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Longoria président de l'OM, qu'est-ce que ça change pour les agents ?
Autour de l'OMPublié le 07/05 à 12:00

Longoria président de l'OM, qu'est-ce que ça change pour les agents ?

Comment des agents habitués à traiter avec des présidents conventionnels vont-ils devoir s'y prendre face à un Longoria à qui on ne la fait pas, de par son passé de scout ? Extrait du dernier Phocéen Mag.

Pour commencer, allons chercher du côté de la patrie de Longoria, où on connait parfaitement le professionnel et son parcours. Soyons honnêtes : le personnage divise là-bas, surtout depuis son passage à la tête du sportif au FC Valence. Normal, il est apprécié de ceux qui ont réussi à traiter avec lui et pas des autres, comme partout. Mais sa nomination à la tête d'un club médiatique comme l'OM a eu un vrai retentissement, comme l'explique cet agent espagnol qui le connait bien. Pour lui, traiter avec Longoria n'a rien à voir avec ce qui se fait habituellement : "Évidemment que cela change quelque chose, puisque Pablo présente avant tout un profil d'agent et de scout. Il connait donc le marché de l'intérieur en se plaçant du côté de la partie adverse, car il a appris le métier avec Eugenio Botas, un puissant agent espagnol qui travaillait en collaboration avec Marcelino, l'ancien coach de Huelva, Santander, Villarreal, Séville, Valence et Bilbao. Il a donc été dans de nombreuses négociations du côté des joueurs, avant de passer avec les dirigeants des clubs, comme il l'a fait à Valence et aujourd'hui à Marseille. C'est un avantage certain par rapport à d'autres présidents, même si ces derniers s'appuient eux aussi sur des agents ou des directeurs sportifs, mais grâce à son parcours, Pablo peut se passer de ces intermédiaires, ce qui lui permet de gagner du temps et de l'argent dans les négociations."

Longoria va s'appuyer sur une équipe de scouts majoritairement français

Une connaissance encyclopédique des marchés espagnols, italiens ou anglais, une base de données d'envergure mondiale sur les joueurs, mais beaucoup moins concernant le football français, ses institutions et ses dirigeants. C'est peut-être le point faible de ce début de présidence Longoria, d'autant qu'il a choisi un coach sud-américain. Un côté rookie qui interroge cet agent français longtemps proche de l'OM, bien plus que son profil professionnel : "Pour moi, la nouveauté n'est pas qu'il soit un ancien scout qui a travaillé avec des agents. Il y a déjà des profils similaires en France avec Létang à Lille ou même Nicolas Holveck à Rennes qui est un spécialiste des négociations de contrat. Et puis il y a surtout eu Pape (Diouf) à l'OM qui était un ancien agent devenu directeur sportif, puis président. En fait, Longoria présente à peu près le même parcours, à la différence qu'il a longtemps été scout, alors que Pape a principalement eu une carrière d'agent. La seule différence, c'est que ce dernier connaissait parfaitement le marché et les dirigeants français. C'est quand même un désavantage pour Longoria, même si on est aujourd'hui dans un football mondialisé. En revanche, il s'appuie sur une équipe de recruteurs majoritairement française, ce qui va combler ce manque."

Un profil d'ancien scout qui sera un avantage

Marco Conterio, rédacteur en chef du site italien TMW : "On pouvait discuter longtemps avec lui dans une tribune ou au bord d'un terrain de jeunes. On appréciait son profil de joueur de Football Manager car on y jouait aussi, et ça nous sortait des relations habituelles avec les dirigeants qui, en général, nous parlent de haut. Je pense que, en dehors de ses compétences de recruteur, c'est ce qui explique son ascension très rapide. Contrairement aux anciens joueurs ou coachs, il sait que les journalistes ne sont pas des ennemis et c'est une preuve d'intelligence. C'est ce profil d'ancien scout qui peut faire la différence. Je prends l'exemple du transfert de Milik qu'il a su faire au moment où il y avait une ouverture. Est-ce qu'un président traditionnel aurait eu cette idée au bon moment ? Je ne sais pas. Pareil avec Lirola, dont il connaissait parfaitement la situation à la Fio et surtout le potentiel, car il connaissait son dossier par coeur depuis son passage à la Juve."

"Il raccourcit considérablement la chaîne de décision et donc l'efficacité"

Finalement, en dehors de ceux qui ont eu maille à partir lors de son passage à Valence, Longoria dispose d'une bonne image auprès de ceux qui l'ont croisé. Mais pour finir, qu'en est-il des habitués de l'OM, de ces agents qui traitent de longue date avec le club olympien avec plus ou moins de succès selon les directions en place ? Difficile à dire, puisque l'expérience Longoria président ne fait que commencer. Mais pour l'agent marseillais Yvan Lemée, le fait de parler avec un profil si différent ne peut qu'être positif : "Déjà, on a en face de nous un président qui connait le football, ce qui n'est pas le cas de la plupart des autres. Après, quand je parle avec lui, je n'ai pas l'impression de parler à un président, on continue d'échanger comme lorsqu'il était scout ou directeur sportif. Il a bien sûr plus de choses à gérer, mais il reste connecté comme avant et c'est lui qui prend toutes les décisions sportives. C'est ça le plus important, il ne nous dit pas d'appeler untel ou untel, on traite directement avec lui. Par rapport à d'autres dirigeants, ça raccourcit considérablement la chaîne de décision et donc l'efficacité." Pour l'instant, le nouveau président marseillais surfe sur une image positive parce que moderne et sortie des sentiers battus. Parmi les agents, au fil des mercatos, nul doute que les avis évolueront en fonction des deals réalisés ou refusés. La loi du business, mais la seule chose qui prime est que l'OM en sorte gagnant, et c'est plutôt bien parti.