable et d'un vrai mec sympa, raconté par l'intéressé lui-même au Phocéen. Interview :

Renato, 18 années de carrière viennent de prendre fin. Pas de regrets ?

Renato Civelli : "Pas du tout. J'y réfléchissais depuis un an, lorsque j'étais à Banfield, le club de mes débuts. Mais un copain qui entraîne Huracan m'a demandé de faire une pige en plus et j'ai dit oui. J'ai signé un an et demi, mais avec cette saison gâchée par le Covid, j'ai dit basta !".

Raconte-nous ton arrivée à Marseille à l'hiver 2006, alors que personne ne te connaissait ?

RC : "Banfield était un grand club formateur, et on avait brillé en Copa Libertadores. Chico Gimenez, qui était un ami de Louis Acaries et qui recrutait pour l'OM en Amérique du Sud, m'a amené à Marseille en prêt. J'étais stressé, car je savais que j'arrivais dans un grand club en étant un total inconnu, mais je n'avais rien à perdre. Quand j'arrive, Anigo m'envoie au centre de formation, car Jean Fernandez n'avait pas besoin de défenseurs. J'ai serré les dents et j'ai fini par gagner ma place. L'idéal aurait été d'arriver à l'OM après une première étape en Europe, mais je me suis accroché. Je me souviens que Bostjan Cesar se blesse à la tête à Metz et doit être opéré. C'est là que j'ai commencé à jouer. Mais c'est à la suite du match à Paris avec les Minots que je me suis imposé".

L'OM lève finalement l'option à la fin de la saison ?

RC : "Oui, mais je n'étais pas inquiet car j'avais la possibilité d'aller à Anderlecht. Je signe définitivement à l'OM en juillet 2007. Un petit contrat par rapport aux autres, mais j'étais très heureux. Je suis arrivé d'Argentine avec une technique très limitée, une technique de défenseur argentin, quoi (rires). Mais j'ai beaucoup progressé avec mes coéquipiers et à la fin, j'avais un bon niveau. Le problème, c'est que je gagnais trois fois moins que d'autres qui ne jouaient pas, mais c'est comme ça. Je suis même parti en prêt à Gimnasia en Argentine. Quand je suis revenu, j'ai gagné ma place, mais je sentais que Gerets préférait d'autres joueurs. A la fin, on m'a quand même proposé de prolonger, mais je savais que Deschamps arrivait et que de grands joueurs allaient signer. J'ai donc choisi de partir, mais avec regret, j'aimais tellement Marseille !".

Les Marseillais t'appréciaient beaucoup aussi, même si tu n'étais pas une star. Comment l'expliques-tu ?

RC : "Ils devaient sentir que je donnais tout sur le terrain, car j'ai quand même joué 60 matches en deux ans et demi. J'ai mis aussi quelques buts, mais je faisais surtout le maximum pour gagner, même des trucs dont je n'étais pas fier (rires). Et puis, ils voyaient que j'étais un mec simple, je roulais avec la voiture du club, pas en Ferrari, j'habitais dans le centre-ville... et je crois que les Marseillais aiment bien les Argentins, non ?".

Tu fais ensuite quatre très belles saisons à Nice, avec aussi une très belle connexion avec les supporters, puis tu rejoins Lille après un an en Turquie...

RC : "Oui, Lille me voulait tout de suite, mais il faut savoir qu'à ce moment-là, je suis en contact très avancé avec le Milan AC. Ça ne s'est pas fait au dernier moment, et je suis donc parti au Bursaspor qui m'offrait un beau contrat et où jouaient deux Argentins que je connaissais. J'y reste un an et demi et je rejoins Lille après. On a fait de belles choses là-bas avec Fred Antonetti et je garde aussi de beaux souvenirs. Puis, à 33 ans, j'ai décidé de revenir chez moi à Banfield pour jouer avec mon frère, mais il s'est fait les croisés juste quand je suis arrivé".

C'est donc terminé pour le football, avec maintenant une carrière de chef d'entreprise...

RC : "Oui, j'ai ouvert une première boulangerie à Buenos Aires, et je suis en train d'en ouvrir deux autres. Je me suis impliqué à fond, comme toujours, et ça marche très bien".

Mais avec une possibilité de revenir dans le football ?

RC : "Peut-être. J'avais discuté avec Julien Fournier de la possibilité d'être un jour recruteur pour Nice en Amérique du Sud. Il faut y réfléchir, car ce n'est pas parce qu'on est un ancien footballeur qu'on devient automatiquement un bon recruteur ou un bon entraîneur. En tout cas, c'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup. Je laisse Julien s'occuper de son mercato, et on verra peut-être après".

Dernière chose, que penses-tu de cet OM qui est en train de se construire avec Sampaoli ?

RC : "Je vois que beaucoup de bons joueurs arrivent, c'est bien. J'ai même lu que vous vous intéressiez à Thiago Almada et Lucas Orellano au Velez. C'est très bon ! J'aime beaucoup le petit Orellano, un super joueur ! Dans le même style qu'Almada, mais en plus percutant. Il joue sur les côtés et il fait vraiment des choses très intéressantes. Concernant Sampaoli, je vois que le projet tourne autour de lui, et c'est le plus important. Un coach doit travailler sur le long terme, même si c'est compliqué à Marseille, comme en Argentine d'ailleurs".