OM Actualités Foot de l’Olympique de Marseille
Comment se comporte Niang dans un vestiaire ?
InterviewPublié le 08/06 à 01:00

Comment se comporte Niang dans un vestiaire ?

Focus sur le comportement de l'attaquant de Rennes, toujours dans le viseur de l'OM.

Depuis que l'on annonce M'Baye Niang à l'OM, les parallèles pleuvent entre l'attaquant de Rennes et un buteur passé récemment par le Vélodrome : Mario Balotelli. Ou disons qu'il y a une manière plutôt évidente de résumer le profil du Sénégalais pour ceux qui ne le connaissent pas encore. Il est "un peu comme" Super Mario. Comprendre capable du meilleur comme du pire. Un attaquant irrésistible et complet, physique, rapide, technique. Mais ce qui fait la différence au haut niveau, c'est bien connu, c'est le mental, et c'est là que les deux joueurs qui se sont connus à l'AC Milan se rejoignent : ils sont caractériels. Ce qui permet donc de s'imposer dans un contexte aussi bouillant que celui du club phocéen mais de disparaître assez rapidement des radars, un peu finalement comme les 8 buts en quatre mois de Balotelli la saison passée que tout le monde a oublié ou presque.


à lire sur le même sujet : un contrat de 5 ans pour Niang ?


Capitaine à Rennes à la surprise générale

Du côté de Rennes, on insiste encore sur la mentalité de l'attaquant, qui serait compliqué à gérer au quotidien pour l'entraîneur Julien Stéphan. Un stratagème pour justifier le départ d'un élément majeur auprès des supporters alors que le club est qualifié en Ligue des champions pour la première fois de son histoire ? Il y a de quoi le penser. Car il y a quelques mois, les caméras d'RMC Sport s'étaient posées dans le vestiaire du club breton pour le tournage d'une émission "Le Vestiaire" spéciale. Et les enseignements concernant MBaye Niang étaient tout autre... Romain Salin, le gardien remplaçant, y disait notamment : "Je ne le connaissais pas et quand on m'a dit qu'il venait à Rennes... mais je ne l'imaginais pas comme ça. Et je ne suis pas le seul. Parfois, des gens viennent nous voir pour nous demander comment lui peut avoir le brassard. Mais franchement c'est une grosse surprise : il a un super état d'esprit, c'est un bosseur". James Léa-Siliki, milieu de terrain chez les Bretons, renchérit : "Je le connaissais de réputation en région parisienne, on avait des amis en commun, mais je ne pensais pas qu'on allait être aussi proches. C'est quelqu'un de simple en fait". 

La vanne qui a cassé Camavinga

Après attention, MBaye Niang n'est pas un joueur lisse. Avant le match, sur le terrain, et même après, il aime bien chambrer. Les adversaires et parfois même ses propres coéquipiers. Cette saison en phase de poule de Ligue Europa, alors que Rennes jouait sur la pelouse de la Lazio et que Niang discutait avec les arbitres, Eduardo Camavinga était venu le calmer. Le prodige n'a pas fait le voyage pour rien : "Frérot, ne perds pas d'énergie, demain t'as cours. C'est la cour des grands là...". En championnat, Niang reconnaît s'être bien accroché avec Disasi de Reims, conseillant au stoppeur d'être attentif jusqu'à la fin, on ne sait jamais. "Ca peut m'arriver de chauffer, de mettre de l'huile sur le feu mais c'est toujours dans le respect. C'est de la provocation mais ce n'est jamais méchant" se justifie-t-il devant la caméra. Voilà pour ceux qui craignaient des retrouvailles compliquées avec Valentin Rongier. Pour Léa-Siliki, encore lors du même entretien, il faut bien faire le distinguo : "Il a changé. Il peut être frustré, énervé pendant un match, mais il ne perd jamais de vue son objectif, le but. Jusqu'à la dernière minute, il ne va lui suffire que d'un ballon". Et c'est d'ailleurs quand ils parlent football que ses coéquipiers sont les plus intéressants. 

La plus grande force, c'est le premier contrôle

Léa-Siliki rejoint le postulat de départ, sur la panoplie complète de l'avant-centre. Mais il a pointé ce qui faisait le plus mal : "C'est sa 1ère touche. Se mettre dans le sens du but comme ça, ce n'est pas facile. Son but contre le PSG en est l'illustration, ça doit être difficile de défendre sur lui". Un constat partagé par Joris Gnagnon, qui se le coltine justement tous les jours à l'entraînement : "Moi qui aime les duels, c'est quelque chose qu'il ne refuse pas". De quoi saliver d'une future entente avec Dario Benedetto, qui est efficace dans un autre registre car lui a plutôt tendance à les fuir. Et à l'image d'un Mario Balotelli, s'il marque, les joueurs de l'OM se presseront pour être dans le cadre sur la photo à ses côtés. Car c'est la dure loi d'un vestiaire, qui s'adapte à ceux qui le fait gagner, ne pardonne rien à ceux qui lui coûtent des points. Avec Niang, comme avec Balotelli, il faudrait faire avec une certaine assurance. Et toujours dans la même émission, une anecdote explique peut-être le pourquoi du comment. 

Trois buts avec la réserve à... 12 ans !

Alors qu'il n'avait que 12 ans, MBaye Niang était pisté par le Stade Malherbe de Caen. Son recruteur avait programmé plusieurs rendez-vous avec le joueur et hésitait à le faire signer, tant son attitude présomptueuse laissait penser qu'il allait avoir du mal à se faire violence pour arriver au plus haut niveau. Mais il finira par lui accorder un essai. Problème, il n'y avait pas les équipes de jeunes au club à ce moment-là.  Sera donc programmé un match contre la réserve. A 12 ans, Niang se retrouvait donc face à Sorbon, Thébaux, des joueurs qui avaient déjà évolué en Ligue 1. Et il a mis trois buts. "Je sais qu'il y en avait un de la tête, un face-à-face... J'étais insouciant, pour moi le foot c'était un jeu, là c'était juste un match de plus. C'est un bon souvenir, je pourrais le raconter à ma fille" raconte-t-il avant d'enchaîner sur son parcours. A un moment, je n'ai pas fait les bons choix. Mais je devais en passer par là. Mes qualités, elles, elles n'ont pas bougé". Il y a neuf ans, déjà, Niang se faisait connaître des supporters de l'OM en marquant en fin de saison avec Caen un but à Steve Mandanda. Déjà à l'époque, il parlait de cette saveur particulière de se faire remarquer face à l'écurie phocéenne. Reste à savoir s'il le fera désormais avec. Et pour les bonnes raisons.