Ex-OM : Gracias El Comandante !

5 mai 2010. L’OM reçoit le Stade Rennais pour le compte de la 36ème journée. Le calcul est simple : si les Phocéens de Didier Deschamps s’imposent, ils seront sacrés champions. Après 5 minutes de jeu, Gabriel Heinze envoie un missile dans la lucarne de Nicolas Douchez, le Vélodrome s’embrase, mais l’incendie est vite éteint par Jimmy Briand qui égalise à la 37ème minute. Les Olympiens, tétanisé par l’évènement, sont dominés par des Rennais cherchant à plomber la soirée. Le temps passe et rien ne change, l’OM n’y arrive pas. Didier Deschamps prend alors les choses en main : Brandao cède sa place à Hatem Ben Arfa. Le jeune feu follet dynamite la partie grâce à ses accélérations dévastatrices.

5 mai 2010, Lucho fait chavirer le Vel dans l'hystérie

Poussé par un stade Vélodrome qui ne demande qu’à exploser, les phocéens vont prendre le contrôle. Il ne reste alors qu’un quart d’heure à jouer et Mamadou Niang libère l’OM. A peine remis de ses émotions, le Stade Vélodrome va rentrer en éruption à la 76ème minute. Sur l’engagement, Hatem Ben Arfa récupère tout de suite le ballon, après un festival, il sert Mamadou Niang qui remet en une touche de balle à Lucho à l’extérieur de la surface. L’argentin ouvre son pied gauche et plante au milieu d'une nuée de fumigènes qui débordent sur la pelouse. El Comandante et les virages du Vélodrome ne font plus qu’un. Dans une ambiance volcanique, l’OM est champion de France pour la 9ème (ou 10ème) fois de son histoire. Ce match couronne une saison exceptionnelle pour Lucho qui finira meilleur passeur du championnat. Tant décrié en début de saison, El Comandante est décoré pour la 5ème fois consécutive d’un titre de champion.

Le gamin de Buenos Aires

Né en 1981 à Buenos Aires, El Comandante fait ses premières armes sur les terrains vagues du quartier pauvre de Los Caballitos. Il signe ensuite un premier contrat professionnel dans le club d'Huracan, avec qui il est d’abord aligné avant-centre. A cause de son manque de physique, mais surtout de ses qualités techniques exceptionnelles, Lucho recule au milieu de terrain. Après trois saisons à Huracan, le jeune milieu de terrain va faire le grand saut. En 2002, il signe dans le club légendaire de River Plate. Grâce à ses grandes performances, notamment face à l’ennemi juré Boca Juniors, Lucho devient rapidement le chouchou d’El Monumental. Après 3 saisons à River Plate, il décide de changer de dimension en signant au FC Porto.

La naissance d’El Comandante

En 2005, Lucho Gonzalez arrive au FC Porto pour être le remplaçant de Deco, parti au FC Barcelone. Très rapidement, il s’impose au milieu de terrain. Il se lie d’amitié avec le buteur argentin Lisandro Lopez, les deux compatriotes entretiennent une complicité dévastatrice sur les terrains. En raison de sa ressemblance avec Che Guevara, les supporters du FC Porto surnomment Lucho "El Comandante". Quatre titres de champion plus tard, l'Argentin décide de quitter le club portugais en 2009. Il rejoint l’Olympique de Marseille pour 18 millions d’euros.

Lucho Gonzalez, meilleur passeur de L1

Le 30 Juin 2009, Lucho Gonzalez débarque sur la Canebière. Didier Deschamps veut faire de lui le leader sportif de son équipe. Cependant, le milieu argentin se fracture la clavicule dès la pré-saison. Lucho fait ses débuts en Ligue le 12 septembre 2009 face au Mans. Une semaine plus tard, il ouvre son compteur avec l’OM contre Montpellier. El Comandante s’impose rapidement au milieu de terrain. Il enchaîne les matchs et les bonnes performances, mais une blessure vient contrarier sa progression. L’argentin reprend au fur et à mesure le rythme de la compétition. La classe de Lucho illumine le Vélodrome, enfin décisif, il devient le leader technique dont l’OM avait besoin.

Une relation privilégiée avec Mamadou Niang

Grâce à sa relation privilégiée avec le capitaine Mamadou Niang, Lucho va devenir, cette saison-là, le meilleur passeur de Ligue 1. Avec 9 buts et 15 passes décisives, le milieu de terrain olympien offre le doublé Coupe de la Ligue-championnat à son équipe. Décisif dans les grands matchs, l’argentin est adulé par les Marseillais. Buteur face au PSG (3-0), triple passeur décisif face à Nice (4-1) et enfin buteur face au Stade Rennais, El Comandante a régné sur la saison 2009-2010. Les saisons suivantes sont un peu plus compliquées pour le fringant milieu de terrain, privé de sa fusée sénégalaise à la pointe de l'attaque. Parfois blessé, souvent plus discret, Lucho quitte l’OM le 31 janvier 2012 pour revenir au FC Porto.

Adios et Gracias Lucho Gonzalez !

Le gamin de Buenos Aires a donc bien grandi. En seulement 2 ans et demi à Marseille, Lucho Gonzalez est devenu une véritable légende du club. Ses passes millimétrées ont fait vibrer le Vélodrome, mais surtout les fans de football en général. L’argentin était un représentant du jeu, du beau jeu. Lucho a su conquérir les cœurs partout où il est passé. A 40 ans, El Commandante a décidé de déposer les armes, après 22 ans de bons et loyaux services. Adiós et Gracias Lucho Gonzalez !