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OM : pourquoi le club marseillais ne touche "que" 90 millions d'euros de la LFP
Autour de l'OMPublié le 26/03 à 01:00

OM : pourquoi le club marseillais ne touche "que" 90 millions d'euros de la LFP

L'OM va toucher 90 millions de la part de la LFP, une somme étalée sur trois saisons. Décryptage.

La LFP va récupérer 1,5 milliard d'euros en cédant 13% de sa filiale commerciale à CVC. 1,130 milliard sera distribué aux clubs de la façon suivante : 200 millions pour le PSG, 90 millions chacun pour l'OM et Lyon, 80 millions chacun pour Lille, Nice, Rennes et Monaco, et enfin 33 millions pour le reste des clubs de Ligue 1. Eclairages avec Vincent Chaudel de l'Observatoire du Sport Business, contacté par Le Phocéen.

Pour un novice, il peut paraître étonnant que la LFP vende des parts de son capital...

Vincent Chaudel : "La LFP, comme toute société, peut ouvrir son capital et faire venir de nouveaux investisseurs. C'est un apport d'argent, une seule fois, alors que la valeur détenue par le fonds peu varier. Cela veut dire aussi qu'un pourcentage des bénéfices de la LFP sera attribué à ce fonds, selon ses performances commerciales."

Est-ce un procédé assez récent dans le monde du foot ?

V.C. : "C'est nouveau pour la France, mais aussi pour d'autres pays. La Série A l'a fait l'an dernier et a vendu 10 % de sa société à ce même fonds, pour 1,7 milliard. La Liga, toujours avec ce même fonds, a obtenu 2,7 milliards. La France, de son côté, vend 13 % : dans le calcul de CVC, c'est ce que vaut la Ligue 1."

La LFP a-t-elle bien négocié ce montant ?

V.C. : "On arrive à une période de fragilité pour le football. Il y a eu le Covid, des stades fermés... En France, on a aussi eu le crash Médiapro. Donc, dans ce contexte, la LFP n'était pas en position de force et on peut estimer que ce n'est pas si mal."

Comment expliquer les écarts de rémunérations entre l'OM et le PSG par exemple ?

V.C. : "Il y a plusieurs éléments. Il fallait trouver le bon équilibre entre la "valeur" de chaque club et l'équité à maintenir en Ligue 1. Je prends comme indicateur la communauté des clubs sur les réseaux sociaux. Le total pour la Ligue 1 est de 175 millions de fans dans le monde, tous réseaux confondus. Le PSG représente 70 %. Si on voulait être en miroir du poids de chaque club, Paris aurait eu bien plus que ses 200 millions. On reconnaît donc au PSG son statut de locomotive économique."

Donc, en 2022, une notoriété se détermine par les réseaux sociaux ?

V.C. : "L'OM est à 12 millions de fans. Soit près de 7 à 8 % : cela correspond à ces 90 millions d'euros. Cela détermine une zone d'influence de la marque du club. Quand l'OM discute avec Puma un contrat à 14 millions d'euros pas an, l'OM à 12 millions de fans. Quand le PSG discute avec Nike pour 80, le PSG a 80 millions de fans. Ce n'est pas une règle automatique, mais cela détermine l'aura d'un club aujourd'hui."

On peut donc se dire que l'OM gagnerait à faire grandir sa communauté sur les réseaux sociaux ?

V.C. : "L'OM devrait être à 30 ou 40 millions de fans. En développant ses réseaux sociaux, l'OM en fera automatiquement de même avec ses revenus marketings. Il y a des clubs qui, même en travaillant bien, seront naturellement limités. Donc, ce qui est intéressant, c'est de voir que l'OM a encore énormément de potentiel à ce niveau. Cela ne se fera pas du jour au lendemain et cela n'a rien de facile, mais, Marseille a vraiment ce potentiel."

Pour finir, on note que la LFP conserve plus de 300 millions d'euros dans ses caisses.

C.V. : "Ce 1,5 milliard aurait du servir à l'internationalisation de la Ligue 1. Sauf que, ce deal arrive quand le foot français est en difficulté. 300 millions iront donc au fonctionnement de la Ligue, puis il faut aussi rembourser leur prêt. L'utilisation de cet argent, sur le long terme, ne sera donc pas optimal. Ce retard par rapport à d'autres pays doit être comblé par les performances sportives des locomotives françaises. Il faudrait aussi que l'OM et le PSG soient souvent en Ligue des Champions en même temps, comme les gros clubs anglais, espagnols et italiens. Cela n'arrive que trop rarement."