Deux matchs en deux jours. Et alors ?

Un match amical le 18 juillet, au Parc des Sports d'Avignon contre l'ACA, et un le 19 juillet à Albertville, à plus de 300 kilomètres de distance pour rencontrer le CSKA Moscou. L'opération devrait être renouvelée le 1er et 2 août. Plus d'un fan de l'OM a tiqué en voyant le programme concocté par le nouveau staff phocéen pour préparer la saison : "Ce n'est pas possible, ils ont dû faire une erreur de date". Non. Les Olympiens joueront bien deux matchs en deux jours. Et encore, Gignac et ses copains peuvent s'estimer heureux. Il y a quatre ans, la sélection du Chili avait préparé son Mondial Sud-Africain de manière plus intensive : Bielsa avait organisé une rencontre amicale contre l'Irlande du Nord puis contre l'Israël le même jour, pour deux victoires de la Roja ! Mais cela ne veut pas dire que les mêmes joueurs vont courir pendant 180 minutes. "S'il a programmé deux matchs en 24 heures, le temps de jeu va être divisé. Il y en a qui vont faire une mi-temps à chaque match, soit ça va être un bloc d'une heure pour certains, une demi-heure pour d'autres avant d'inverser le processus. Sûrement pour qu'au bout des deux matchs, tout l'effectif ait travaillé de la même manière" nous explique Bernard Rodriguez, notre consultant technique, qui pense comprendre où Bielsa veut en venir. 

"Pendant la préparation, tu as des semaines "très fortes", avec deux jours consécutifs où les joueurs bossent très dur, avec du travail athlétique, de la PMA (Puissance Maximale Aérobie, ndlr). L'avantage de faire deux matchs, c'est que tu mets les joueurs en situation. C'est toujours intéressant de voir ce que ça donne dans le jeu" poursuit-il. C'est intéressant également pour les joueurs, qui préfèrent évidemment un match à une succession de tours de terrain, ou une série d'exercices physiques. "Le travail athlétique permet de remplir les réserves. Mais le travail du terrain permet de voir si les principes ont été assimilés" explique Rodriguez, qui se dit que Marcelo Bielsa également doit être impatient de voir ce que ses principes peuvent donner en match avec ce groupe.

"C'est le travail de l'entraîneur, c'est le plus intéressant. Se servir des situations de jeu pour faire évoluer son équipe. Rien ne remplace le terrain. Les tableaux noirs c'est bien gentil, mais le travail sur l'espace, sur le carré vert comme on dit, il n'y a rien de mieux". Il y a donc fort à parier que ces matchs rapprochés serviront à corriger rapidement le tir. Entre les deux rencontres, les joueurs peuvent donc s'attendre à un large debriefing. Il vaudrait donc mieux que la copie du CSKA Moscou soit meilleure que celle rendue contre Arles-Avignon. Car avec Bielsa, on n'est pas à l'abri d'un troisième acte le lendemain...

> Retrouvez dans la vidéo ci-dessus l'intégralité de l'interview de Bernard Rodriguez sur l'organisation des matchs amicaux de l'OM.