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Gérard Lopez peut-il vraiment racheter l'OM ?
InterviewPublié le 14/07 à 07:00

Gérard Lopez peut-il vraiment racheter l'OM ?

Pablo Dana n'est plus seul, les Iraniens non plus. Avec les puissants investisseurs américains et le surprenant Luxembourgeois Gérard Lopez, les candidats (ou supposés) à la reprise de l'OM peuvent désormais attaquer la belote. 100% d'augmentation en 24 heures, que l'on peut peut-être expliquer par la fin de l'Euro et le retour aux affaires des suiveurs de l'OM dans les rédactions sportives. En tous cas, à l'approche de la reprise de la L1, le marigot s'agite, et l'OM attire. C'est donc le cas de ce businessman luxembourgeois Gérard Lopez, dévoilé par France Football dans la soirée de mardi. L'ancien propriétaire de l'écurie de F1 Lotus serait en discussion avec MLD et même la mairie de Marseille et son loyer XXL pour le Vél. Mieux : son projet serait "en voie de finalisation" et impliquerait 400 millions d'euros d'investissement. Intéressant, non ?

Le jackpot avec Skype

Mais tâchons d'abord de savoir qui est ce Gérard Lopez, 44 ans, et une fortune déjà longue comme le bras. Le Phocéen a interrogé un journaliste qui le suit depuis ses premiers coups d'éclat, Jean-Michel Gaudron, du magazine économique luxembourgeois Paperjam : "C'est l'archétype du golden boy. Il a commencé sa carrière au cabinet d'audit Arthur Andersen où il a appris la structuration financière, puis il s'est rapidement investi dans Mangrove, une société de capital-risque, avec ses associés. Ils ont fait le jackpot en investissant en masse dans une petite boîte américaine qui s'appelait Skype, qui a été revendue quatre milliards de dollars un peu plus tard à Ebay. C'est là qu'il s'est révélé au grand public et qu'il a assis sa réputation".

Des idées, et du pétrole

Un coup gagnant qui va le lancer dans la cour des grands, dans ce pays petit par la taille, mais aux richesses sans fond. Au-delà de ses passions pour le foot et le pilotage, Gérard Lopez n'oublie pas de faire grandir sa surface financière dans des domaines bien plus rémunérateurs. Et pour cela, il se dépense sans compter : "Il est hyperactif dans beaucoup de secteurs, explique Gaudron. 300 jours par an dans les avions et à cheval sur tous les continents. Actuellement, il s'investit beaucoup dans une société qui s'appelle Nekton et qui est spécialisée dans les énergies pétrolières, de l'extraction jusqu'à la revente aux grands groupes pétroliers et même aux états. Mais sa grande passion reste le sport, d'où son intérêt pour l'OM".

Pas attiré par la lumière

Après avoir flambé et perdu de l'argent dans la F1, Lopez s'attaquerait donc à l'OM. Pas vraiment rémunérateur non plus, en tout cas si l'on se fie à ceux qui l'ont déjà dirigé. Le businessman serait-il alors un tantinet attiré par les sunlights de la notoriété ? Non, au contraire, affirme notre interlocuteur : "Il n'est pas du tout attiré par la lumière, au contraire, plus il reste caché, mieux il se porte. Il préfère largement traiter les dossiers dans l'ombre. L'an dernier, il a monté un fonds d'investissement d'état pour l'aide au développement des jeunes entreprises et pour attirer des start-ups internationales au Luxembourg, en partenariat avec le ministère de l'économie. Il a vraiment une réputation de sérieux, sinon l'état n'aurait pas fait appel à lui".

La TPO n'est pas loin

L'explication, c'est que Gérard Lopez est un vrai fou de football. Il dirige le club de son enfance, mais a aussi été tenté de reprendre celui de ses racines espagnoles, le CD Lugo (L2). Il a même songé au RC Lens, avant le tristement célèbre Mammadov. Mais il a surtout monté il y a quelques années un fonds où il emploie le fils de Fabio Capello, et pratique la fameuse TPO (tierce propriété), rendue célèbre à l'OM grâce à Doyen Sports : "Cela fait 3 ou 4 ans qu'il s'intéresse de près au football, confirme Gaudron. Au départ, il ciblait plutôt des clubs de deuxième catégorie pour les développer. D'autre part, il avait créé ce fonds qui s'appelle Fair-Play Capital pour approcher le business des transferts et du trading de joueurs". Un volet qui pourrait rebuter, compte tenu de la réputation actuelle de ces nouvelles pratiques, mais qui semble de plus en plus coller à la réalité de l'OM.

400 millions ? Aucun souci...

Alors, l'éventualité Gérard Lopez est-elle crédible ? Hier lundi, l'intéressé lui-même nous a laissés suspendus à nos interrogations, même s'il s'est bien gardé de démentir (voir dossier ci-dessous)."Honnêtement, ça me laisse perplexe, conclut Jean-Michel Gaudron, car je l'ai toujours entendu dire que les grands clubs étaient des sources de risques et d'emmerdements, et je pense que l'OM entre dans cette catégorie. Maintenant, il a peut-être changé d'approche. Il a aussi peut-être eu des garanties dans ses discussions avec l'OM. Mais, pourquoi pas ? C'est le genre de pari un peu fou qu'il est tout à fait capable de mettre en oeuvre, encore une fois à condition qu'il ait les mains libres et des garanties. En tout cas, il est tout à fait capable de lever 400 millions d'euros. Aucun souci là-dessus".

C'est toujours ça, et c'est même un argument de taille par les temps (de vaches maigres) qui courent. Reste à savoir s'il en a réellement l'intention...