Deschamps : "Il ne faut pas s'endormir !"

Avant la rencontre contre Le Havre, Didier Deschamps évoque la vie du groupe, la remontée au classement, le duo Valbuena-Rémy, et ce match au Vélodrome. Interview.

Didier, la bonne ambiance qui règne dans le groupe, à quoi est-ce dû ?

D.D. : "C'est un ensemble de choses, le stage, les vacances, etc. Mais il y a toujours eu plus ou moins une bonne ambiance. Là, c'est une ambiance de travail, il y a de la sérénité et de la tranquillité. Ils ont eu de longues vacances et ils sont revenus avec cette envie de travailler, de faire les choses, d’être appliqué et concentré, même si ça n'empêche pas de rigoler et de plaisanter."

Il y a toujours des piqûres de rappel de votre part, vous devez en rappeler quelques-uns à l'ordre ?

D.D. : "Oui, il y en a plus, ils les prennent plus facilement. C’est souvent là, on passe d'un extrême à l'autre et c'est dans ces moments-là où il faut être vigilant. Je suis très content et très heureux de voir ce qu'ils réalisent en ce moment, mais on n'a rien fait et on est sixième au classement. Certes, on est qualifié dans toutes les compétitions, mais on a tout à jouer encore, donc il ne faut pas s'endormir."

On a l'impression que l'équipe a eu un déclic après le match contre Paris ?

D.D. : "Non, il y a des matchs importants, on a eu un début de saison compliqué, même si je considère que dans les intentions et ce qu'on a pu réaliser, on a mis beaucoup de qualité et il y a eu de la qualité collective, peut-être pas sur tous les matchs, mais on n'a pas été récompensé en terme de points et de résultats en début de saison. Après, ça s'est enchaîné avec un peu plus de fébrilité et de doute. Il y a eu des joueurs qui n'y étaient pas, les nouveaux arrivaient, les anciens qui n'étaient pas tous à leur niveau... Ça a pris de l'ampleur, même si le classement était catastrophique et après, avec plus de résultats et de confiance... La qualité a toujours été là. On a eu du mal à retranscrire en match ce que l'on faisait à l'entraînement. C'est l'état d'esprit, le projet collectif, l'envie de faire des efforts qui priment."

Vous vous attendiez à une remontée au classement si rapide ?

D.D. : "On était dans une situation très compliquée, on l'a rétablie, mais il n'y a rien de fait. Maintenant, on passe d'un extrême à l'autre, comme c'est souvent le cas à Marseille. On est toujours sixième, avec cinq équipes devant nous, il ne faut pas l'oublier. On a un calendrier qui est aussi compliqué. Ça peut aller très vite, l'essentiel, c'est de continuer."

Après avoir battu Lille, vous êtes plus optimiste pour la suite ?

D.D. : "Optimiste je le suis, tout le monde l'est, les joueurs aussi. Notre problème, sur la phase aller, ce sont les matchs contre Lille, Rennes et Lyon, avec zéro point. Ce sera la vérité du moment, mais vu notre situation, rencontrer des équipes qui sont devant nous, si on veut les rattraper ou les dépasser, il n'y a pas 36 solutions ! On est dans un cas de figure où le match de Lille était très important et les deux qui viennent (Rennes et Lyon) vont l'être aussi, ils vont conditionner notre fin de championnat."

Que faut-il encore améliorer dans cette équipe ?

D.D. : "Il faut avoir les deux efficacités, défensive et offensive. C'est vrai qu'on n'a pas pris de but sur les trois matchs en 2012, mais il y a eu des opportunités pour l'adversaire. Devant, on peut toujours améliorer l'efficacité, la justesse et les situations où l'on est en situation de centre, pour qu'on amène encore un peu plus de danger devant le but. Il faut être réaliste et efficace."

Sur le terrain, le duo Valbuena/Rémy cartonne, ils ont l'air de bien s'entendre en dehors du terrain aussi ?

D.D. : "Je ne sais pas, il faudra leur demander. Après, il y a des joueurs qui peuvent avoir des affinités en dehors du terrain. Ce n'est pas une mauvaise chose, après est-ce que ça a une influence sur le terrain ? J'en ai vu aussi qui ne pouvaient pas se blairer et qui jouaient l'un pour l'autre et ça marchait très bien. En dehors, c'est leur vie, le plus important c'est ce qui se passe sur le terrain."

Vous pensez que c'est le meilleur duo offensif de L1 ?

D.D. : "Je suis mal placé pour juger. Ce n'est pas qu'un duo, on parle des deux parce qu'ils sont décisifs, ils marquent des buts, ils font des passes, etc., mais je ne veux rien enlever aux joueurs qui sont à côté ou en dessous et qui sont performants aussi. L'essentiel est qu’ils continuent à être performants."

Avec ce duo, les frères Ayew, Nkoulou-Mbia derrière, le groupe fonctionne par paire ?

D.D. : "Je ne sais pas s'il y a des binômes, ce n’est pas parler de clan, mais il y en a certains qui ont plus d'affinités avec d'autres, ça peut être trois ou quatre. Après, il faut se retrouver tous ensemble, mais il y a toujours eu des affinités avec certains plus qu'avec d’autres."

Dimanche contre Le Havre, Brandao sera titulaire ?

D.D. : "C'est une possibilité. Il travaille, il a fait une bonne semaine complète, il est mieux."

Vous allez faire des changements pour ce match ?

D.D. : "En ne jouant qu'un match par semaine, ceux qui ne joueront pas dimanche vont avoir un trou de quinze jours : pour le rythme, ce n'est pas évident. Quand j'étais joueur, rester aussi longtemps sans jouer, je me rappelle que c'était compliqué de remettre la machine en route après. Ma réflexion aurait été totalement différente si j'avais eu un match mercredi."

Qui sera titulaire dans la cage olympienne ?

D.D. : "Je pense que ce sera Steve Mandanda. Je le connais un peu maintenant et je préfère qu'il soit sur le qui-vive."

Nicolas Nkoulou et Mathieu Valbuena sur le banc, à cause d'un danger de suspension, c'est possible ?

D.D. : "J'y réfléchis effectivement. Le risque est là, s'ils prennent un carton, ils seront suspendus pour la demi-finale de la Coupe de la Ligue contre Nice."

Qu'attendez-vous de ce match contre Le Havre ?

D.D. : "Se qualifier. On est chez nous, c'est un 16e de finale de Coupe de France face à une équipe de Ligue 2 qui joue la montée. Je les ai vus, j'ai envoyé des gens les voir pour avoir les informations suffisantes. Il faut maintenir le même degré d'exigence et la même volonté, peu importe l'adversaire qu'on peut avoir."

Quels sont les points forts du Havre ?

D.D. : "C'est une équipe qui a une bonne organisation, qui peut changer selon l'adversaire, avec un quatuor offensif qui a de la qualité technique. Il y a un jeune gardien qui a de la qualité. Le Havre est une bonne équipe de Ligue 2. Méfiance donc, mais ce sera surtout nous, ce qu'on doit être capable de faire. Ils n'ont rien à perdre, ils ont toujours une chance. Ils ont joué mercredi à Bastia, où ils ont fait un bon match, même s'ils ont été punis à la fin. Ils vont jouer le coup à fond."

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