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Où t'es Vincent, où t'es ?
SaisonPublié le 02/03 à 07:00

Où t'es Vincent, où t'es ?

Certes, on aurait pu se fouler un peu plus pour le titre, mais il décrit quand même sacrément bien la situation. En dehors de deux ou trois éléments de langages défensifs transmis en douce ici ou là, le président de l'OM a disparu. Évanoui, désintégré...

Mais où est donc passé Vincent Labrune ? Où se terre cet élégant quadra d'ordinaire si prolixe, si prompt à étayer son action, car il n'y a qu'elle qui vaille la peine d'être chantée ? On ne l'a même pas entendu protester contre l'arbitrage à Saint-Étienne, là où, pourtant, les supporters l'attendaient. Un grand club, c'est aussi un président qui sait se faire entendre, dans les bons, mais surtout dans les mauvais moments. Les compères Aulas et Al-Khelaifi savent comment s'y prendre quand il s'agit de ronchonner sur les décisions litigieuses, toujours dans les règles de l'art, à quelques tweets près.

Mais Vincent, lui, ne tweete pas, et ses SMS se font de plus en plus rares. En quelques mois, le story-telling savamment orchestré s'est tu. La mécanique des choeurs s'est enrayée à force de tourner à plein tube. Les relais se sont mis à douter, tiraillés entre les murmures sophistes du spin-doctor et les tirades psychorigides du "Jefe" de la Commanderie. Il faut dire qu'il ne les avait pas vu venir celles-là, et qu'il les a prises en plein dans l'estomac. On a eu beau couper le son, trop tard, le coup était parti. Depuis, les directs au foie s'enchaînent, plus ou moins violents, et l'arbitre est loin, en pays neutre. Cette pluie de coups, Vincent l'encaisse sans riposter, en attendant que le Loco se lasse et plie bagages de lui-même. Une responsabilité qu'il n'aura pas à porter, c'est toujours ça de gagné. On ne doute pas que l'argumentaire suivra, une fois le terrain déminé. D'ailleurs, en coulisse, ça s'agite déjà nous dit-on. Ce téléphone-là fonctionne bien, il n'y a pas de friture sur la ligne, et les premiers contacts se nouent en douce pour le prochain exercice. Marcelo ira au bout, et basta !

Mais comment a-t-on pu en arriver là ? Trois mois pour sceller un contrat long comme le bras et voir les feuillets voler en éclat au premier coup de mistral. C'est le problème du mariage forcé. Il la sentait mal cette union Marcelo, d'où les avenants. Consumée avant même d'avoir été consommée. Les tourtereaux se sont-ils déjà parlé, déjà regardés ? On en vient à douter. Un mariage sur photo, c'est forcément prendre le risque d'être déçu, de se sentir floué, trompé sur la marchandise. Comme dit le poète, dans un couple, il y en a toujours un qui souffre et l'autre qui s'emmerde. Vincent souffre-t-il à ce point pour ne plus mettre le nez dehors ?

Soyons justes. Comme si les coups de Marcelo ne suffisaient pas, il y a eu, en prime, ceux des enquêteurs un matin de novembre à sa porte. Jamais agréable de recevoir en robe de chambre à six heures du mat', le brushing en berne. Mais cette affaire de transferts foireux fait partie du quotidien de tout bon dirigeant olympien qui se respecte. Vincent doit le savoir, il a même dû recevoir des trainings pour ça. Et puis, finalement, tout le monde s'en est sorti sans dommage, non ? Alors, pourquoi rester terré comme ça ? Pourquoi laisser le champ libre à toutes les interprétations quand l'heure est à l'union, à la communion ? Personne n'a envie de voir cette saison finir en eau de boudin. Personne ne veut voir Marcelo se faire la malle par la petite porte, hormis deux-trois indésirables qui, de toute façon, le resteront. 

Alors, parlez-vous, nom d'un chien ! Comprenez-vous ! Faites-vous des petits cadeaux, allez vous promener dans les calanques, faites un barbecue... Tiens, allez voir des matchs de Champion's League pour vous donner des idées ! On veut un OM fort la saison prochaine, en Champion's League justement, et si possible avec El Loco à la baguette pour poursuivre le chantier entamé cette saison, question de cohérence. L'idée de tout foutre en l'air une nouvelle fois à l'été venu nous est insupportable, alors oubliez vos égos dont tout le monde se fiche éperdument. Et cela vaut aussi pour ceux qui trouvent, soudain, les entraînements un peu trop longs.

Vincent a marqué des points en réussissant le tour de force de capturer Marcelo l'été dernier, et il peut maintenant toucher le jackpot en l'enfermant à double tour à la Commanderie. Recrutement à la carte, augmentation, fusil hypodermique... peu importent les moyens, il faut renouer le dialogue et agir. Maintenant !