OM Actualités Foot de l’Olympique de Marseille
Durand : "Vidic a pleuré quand il n'a pas pu signer à l'OM !"
InterviewPublié le 24/10 à 10:10

Durand : "Vidic a pleuré quand il n'a pas pu signer à l'OM !"

Dans la série des "Qu'est-ce que tu deviens ?", Le Phocéen a décidé d'honorer un fidèle parmi les fidèles : Jean-Philippe Durand. Pourquoi ? Parce qu'il est champion d'Europe 1993, parce qu'il est à l'origine du but de Boli face au PSG la même année, parce qu'il est le seul, avec Casoni et Barthez, à être resté après la rétrogradation administrative en D2 en 1994, parce qu'il a inscrit un triplé d'anthologie face à Rennes avant d'arrêter sa carrière en 1997, parce qu'il a dirigé la cellule recrutement pendant des années, et enfin, car il a occupé à peu près toutes les fonctions à l'OM en 26 ans de présence, jusqu'à fin 2017. Aujourd'hui âgé de 57 ans, le toujours élégant Monsieur Durand continue d'être l'un des personnages les plus discrets de l'histoire olympienne. Mais il a des choses à raconter...

Son passage à l'OM (1991-1997)

 "J'étais à Bordeaux depuis deux ans et le club est relégué administrativement pour un dépôt de bilan. Je me libère de mon contrat et je suis donc libre. Bernard Tapie me contacte directement et me donne rendez-vous à son bureau, avenue de Friedland à Paris. Deux jours après, je me retrouve à l'OM. La première saison, je ne joue pas tous les matches, car la concurrence est rude au milieu. Il y a Didier Deschamps, Trevor Steven, un Anglais qui était très bon, et Franck Sauzée. Autant dire que c'était pas mal. Mais ça se passe très bien, je me suis bien intégré au club et j'avais la chance de continuer d'être appelé en équipe de France. Par la suite, je reste les trois saisons suivantes au plus haut niveau avec les titres de champion de France, la Champions League, et puis je suis un des seuls à rester lors de la rétrogradation en D2. Forcément, ça fait de moi un joueur estampillé OM, surtout dans des périodes aussi marquées. Je finis en 96/97 avec un match contre Rennes où je mets un triplé. Ce sont trois reprises de volées de 20 mètres, un exercice que je maitrisais pas mal. Sur le premier but, je récupère le ballon et je fais un coup du sombrero sur le défenseur central. Ensuite, je frappe sans contrôle, un super but. Les deux autres sont à peu près identiques, et je mets les trois en moins de 15 minutes. Comme quoi, quand ça veut rigoler... Mais pour l'anecdote, il faut savoir que je faisais les fameuses séances de reprises de volée après l'entraînement avec JPP. Et je le battais souvent !".

Et aujourd'hui 

 "Aujourd'hui, j'ai créé une société de consultant et je travaille en indépendant. En télé, je fais le Late Football Club pour Canal Plus. En dehors, je bosse pour des clubs étrangers. Je suis leur référent en France sur le recrutement. En tant que recruteur, j'ai des satisfactions, comme Valbuena, Brandao, Zambo Anguissa ou encore Sakai. Des déceptions aussi comme Eduardo Costa. J'avais vraiment poussé pour qu'on le fasse, parce que j'étais persuadé qu'il avait le profil de combattant pour l'OM. Il m'a vraiment déçu, humainement et sportivement. Mais l'histoire la plus folle concerne Nemanja Vidic. C'est à l'époque d'Alain Perrin, et c'est Pixie Stojkovic qui m'avait conseillé d'aller le voir. Il avait 20 ans et on s'était mis d'accord avec l'Etoile Rouge de Belgrade pour un transfert de 5 M€. Mais, le jour de la signature, les dirigeants ont demandé un peu plus, puis encore un peu plus. Au bout d'un moment, c'est parti en vrille et on a dit stop. Je me souviens encore de lui à ce moment-là, on était à la terrasse d'un café et il pleurait. C'était très émouvant. Sinon, je suis aussi sur des projets d'académies en Afrique. Je continue bien évidemment à regarder les matchs de l'OM. L'équipe ressemble beaucoup à celle de la saison dernière. La chance cette année, c'est que Monaco n'est pas au rendez-vous, ce qui va libérer une place sur le podium. Lille fait un super départ, mais je ne suis pas sûr qu'ils aient beaucoup de réserve, même s'ils ont l'avantage de ne pas jouer la coupe d'Europe. Sur la longueur, l'OM doit y arriver, avec ses deux joueurs au-dessus du lot que sont Payet et Thauvin".