"Bielsa apporte le déséquilibre à la Ligue 1"

Même une fois la saison terminée, l'OM continue de faire parler, et écrire, et c'est loin d'être terminé avec le mercato qui se profile et, surtout, le feuilleton de la prolongation de Marcelo Bielsa. Bielsa. C'est d'ailleurs le sujet central du dossier de L'Equipe Magazine de ce samedi, consacré à la saison de l'Olympique de Marseille et intitulé "L'OM, le retour de flamme". Comprenez évidemment le retour de LA flamme, rallumée en quelques mois par le sorcier argentin.

Des articles consacrés à l'OM et à son Loco, il y en a eu des centaines, au quotidien, et la source est loin d'être tarie. Il faut dire que le phénomène Bielsa n'a jamais faibli, ne serait-ce qu'une journée. C'est sur quoi ont travaillé Gilles Rof et Christophe Larcher au travers de ce dossier de huit pages, où se croisent des disciples de "San Marcelo", Rod Fanni, une ancienne légende (notre consultant Bernard Bosquier), un acteur, un économiste et même un sociologue. Christophe Larcher, journaliste à L'Equipe Mag, évoque le phénomène pour le Phocéen. Interview :

- La Bielsamania touche tout le monde, votre dossier le prouve une nouvelle fois...

"Marcelo Bielsa a pris toute la place cette saison à Marseille, en tant qu'individu mystérieux, cassant et sympathique à la fois, mais aussi dans le jeu. Même si derrière cette passion qu'il a réveillée dans le stade et dans la ville, il reste des problèmes récurrents à l'OM, comme les départs de joueurs majeurs et le manque d'argent annoncé pour la saison prochaine avec un déficit important".

- Que retirez-vous de votre enquête et des témoignages recueillis ?

"Ce qui nous a surpris, c'est que même les supporters les plus endurcis ne sont pas plus déçus que cela par rapport au classement. Ils ont tellement pris de plaisir au Vélodrome par rapport aux années précédentes, notamment avec Baup et Anigo, qu'ils n'en tiennent pas rigueur à Bielsa. Ils retiennent ce jeu, cette passion et ce mythe qui accompagnent le personnage".

- Ce mythe et cette passion, vous les faites analyser par un sociologue, Ludovic Lestrelin...

"Oui. Pour lui, Bielsa colle à la ville. C'est un étranger, et Marseille a toujours bien accueilli les étrangers. C'est aussi un anti-conformiste, il a tout de suite pris ses distances avec son président en le renvoyant dans son carré. Les Marseillais aiment ça. Ils roule dans une Citroën, il signe des autographes à la Commanderie, on l'aperçoit au supermarché... Le mariage est parfait".

- L'OM a toujours été un sujet porteur. Encore plus avec Bielsa ?

"L'Equipe a beaucoup traité le phénomène Bielsa, même s'il ne parle pas, ce qui est un paradoxe. Chez nous, au Magazine, on a également axé notre dossier d'aujourd'hui sur lui car il fait réagir tout le monde. Que ce soit Fanni, qu'il a récupéré in-extremis alors qu'il était mis de côté, le sociologue également, qui a beaucoup travaillé sur le sujet, et aussi un économiste qui explique que le meilleur argument économique de l'OM, en dépit des difficultés financières du club, c'est Bielsa. Il remplit de nouveau un stade qui se vidait inexorablement. Reste à savoir s'il restera, car il fait de l'ombre à beaucoup de monde, à commencer par son président".

- Tous les supporters le souhaitent, les journalistes aussi ?

"Bien sûr, on est toujours à la recherche de personnages et il en est un en Ligue 1, comme Ibrahimovic ou même un Dupraz à Evian. On avait une idée de qui il était, mais on continue de découvrir beaucoup de choses autour de lui. Dans notre imaginaire de passionnés de football, il nous parle beaucoup. L'Argentine, le Chili, ce jeu à risque porté vers l'avant qui réveille la Ligue 1, et c'est très important. Il apporte le déséquilibre et ça fait réagir".

"L'OM, retour de flamme", ce samedi dans L'Equipe Magazine.