Champion d'automne, un réel intérêt ?

Le titre de champion d'automne. Pas plus que le vrai - celui décerné en mai - les joueurs ne veulent en parler. Comme si le sujet était lui aussi tabou et qu'il ne fallait pas avancer trop vite ses pions, malgré, déjà, quatre mois de compétition. Après les matchs allers, car c'est bien de cela que l'on parle, le champion d'automne, ou des feuilles mortes, c'est selon l'importance qu'on lui donne, se nommera Marseille ou Paris. On voit mal les Lyonnais ou les Bordelais doubler les deux rivaux (voir classement).

Car quand on regarde de plus près le calendrier des deux équipes, on se dit que oui, ce sera l'un de ces deux clubs qui décrochera la timbale en carton. L'OM jouera des adversaires largement à sa portée. Le mieux classé est Monaco (10e). Il faudra aller à Lorient (15e) mardi et accueillir Metz (12e) et Lille (14e). Un calendrier largement abordable donc. Quant au rival parisien, il ira à Lille (14e) et Guingamp (20e), recevra Nantes (7e) et Montpellier (9e) et jouera au milieu de ces rencontres un huitième de finale de Coupe de la Ligue (le 17 décembre à Ajaccio). Et au vu du niveau de jeu affiché actuellement par les hommes de Laurent Blanc - en témoigne cette victoire dans la douleur contre Nice (1-0) - sans chauvinisme, l'OM dispose d'un calendrier que l'on peut qualifier de plus favorable, sur le papier. Et comme toujours, seule la vérité du terrain comptera. Et là, aussi, les Marseillais disposent, aujourd'hui, de plus de certitudes.

Outre ces considérations, il est intéressant de se pencher sur le parcours des primés de fin d'année, et ce qu'ils ont fait ensuite.

Du côté de Marseille, le titre honorifique de champion d'automne n'a que rarement emballé. S'il n'a pas valeur de titre maudit, comme du côté de Bordeaux - seule équipe de Ligue 1 à ne pas finir sur le podium après avoir fini en tête lors des matchs allers, en 2001 et 2010 - il n'a jamais déchaîné les passions. En même temps, en 1998, alors que Bordeaux s'est incliné la veille à Lyon, les hommes de Courbis le laissent échapper dans les dernières minutes d'un match à Auxerre qu'ils tenaient bien avant la sortie de Dugarry à l'heure de jeu. Ce qui rappelle furieusement le triste dénouement de la fin de cette saison. En 2002, l'OM rafle la mise contre toute attente, grâce à une victoire à Sedan et un but du sympathique Manu Dos Santos. En 2012, grâce à une victoire contre Saint-Étienne, les Olympiens terminaient à égalité avec Paris (premier à la différence de buts) et Lyon. Les deux fois, les Olympiens finiront sur le podium, après avoir passé un mercato hivernal paisible. S'il y a un lien de cause à effet, c'est assurément une formidable raison pour Bielsa et ses hommes de tout faire pour passer les fêtes sur la plus haute marche.

		Champion d'automne	Class. final	Titré
13/14		Paris SG (44 pts)	1er	Paris SG
12/13		Paris SG (38 pts)	1er	Paris SG
11/12		Paris SG (40 pts)	2e	Montpellier
10/11		Lille (35 pts)	1er	Lille
09/10		Bordeaux (43 pts)	6e	OM
08/09		Lyon (38 pts)	3e	Bordeaux
07/08		Lyon (39 pts)	1er	Lyon
06/07		Lyon (50 pts)	1er	Lyon
05/06		Lyon (44 pts)	1er	Lyon
04/05		Lyon (39 pts)	1er	Lyon
03/04		Monaco (43 pts)	3e	Lyon
02/03		OM (34 pts)	3e	Lyon
01/02		Lens (35 pts)*	2e	Lyon
00/01		Bordeaux (30 pts)*	4e	Nantes
99/00		Monaco (39 pts)*	1er	Monaco
98/99		Bordeaux (38 pts)*	1er	Bordeaux

* championnat à 18 clubs

L'avis de Brice Dja Djédjé Le titre de champion d'automne, tu le veux ? "Oui, pourquoi pas. On ne va pas parler de ce titre de champion d'automne. Il faut prendre les matchs les uns après les autres. Il y a celui qui vient mardi, puis celui de Metz dimanche. Il faudra prendre les trois points." (29/11/2014, au micro du Phocéen) > Dans la vidéo ci-dessus, les Olympiens évoquent le titre de champion de France. Et ils ne veulent pas s'enflammer, loin de là.