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Le premier gros coup de Labrune
SaisonPublié le 01/07 à 01:05

Le premier gros coup de Labrune

Depuis son accession à la présidence de l'OM, il y a maintenant 4 ans, Vincent Labrune a vu sa balance pencher nettement du côté négatif sur la place publique marseillaise. Son refus de trancher lors du conflit entre Deschamps et Anigo, provoquant le départ du premier, son mode de communication, qui consiste essentiellement à murmurer à l'oreille des journalistes, son goût pour gérer les transferts avec des agents dont il n'est pas sûr qu'ils aient une licence, ce qu'il reprochait, alors dans l'ombre, à ses prédecesseurs, mais également ses rapports avec les joueurs, qui se sont quasiment tous retournés contre lui au fil du temps, n'aident pas, il est vrai, pour sa popularité. Mais avec le transfert de Giannelli Imbula pour plus de 20 millions d'euros, il serait en passe de signer son premier coup avec une plue-value qui pourrait monter à 14 millions d'euros. Seuls les transferts de Drogba et Ribéry ont rapporté plus dans les caisses, Nasri et ses conseillers ayant empoché un tiers des 16 millions d'euros versés par Arsenal à l'été 2008. 

Payer 25 millions pour Imbula, vraiment ?

Dans ce dossier, personne ne criera victoire trop vite même si Porto devrait selon toute vraisemblance signer pour un montant global de plus de 20 millions d'euros pour le joueur. Il y a quelques semaines, l'état-major olympien pensait tenir un chèque de cet ordre de la part de Valence. Mais l'affaire a capoté. Les dirigeants auraient pu transpirer. Après tout, il fallait traiter avec des écuries européennes au courant des difficultés financières du club marseillais mais aussi avec Willy Ngandi, le père de Giannelli, au milieu. Le conseiller n'est pas vraiment hermétique à la pression. En visite à Madrid pour se faire présenter Carlo Ancelotti, il avait fait sauter la confidentialité du rendez-vous juste pour un quart d'heure de gloire sur les réseaux sociaux. Pour garder le cap et obtenir un joli montant, Vincent Labrune a toujours attiré l'attention des acheteurs potentiels sur la concurrence. Résultat : Porto, réputé comme un des clubs les plus malins sur le marché des transferts, devra débourser 25 millions au total pour un joueur qui n'a été appelé qu'épisodiquement avec la sélection des Espoirs, qui est encore loin des A, qui n'a qu'une saison satisfaisante dans l'élite, et qui a montré de sérieuses limites dans son attitude au sein d'un groupe. "Le marché a changé. Avec une poignée de clubs capables de payer très cher pour un joueur, il y a d'autres équipes qui paient en regardant ce que le joueur peut faire et non ce qu'il a fait" nous éclaire un influent agent français. Porto, en payant cher pour Imbula, imite Monaco qui débourse 40 millions d'euros pour James Rodriguez à l'été 2013. Ça peut paraître beaucoup pour un jeune élément, mais un an plus tard, le meneur colombien flambe à la coupe du Monde et le Real Madrid débourse 90 millions d'euros pour son acquisition.

Le système Mendes

Cette histoire a un dénominateur commun : Jorge Mendes. L'agent surpuissant, conseiller de Cristiano Ronaldo, fait la pluie et le beau temps à Porto, Monaco, tout en ayant son rond de serviette à la cantine du Real. Il se murmure d'ailleurs qu'il prendrait, via sa société Doyen Sport, une partie du transfert d'Imbula, pour mieux être présent lors de sa revente. Guère étonnant pour une personne qui assure à certains confrères qu'aucun transfert ne peut se conclure au Portugal sans son accord. Lorsqu'on sait qu'il a été capable de conclure la vente d'Eliaquim Mangala pour 50 millions d'euros à Manchester City, on peut lui faire confiance pour convaincre un club fortuné d'investir au moins autant la saison prochaine sur le natif de Vilvorde. De quoi se dire que Labrune aurait pu pactiser directement avec Mendes pour tirer encore plus d'Imbula ? Non. Ce genre de deal se fait souvent aux dépens d'une partie et ça aurait très bien pu être l'OM. Face à de tels renards, il faut impérativement connaître ses limites. Mais cela reste une jolie performance que de tirer une plus-value en envoyant le joueur dans ce système, alors même que son père expliquait en décembre dernier : "Un mois avant que Giannelli signe à Marseille, j'ai eu une réunion avec une structure en affaire avec Chelsea (dont l'entraîneur, José Mourinho, est un proche de Jorge Mendes, ndlr). Mais les gens voulaient la mainmise sur le joueur pendant cinq ans. Vous voyez le système Kondogbia, Mangala, tralala... J'ai refusé l'argent. Le joueur, il faut qu'il soit libre, qu'il maîtrise sa carrière et son salaire. Je ne voulais pas que Giannelli ait une laisse autour du cou". 

Ce sera désormais le cas. Avec l'agent qui a fait capoter son transfert à Valence qui plus est. Pour une fois, ce n'est pas l'OM qui perd son bras de fer avec un de ses joueurs, qui ne voyait dans le club marseillais qu'une étape pour rejoindre le gotha européen. Tout le monde devrait y trouver son compte, et, une fois n'est pas coutume, surtout l'OM, qui pourra difficilement se dire qu'il y avait la place de faire mieux sur ce coup.