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Dana : les détails de son offensive
Autour de l'OMPublié le 29/06 à 15:00

Dana : les détails de son offensive

Il est enfin sorti du bois, et ce n'est pas trop tôt. Depuis des mois, le facétieux Pablo Dana se contentait de distiller des "teasers" sur son compte Twitter, posant au côté d'une bouteille de Pastis dans le salon de son penthouse de Dubaï ou affirmant son amour de l'OM à l'approche de la finale de la coupe de France. Seul un déjeuner furtif avec Vincent Labrune dans un restaurant gastronomique de la Corniche avait fuité, ainsi que quelques mots sans grand intérêt dans les colonnes de France Football. Pas de quoi percer le mystère autour de ce banquier italo-suisse de 49 ans, connu en Italie pour avoir tenté de boucler le rachat du Milan AC par l'énigmatique investisseur Thaïlandais Bee Taechaubol, "Mister Bee" pour les intimes.

Le message à Gaudin

Désormais installé en Suisse, à Lausanne, afin, dit-on, d'accélérer les contacts avec MLD et ses conseillers, Pablo Dana s'est enfin dévoilé devant les caméras d'Infosport+, le tout dans un français impeccable. S'il exerce officiellement le métier de "middle-man" dans le monde des affaires, à savoir faciliter les opérations financières dans un rôle d'intermédiaire, il se pose là en grand artisan du projet de reprise sans toutefois préciser son rôle à la tête du club si, d'aventure, l'affaire se faisait. Pour l'instant, il se cantonne à défendre le bien-fondé son plan de route : "Ce n'est pas un projet de reprise à court terme, pas un projet d'aventurier. Il est basé sur une durée de cinq ans. Il s'agit pour nous de démontrer à Margarita Louis-Dreyfus, mais aussi surtout à la Mairie de Marseille et aux supporters, que ce n'est pas seulement un projet de reprise d'une équipe de football, mais aussi de faire connaître cette équipe et cette ville en dehors des sentiers battus, en Asie par exemple". Une manière d'étendre son message aux fans, mais aussi et surtout à Jean-Claude Gaudin, personnage incontournable du dossier.

Le taquet aux Iraniens

Mais Dana sait aussi que son consortium n'est pas seul sur le coup, et il valide, volontairement ou pas, la rumeur iranienne, porteuse de chiffres capables de faire tourner la tête des supporters (voir dossier) : "On ne veut pas apporter des centaines de millions d'un coup, pour acheter n'importe quoi, n'importe comment. Quand j'entends certains projets qui apporteraient un demi-milliard d'un coup, il faut dire aux supporters que ça ne se passe pas comme ça. Ce sont des gens qui veulent se faire connaître, c'est du Kachkar". Les Iraniens, s'ils existent vraiment, apprécieront...

Les chiffres et les payeurs

En terme d'apport financier, le banquier lance quelques chiffres, mais reste volontairement discret sur leur provenance et sur la capacité de déblocage des fonds. Il évoque un fonds d'Abu Dhabi, alors qu'Infosport+ se veut plus précis en parlant de Chinois, Emirati et Koweïtiens. "Nous, nous souhaitons mettre entre 250 et 300 millions d'euros sur trois ans, explique Dana. C'est un chiffre nécessaire pour affronter le prix des transferts qui augmente sans arrêt. C'est un montant que le fonds lèvera auprès de ses investisseurs au cours des années à venir afin d'aider le club à gagner"Reste l'essentiel, sa capacité à convaincre la propriétaire. Et là, l'affaire n'est pas encore dans le sac. D'où, peut-être, cette offensive médiatique inattendue : "On représente des gens qui vont tenter de reprendre ce club, mais il n'est pas dit qu'on y arrive. Peut-être que Mme Louis-Dreyfus ne le voudra pas, mais nous voulons démontrer que nous avons un projet pas forcément conforme à ce qui se fait ailleurs, mais qui est concret et solide sur le très long terme".

Le sort de Labrune

Enfin, en bon tifoso du Milan AC qui se respecte, Dana n'oublie pas l'opération séduction auprès de supporters qui n'ont pas oublié sa proximité supposée avec l'actuel président : "Il n'y a aucun rôle défini pour M. Labrune. On s'est rencontré deux fois et il m'a aidé à comprendre les activités du club et ce qu'il y a fait, mais il n'y a aucun rôle pour lui pour l'instant. Déjà, je ne pense pas qu'il le souhaite, avec ce qu'il a pris sur la tête ces derniers mois". Ça, c'est fait, de même que l'indispensable message d'affront au rival parisien : "Notre but n'est pas de concurrencer mais de battre le PSG. Je veux me retrouver vite devant eux".

Il a tout compris. Normal, c'est un peu son métier...