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"Michel ? Proximité et autorité naturelle"
InterviewPublié le 19/08 à 14:33

"Michel ? Proximité et autorité naturelle"

Franck Sigorino a joué dimanche contre l'OM. Actuellement sur le podium de Ligue 1 avec Reims, le latéral gauche a également joué en Espagne, à Getafe, sous les ordres d'un certain Michel. Il nous parle donc du probable futur entraîneur phocéen. 

Franck, qu'est-ce que tu peux nous dire sur Michel ?

Franck Sigorino : "Je l'ai côtoyé un peu à Getafe. C'était sa première grande expérience en tant que coach. C'est quelqu'un qui a une certaine classe, qui est charmant humainement parlant. Moi j'étais plus ou moins bloqué par le président mais il a toujours été très correct avec moi. Avec les joueurs, il allie une certaine proximité et une autorité naturelle du fait de sa carrière. Après il est basé essentiellement sur le jeu, le profil espagnol. Il est à l'image de Michael Laudrup, que l'on a aussi eu à Getafe. Ce qui compte c'est la circulation du ballon, le jeu collectif, les passes. Dans l'approche, ce n'est pas Bielsa, c'est moins axé sur le harcèlement et la récupération classique. C'est un football plus conventionnel, avec les schémas que l'on a l'habitude de voir".   

On dit qu'avec lui, le numéro 10 a une place à part. 

F.S : "Il aime avant tout les joueurs élégants, qui organisent le jeu. Mais ça peut être un milieu défensif, un relayeur... il aime avant tout la possession du ballon, l'orientation, les changements d'aile. Je pense qu'il aurait beaucoup aimé Dimitri Payet". 

On dit aussi qu'il a du mal dans la gestion des égos... 

F.S : "Nous, c'était son premier challenge, et il l'a bien relevé, puisqu'il nous avait sauvés dans les dernières journées avant de nous qualifier pour une compétition européenne. Mais c'est vrai qu'il avait sous sa coupe des jeunes joueurs. C'est un entraîneur qui aime que son vestiaire se gère en autonomie. Il va déléguer le vestiaire à des joueurs de confiance, des joueurs d'expérience. Je ne l'ai jamais vu vraiment se mettre en colère. Ce n'est pas un entraîneur à poigne. Après je sais qu'il a changé d'adjoint, nous à l'époque c'était Esnaïder, l'ancien d'Ajaccio et de la Juventus. C'était l'eau et le feu. Esnaïder avait la voix rauque, il était brut de décoffrage, il faisait presque peur. C'était peut-être une question d'équilibre".

Tu as joué contre l'OM dimanche, est-ce que tu penses qu'il peut changer cette équipe en très petite forme ?

F.S : "La qualité des joueurs de l'OM n'est pas à remettre en cause. Sur le papier ça a de la gueule : Ocampos, Alessandrini, Batshuayi, vous allez avoir Cabella... Maintenant il faut apporter du liant dans le domaine offensif. Contre nous dimanche ou même le samedi d'avant contre Caen, ça manquait de combinaisons, de jeu collectif. Ca ne pouvait marcher que sur des exploits individuels. Michel est un entraîneur qui aime faire jouer ses équipes et qui va travailler par rapport à ça, en apportant sa patte là-dessus. Maintenant, est-ce que les joueurs adhèreront, ça, je ne sais pas".