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Ex-OM : la descente aux enfers d'Imbula après l'OM
InterviewPublié le 05/09 à 15:30

Ex-OM : la descente aux enfers d'Imbula après l'OM

Giannelli Imbula, joueur de l'OM de 2013 à 2015, est revenu en détail sur toutes les désillusions de sa carrière. Instructif.

Giannelli Imbula n'a que 28 ans. Il joue cette saison à Portimonense, 14e du dernier championnat du Portugal. Cela va tellement vite dans le football que ce temps semble loin, très loin : mais Imbula a un jour été une recrue pleine d'espoirs à Marseille. Un élément payé 8,5 millions d'euros à Guingamp, appelé chez les jeunes en équipe de France et promis au plus haut niveau après une fin de match étincelante contre Arsenal en Ligue des champions au Vélodrome. Mais de conflits en embrouille, le joueur a perdu que le fil de sa carrière, alors que les supporters de l'équipe de France et ceux de la Belgique se disputaient sa présence au moment où il rejoignait l'OM. Il y avait Ben Arfa dans les années 2000. Il y a Imbula dans les années 2010. Le milieu de terrain s'est confié sur les chapitres de sa carrière sur Oh My Goal. L'occasion parfaite pour mettre en garde de jeunes footballeurs... mais aussi les supporters phocéens sur les attentes que l'on place parfois dans ce que l'on a coutume d'appeler "des pépites". 

Sa saison avec Bielsa ? "Pas la meilleure"

Déjà sur ses motivations à rejoindre l'OM. Imbula l'avoue, il rejoint le club phocéen pas parce que le club ou le Vélodrome le faisait rêver, mais parce que la formation alors coachée par Elie Baup était qualifiée pour la Ligue des champions. "Je n'ai pas réfléchi longtemps avant de signer à l'OM. Ils jouaient la Ligue des champions et c'était un de mes objectifs. Il y avait Monaco, mais eux ils remontaient à peine en Ligue 1". Malgré quelques éclairs, sa première saison sera moyenne, finalement plus marquée par son altercation avec Thauvin pour le dernier match de Baup, ou une réflexion de Mandanda après le match retour contre Arsenal, que pour ses fulgurances balle au pied. Heureusement, la deuxième saison, Imbula va mettre tout le monde d'accord avec Bielsa. Tout le monde sauf lui visiblement. "C'est ma saison la plus médiatisée, mais ce n'est pas ma meilleure saison. J'ai joué la plupart du temps juste devant la défense, comme un premier relanceur. Ce n'est pas forcément ce que j'aimais. J'ai pris du plaisir parce qu'on a gagné beaucoup de matchs, on a marqué beaucoup de buts, mais ce n'est pas ma meilleure saison". Ah. Une certitude, cela ne viendra pas après. Pour suivre, il faut attacher sa ceinture.

 

Quand Labrune lui pose un lapin

A l'été 2015, c'est un des premiers joueurs à quitter l'OM pour le FC Porto. "J'avais l'intention de faire une saison de plus à Marseille. Mais la manière dont on m'a dit qu'il fallait partir, ça m'a braqué. Dans mon contrat, j'avais une clause qui disait qu'il fallait renégocier mon contrat au bout de deux ans. J'ai rendez-vous avec Vincent Labrune avec mon père et mon avocat, mais déjà il n'est pas là au rendez-vous, c'est son adjoint qui nous reçoit (Philippe Perez, ndlr). Ca n'a pas duré deux minutes, il m'a dit qu'il n'y avait pas d'argent et qu'il fallait partir". Au début, Imbula ne veut pas entendre parler de Porto et préfère signer à Valence. Mais il y a des problèmes avec Jorge Mendes dans le club espagnol et Imbula signe au Portugal pour 20 millions d'euros. Il n'y restera que six mois. "Quand je suis arrivé là-bas, le coach Lopetegui ne voulait pas de moi, lui il estimait qu'il avait assez de milieux. Mais quand j'avais parlé avec lui au téléphone, il m'avait encouragé pour venir. On lui avait mis la pression... Après il est licencié, le nouvel entraîneur arrive et me dit qu'il ne me connait pas. Alors que j'étais le plus gros transfert du club !" Dans les derniers jours du mercato de janvier, le coach empêche le joueur de s'entraîner et l'envoie voir son président, qui la joue à l'intox pour lui faire accepter une offre de Stoke. Imbula se vexe à nouveau, retourne illico au centre d'entraînement vider son casier, ne prend la peine de saluer que deux coéquipiers avant de quitter le FCP. 

Berné par les agents

Malgré les 25 millions d'euros déboursés, ça ne se passera pas mieux à Stoke où, après six mois, ce sont carrément des joueurs qui vont voir le coach pour lui demander de privilégier d'autres options au milieu. Imbula s'habitue à être remplaçant, à aller s'échauffer sans jamais rentrer en jeu. Si tant est que le jour où son coach le fait rentrer pour les cinq dernières minutes contre Manchester City, il avait laissé son maillot et ses protèges-tibias au vestiaire ! Il est ensuite prêté à Toulouse, au Rayo Vallecano, à Lecce... début 2020, un agent lui propose le Lokomotiv Moscou. Mais il doit être libre. Pas payé depuis quatre mois en Italie, Imbula casse son prêt et son contrat qui courait toujours avec Stoke. Mais une fois en Russie, l'agent lui explique que ça ne peut pas le faire, pour mieux le rediriger vers son plan de départ, le club de Sotchi. Dans le même bateau qu'Adil Rami, il ne sera pas payé, et le Covid n'arrangera rien à l'affaire. Imbula ira ensuite en Arabie Saoudite où il se rendra compte une fois sur place que le club voulait le présenter officiellement, pensant qu'il avait signé son contrat alors que c'était un intermédiaire qui l'avait fait pour lui... Imbula s'entraînera avec Guingamp, avant de filer à Nantes, ce qui agacera les Bretons. Pour finir donc à Portimonense. "Etant jeune j'avais des objectifs de clubs, de compétitions... aujourd'hui je suis au Portugal aussi pour expliquer aux jeunes qu'il y a des chemins semés d'embûches" tente-t-il de philosopher. Merci pour la mise en garde.