Ocampos, évolution ou révolution ?

"Je suis très content de mes buts. Il faut souligner le travail de toute l'équipe, j'ai mis deux buts, l'équipe a gagné, c'est une soirée de rêve". Nice. 23h30, dimanche soir. L'OM vient de réaliser un sacré coup à Nice et l'Argentin un doublé avec deux buts "à l'arraché", qui symbolisent parfaitement ce qu'il apporte depuis plus d'un mois dans ce onze de départ. Lucas Ocampos tout sourire débriefe son match, tout en retenue et en modestie. "Nous croyons beaucoup en nos possibilités et en notre jeu. Aucun match n'est facile. On a montré qu'on a la possibilité d'être tout en haut et que l'équipe va bien. Il faut prendre conscience de ce que représente ce maillot. Certains ont compris que c'était une chose très importante. On a gagné, on montre qu'on veut rester en haut". Il faut dire que le retrouver là est une immense surprise. Un double choix fort de Rudi Garcia. Dès juillet, lors des stages en Suisse, le coach olympien ne cesse de louer les qualités et affirme compter sur Ocampos. Deuxième choix fort, le départ de Rémy Cabella et la promotion officielle de l'enfant de Quilmes, en tant que doublure sur les ailes.

Lucas Ocampos s'est aussi révélé comme un élément défensif important. Harcelant le porteur de balle, étouffant son latéral pendant 90 minutes. Un élément qu'il a travaillé, comme il le confie pour Le Phocéen : "Il y a toujours de la fierté, on croit en nous et en notre jeu. Quand vous travaillez vous avez le résultat de ce que vous avez fait ou essayez de faire. Quelque part c'est une récompense. On va essayer de rester aussi haut. Je travaille encore plus. J'ai simplement montré qu'en travaillant plus, je pouvais apporter plus offensivement. J'ai continué à faire ce que je savais faire offensivement et le fait de marquer m'a donné confiance et je suis beaucoup plus concentré défensivement". Physiquement, il a pris du coffre et beaucoup de muscle. De près, c'est même choquant. Entre le longiligne et frêle attaquant qui débarquait en prêt en janvier 2015 et le solide et puissant ailier que l'on voit depuis quelques semaines, c'est frappant. L'Italie l'a transformé et lui a "fait beaucoup de bien", comme il l'a confié dans un grand sourire, en conclusion de notre entretien (à retrouver en vidéo).

Peut-il encore progresser et devenir le joueur qu'il espère tant ? La réponse est sans doute oui, même si, son niveau actuel est déjà formidable en comparaison à ce que l'on a vu de lui par le passé, sous Bielsa, Michel ou Passi. Mentalement, il a aussi évolué, devenant très fort. "Oui y a eu des critiques, depuis les deux déroutes contre Monaco et Angers, elles étaient justifiées, tout le monde se demandait 'mais que se passe-t-il avec le projet', 'que se passe-t-il avec Marseille', mais on a montré que c'était un accident on a travaillé, on répond présent mentalement. On va montrer à tout le monde que cette année on va répondre présent. Il faut prendre conscience de ce que représente ce maillot. Certains ont compris que c'était une chose très importante. On a gagné, on montre qu'on veut rester en haut". Alors, Lucas Ocampos peut-il encore faire mieux. L'ailier formé à River Plate semble le penser, et y croire : "Je continue à travailler tous les jours pour être le meilleur possible pour moi, pour l'équipe et mes coéquipiers. Je ne suis pas encore au niveau que je vise, mais j'en prends le chemin, il faut continuer à travailler pour être à la hauteur de mes coéquipiers et continuer à apporter à l'équipe". A lui de continuer sur cette voie, et éviter de retomber dans son travers principal : le feu de paille.