Un recrutement, des coulissements ?

Fin juin et l'OM n'a toujours pas annoncé la moindre recrue. Pour certains, c'est un scandale, la preuve de l'amateurisme du staff marseillais. Il reste pourtant deux mois pour faire ses emplettes. C'est sûr, il faut faire attention aux recrutements de dernière minute, les quatre recrues de l'ère McCourt engagées en fin de mois le rappellent (Evra, Sertic, Abdennour, Mitroglou). Mais là où il y a de quoi positiver, c'est que ce n'est pas comme s'il fallait refaire toute une équipe. Il est encore question de début de cycle pour un groupe qui est dans le cercle restreint des finalistes de coupe d'Europe en 2018 avec le Real Madrid, Liverpool et l'Altetico Madrid. Les retouches sont plus que nécessaires pour atteindre l'objectif podium, mais cela reste du domaine de la retouche. Les fameuses recrues triées sur le volet, qui bonifient tout un groupe. 

Il est question d'amener de la concurrence à Jordan Amavi, de pourquoi pas faire un coup avec Mario Balotelli. Mais ce qui saute aux yeux, en regardant, l'effectif et la saison 2017-2018 des Phocéens, c'est de s'améliorer en trouvant un défenseur central aussi bon qu'Adil Rami. L'international français a été une vraie réussite, eu égard au nombre de matchs qu'il a disputé et à ce rôle de leader qu'il a immédiatement endossé. Ne manque plus qu'à lui trouver un complément de même niveau, voire mieux, pour être capable de proposer une formation complète en Ligue 1. Cela aurait dû être la mission d'Aymen Abdennour mais le Tunisien est passé à côté de sa saison (10 titularisations pour 40 matchs qui se sont joués sans lui). Si le stoppeur assure vouloir s'imposer à l'OM où il est encore lié pour une saison cela ressemble plus à une opération de communication pour faire comprendre qu'il ne fera aucun cadeau en cas de départ, puisqu'on ne lui en a pas fait les mois précédents (il était notamment écarté du groupe pour la finale d'Europa League). En fin de saison, plutôt que de le relancer une énième fois, Rudi Garcia a préféré faire redescendre Luiz Gustavo d'un cran, pour sécuriser sa charnière. Et à quelques jours de la reprise, l'idée est toujours dans l'air. Lorsqu'il réfléchit à son équipe, à son effectif et à sa défense-type, le technicien marseillais ne pense pas à sa charnière qu'avec les deux postes de défenseurs centraux : il englobe les deux milieux situés devant. 

L'idée, ce serait d'avoir trois tauliers pour ces quatre postes. Adil Rami et Luiz Gustavo sont déjà là, il faudrait donc en recruter un troisième. Présenté en discussions il y a quelques jours, Morgan Schneiderlin colle tout à fait au profil. L'ancien strasbourgeois peut jouer milieu défensif mais aussi défenseur central. L'idée première, cependant, c'est que lui ou le joueur qui sera recruté devienne un taulier à la récupération comme Rami l'est derrière, permettant ainsi à Luiz Gustavo de faire la navette entre les deux postes. Au gré de la forme des uns et des autres et de l'opposition proposée. Pour le quatrième poste, Rudi Garcia a le choix avec notamment Morgan Sanson, André-Franck Zambo Anguissa, Maxime Lopez et Boubacar Kamara, qui espère que sa fin de saison prometteuse en a définitivement fait un défenseur central. Les options devraient être nombreuses, et Garcia rêve d'un casse-tête avec des joueurs qui se tirent la bourre. En finale de Ligue Europa, il avait opté pour Gustavo et Rami derrière alors que Sanson et Zambo Anguissa évoluaient au milieu. L'ouverture du score est venue d'une perte de balle du Camerounais. Quelques jours plus tard, pour la clôture du championnat, Garcia constatait qu'il aurait pu tenter une autre option, les bonnes dispositions de Kamara derrière permettant à Luiz Gustavo de retrouver sa place au milieu. Vu la matière déjà présente, il vaut donc mieux, c'est vrai, un très gros joueur dans ce secteur élargi que deux bons.