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Camus : "L'OM ? Il n'est jamais trop tard"
InterviewPublié le 19/10 à 07:23

Camus : "L'OM ? Il n'est jamais trop tard"

Lancé par José Anigo, Fabien Camus va recroiser pour la première fois la route de l'OM ce dimanche avec Troyes. Interview.

Lancé à l'OM par José Anigo il y a 7 ans, Fabien Camus a dû s'exiler en Belgique pour faire carrière loin de son club formateur. De retour cette année en France, le milieu de terrain va recroiser pour la première fois la route de l'OM ce dimanche avec Troyes. Interview.

Fabien, c'est une semaine particulière pour toi avec ce match contre l'OM, tu es plus sollicité que d'habitude, comment tu le vis ?

"Anigo, c'est quelqu'un qui déteste perdre. Il aime la gagne, les gens qui se bougent."

Fabien Camus : "Bien ! C'est vrai que c'est spécial pour moi. C'est excitant aussi."

Comment as-tu débarqué au centre de formation de l'OM en 2002 ?

F.C. : "Quand j'étais en 13 ans, l'OM me voulait, mais mon père avait jugé que j'étais trop jeune. Il a préféré attendre. Deux ans plus tard, c'est Montpellier qui me contacte. J'ai signé là-bas, mais ensuite j'ai eu des problèmes disciplinaires, des conneries de jeune. Mon père a alors joué le rôle d'agent, il a recontacté l'OM. Je suis venu faire un match amical, c'était Michel Flos l'entraîneur à l'époque. De suite après le match, il m'a dit c'est bon on te prend !"

Tu as connu José Anigo comme entraîneur avec la réserve de l'OM, puis c'est lui qui te lance avec les pros en 2005 : c'est quelqu'un d'important pour toi ?

F.C. : "Oui bien sûr. Il a toujours été là. Quand j'étais en 18 ans, il m'appelait de temps en temps pour que j'aille m'entraîner avec lui en réserve. Il me surveillait, il me regardait. Je pense qu'il appréciait mes qualités. Je suis monté en CFA avec lui et quand il était avec les pros, il m'a pris aussi."

Que retiens-tu de l'homme ?

F.C. : "C'est quelqu'un qui déteste perdre. Il aime la gagne, les gens qui se bougent. Il m'a beaucoup appris sur ce point-là."

Ça reste un grand souvenir l'OM pour toi quand même ?

"De tous les joueurs avec qui j'étais au centre de formation, il n'y en a pas beaucoup qui sont aujourd'hui dans une Ligue 1, en France ou à l'étranger."

F.C. : "Oui ce sont de grands souvenirs. Le fait d'avoir côtoyé de grands joueurs, d'être dans un grand club, c'est quelque chose d'exceptionnel, surtout quand on est originaire de la région. Malheureusement, c'était en tant que jeune, et pas en tant que joueur confirmé. Mais bon, il n'est jamais trop tard !"

Si l'OM te contacte, tu fonces ?

F.C. : "Ah bien sûr !"

À l'époque tu as quitté l'OM parce que tu savais que tu n'allais pas avoir ta chance ?

F.C. : "Oui, c'est un peu ça. Être prêté en Ligue 2 ou en National, ce n'était pas un challenge qui m'excitait. À ce moment-là, mon agent a eu un contact en Belgique et je suis parti là-bas pour pouvoir jouer dans une Ligue 1."

C'est vrai que peu des jeunes à l'OM à ton époque on réussit à percer, à part Benatia ou Flamini qui sont vite partis à l'étranger.

F.C. : "Oui, de tous les joueurs avec qui j'étais au centre de formation, il n'y en a pas beaucoup qui sont aujourd'hui dans une Ligue 1, en France ou à l'étranger."

Tu trouves que l'OM donne plus sa chance aux jeunes désormais, comme on peut le voir cette année ?

F.C. : "Oui, cela se ressent. Mais déjà par le passé, ils étaient déjà quelques-uns à être montés comme (Jean-Philippe) Sabo. Ça, c'est grâce à José Anigo. Ils peuvent lui dire un grand merci. À sa place, une autre personne n'aurait surement pas été aussi patient qu'il a été. Ils ont eu une chance énorme, parce que nous à l'époque c'était plus dur que ça."

Tu te dis que tu n'étais pas à la bonne époque ?

F.C. : "Non, non. Je ne regrette rien. Ça devait se passer comme ça."

Bon, la Belgique c'était comment, pas trop dur pour un sudiste ?

"J'espère faire une belle saison, donner le maximum pour se maintenir. Et pourquoi pas signer à l'OM à la fin de l'année !"

F.C. : "Au début c'était un peu particulier. Je suis arrivé l'année où il y a eu la canicule là-bas. Il faisait super chaud ! Et puis l'hiver est arrivé et là j'ai compris. Les -10 -12 tous les jours, la neige..."

Mais finalement, tu es resté un bon bout de temps.

F.C. : "Oui, j'y suis resté 6-7 ans. J'aurais pu partir bien avant. J'ai fait quelques belles saisons. On ne m'a pas laissé partir, puis je me suis blessé. Ça a fait que je suis resté un peu plus longtemps que prévu."

Et Jean-Marc Furlan (l'entraîneur de Troyes) t'a remarqué.

F.C. : "Je savais qu'il y avait un recruteur de Troyes qui était souvent en Belgique. Il lui avait parlé de moi. Il m'a suivi et quand il est monté en Ligue 1 avec Troyes ça a pu se faire. Moi j'appréciais sa façon de voir le football et de voir les choses. J'avais envie de travailler avec lui."

Quelles sont tes ambitions cette saison avec Troyes ?

F.C. : "Faire une belle saison, donner le maximum pour se maintenir. Et pourquoi pas signer à l'OM à la fin de l'année ! On ne sait jamais, ça peut aller vite dans le foot !"

Cela fait un moment que tu penses à ce match contre l'OM ?

F.C. : "Non. Ça aurait été le cas peut-être quand j'étais plus jeune. Mais maintenant c'est un peu différent. Le truc c'est que chaque match cette année doit être important pour moi et l'équipe. Mais c'est vrai que c'est une saveur particulière quand même."

Quel regard tu portes sur l'OM cette saison ?

F.C. : "Pour le moment, ils sont très bien. Ils ont un bel état d'esprit, une belle équipe. Il n'y a que du positif."

Il y a des joueurs qui t'impressionnent à l'OM ?

F.C. : "Oui j'aime bien Nkoulou. C'est un bon joueur... (il se reprend) enfin, un très bon joueur."

Dans le vestiaire à Troyes vous vous dites que vous n'avez rien à perdre dimanche contre l'OM ?

F.C. : "On est dernier, l'OM est premier. Tout le monde s'attend à ce que l'OM gagne. À nous de faire un grand match pour se régaler et se dire voilà on a battu les premiers. L'OM, c'est notre match de Ligue des Champions."

Bon, tes proches ils vont être pour l'OM ou pour l'Estac dimanche ?

F.C. : "J'ai posé ma question à quelques collègues ils m'ont dit : 'si l'OM gagne 3-2 et que tu marques deux buts, c'est magnifique.' Mais bon, je préférerais quand même gagner et ne pas marquer !"

R.C.