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OM : les mousses au pouvoir
SaisonPublié le 27/09 à 18:50

OM : les mousses au pouvoir

Stade Vélodrome 15h45. L'enceinte du Boulevard Michelet se vide. Elle n'était pas bien remplie diront les grincheux. Oui, mais ça, on le savait à l'avance. La LFP a pris des mesures à titre conservatoire afin de fermer les virages pour ce OM-Angers. Mais ce n'est aucunement une excuse, loin de là. Très loin même. Avec les virages pleins, la bronca à la mi-temps aurait été sévère. Non, décidément, ce 27 septembre au Vélodrome, il n'y avait pas d'envie, pas de football léché, pas de passion. Un dimanche noir comme les supporters en vivent trop souvent ces dernières semaines.

Diarra, l'amiral privé d'étoiles

Il faut dire qu'en face, la partition s'est jouée à la perfection. Stéphane Moulin, le coach angevin, avait expliqué que ses joueurs viendraient sans pression. Laissant ainsi ce vilain mot dans la musette marseillaise. Mieux, il ne voulait pas que ses troupes viennent en touriste au Vél. Là aussi, il avait tout prévu. Dès samedi, joueurs et staff sont venus en reconnaissance au stade faire des photos. Et puis, il y a le terrain bien sûr, là aussi, un sans-faute coté angevin. Le rapide Ketkeophomphone qui file vers le but à la moindre occasion, autant dire que Rolando a eu quelques soucis. Mieux, en phase défensive, les visiteurs ont joué l'aspirateur avec les Olympiens, en évoluant bas pour se projeter vite vers l'avant. Pari gagnant, avec des joueurs qui avaient la niaque et l'envie de briller. Sur les vingt-deux acteurs, tous ne peuvent pas en dire autant. La phase d'observation de l'adversaire, qui passe par des heures de vidéos - on a connu ça à l'OM aussi, il n'y a pas si longtemps - a porté ses fruits et Angers s'est concentré sur la pièce maîtresse de l'équipe olympienne : Lassana Diarra. Le seul qui surnage dans une mer aux tourbillons ravageurs. La méthode est simple : un joueur sur Diarra quand il a le ballon et un autre qui le surveille du coin de l'oeil quand il ne l'a pas. Finie la distillation de passes courtes vers l'avant, terminées les combinaisons - déjà éculées - sur les coups-francs aux abords de la surface. Angers a mis un sucre dans le moteur marseillais, Diarra a toussé. Ajoutez à ça deux coups de pied arrêtés et la messe était dite. Terrible.

Des mousses dans un panier de crabes

Bon, en face, soyons justes. D'essence dans le moteur, il n'y en avait pas. Une équipe en roue libre, tout juste, et qui a parfois joué avec l'ancre détachée. Pour un entraîneur qui prône le jeu offensif et le spectacle, on a de quoi être sceptique au sortir de cette rencontre ordinaire, loin du super entraperçu contre Troyes et Bastia. Et des questions se posent. Inexorablement. C'est notre boulot après tout, même si cela déplait parfois. Pourquoi diable titulariser le défensif De Ceglie au lieu d'un Dja Djédjé beaucoup plus porté vers l'attaque ? Pourquoi donc se passer au coup d'envoi de la force de frappe de Lucas Silva ? Toujours utile un mec capable de mettre des missiles de trente mètres face à une défense regroupée, non ? Pourquoi donc faire entrer ce même Dja Djédjé après le second but angevin ? N’y a-t-il donc pas un attaquant à mettre à la place ? L'ironie de cette dernière question n'a d'égal que la gestion désastreuse du mercato estival de l'OM. Le club en paye le prix fort aujourd'hui, et nous ne sommes que fin septembre. Jamais les Marseillais n'ont attendu l'hiver si prestement. Se pose également la question du turnover incessant de Michel. Comment une équipe renouvelée au trois quarts durant l'été peut-elle trouver des automatismes si elle est elle-même chamboulée à presque cinquante pour cent à chaque rencontre ? Comment créer un projet de jeu ? Comment mettre, dans ces conditions, les joueurs en confiance ? Le mieux est l'ennemi du bien. Ne l'oublions jamais.

Finalement, on conclura par la réaction de Stéphane Moulin après le match : "C'est un truc de dingue (...) Le bateau a tangué, mais n'a jamais coulé." Le navire marseillais, lui, a encore pris l'eau. Et à un certain stade, on ne peut colmater avec du ruban adhésif, il faut des soudures qui tiendront des mois. On ne peut plus partir à l'abordage avec des mousses, il faut des capitaines, dans l'âme tout du moins. Et dire que dimanche on monte à Paris. Et si on restait plutôt à quai, non ?